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Lait
Tolérance zéro sur le non respect de la loi Egalim

Une opération relevé de prix et stickage des produits non conformes à la loi Egalim s'est déroulée mardi 20 avril à Brioude et Brives Charensac. Retour avec Eric Richard président de la section laitière de la FDSEA.

 

Opération relevé de prix et stickage à Brioude avec le président de la section laitière de la FDSEA, Eric Richard.
Opération relevé de prix et stickage à Brioude avec le président de la section laitière de la FDSEA, Eric Richard.
© JA43

Au lendemain de l'action syndicale conduite par la section laitière de la FDSEA et le Groupe lait JA, Eric Richard président revient sur le déroulé de l'opération. "En comités restreints en raison notamment de la crise sanitaire actuelle, nous nous sommes rendus dans 4 enseignes sur Brioude et 2 à Brives Charensac. Le mot d'ordre de la FNPL, c'est Tolérance 0 sur le non respect de la loi Egalim, à savoir un prix plancher qui tient compte des coûts de production. Nos actions ciblaient 4 produits laitiers parmi les plus consommés par les Français : le lait UHT, l'emmental râpé, les yaourts natures et le camembert. Nous avons donc fait des relevés de prix, et stické les produits non conformes".


Du lait à 0,60 €/l
L'opération a eu lieu mardi 20 avril après-midi. Les 2 délégations, qui ont signalé leur présence à leur arrivée, ont été relativement bien reçues par les responsables des magasins. "On a vu de tout, dira Eric Richard, mais on a été surpris car certains discounteurs jouent bien le jeu, notamment sur les marques nationales". Mais ils ont aussi noté de très bas prix comme du lait en bouteille à 0,60 € le litre alors que pour prendre en compte le prix de revient il faudrait à minima un prix de 0,74 €. Mais le syndicaliste souligne qu'il est difficile de connaître les conditions générales de vente. "Les responsables de magasins nous disent qu'ils n'ont pas accès à ces conditions, puisque ce sont les centrales d'achat qui négocient les approvisionnements. Le flou est effectivement à ce niveau, et on n'arrive pas à avoir accès à ces infos".
Après l'opération relevé de prix et stickage, les responsables vont dénoncer ces prix abusivement bas sur la plateforme dédiée de la DGCCRF signal.gouv.fr.
Les actions de ce type, conduites un peu partout en France tout au long du mois d'avril, commencent à porter leurs fruits comme l'a souligné la FNPL rapportant l'invitation d'enseignes liées à la FCA (Fédération du Commerce coopératif associé) de revenir autour de la table pour rediscuter de l'application de la loi (lire l'encadré ci-contre). "Même si on n'est pas dupe, entre paroles et actes il y a un grand pas, souligne Eric Richard, c'est une ouverture… Et nous avec la FNPL, on va proposer des choses pour qu'enfin les producteurs puissent vendre à  un prix rémunérateur".
Mais le président de la section laitière de la FDSEA n'oublie pas que dans cette triptique, outre les producteurs et les GMS, il y a aussi les transformateurs qui ont aussi un rôle à jouer.


Les entreprises doivent s’impliquer
"Certaines grosses entreprises se sont permis de faire annuler l'obligation de la mention origine France à travers le Conseil d'État, s'appuyant sur une loi européenne… C'est innacceptable, et nous allons travailler pour revenir en arrière. De même, en dépit des attentes sociétales, alors que nous arrivons en période d'herbage et que nous pouvons faire du lait de pâturage, certaines entreprises appliquent une baisse pour cause de saisonnalité. Aberration !" Il insiste : "ce que nous voulons, c'est tout simplement l'application de cette loi Egalim qui, je le rappelle, a été signée par TOUS les collèges. Il y a urgence. Dans les 10 ans à venir, on sait que 50 % de la production de lait va changer de main ; si rien ne change, il n'y aura plus d'installations en lait. On ne pourra pas demander à quelqu'un de travailler 70 heures par semaine, pour ne rien gagner. La loi Egalim 2 sera discutée en juin. Et, suite au rapport de Serge Papin, le Ministre devrait demander la sanctuarisation des prix des matières agricoles indexés sur le coût de production". Et pour cela, Eric Richard invite tout le monde à s'impliquer : producteurs, entreprises laitières et grande distribution.
 

 

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