Quels liens demain entre robots et humains dans l’agriculture ?
À l’heure de l’intelligence artificielle, quelles conséquences la robotisation peut-elle avoir sur le travail d’agriculteur dans les années à venir ? C’est la question à laquelle se sont intéressés les étudiants de l’Ihedrea (management des territoires et agrobusiness) lors d’une table ronde le 16 mai, organisée en collaboration avec Agr’idées.
« Le monde agricole est déjà aujourd’hui l’un des premiers employeurs de robots », notamment avec les robots de traite et ce n’est pas le foisonnement de projets dans ce domaine qui va inverser la tendance, a souligné Yves Bigay, de l’Irstea. Ainsi, s’interroger sur le rapport humain-robot ne nécessite pas forcément de regarder très loin dans le futur. L’association Robagri fondée en octobre 2017 et dont il est membre, compte d’ailleurs déjà plus de 61 membres dont 25 laboratoires de recherches et des pôles de compétitivité. « Ce sont des centaines de chercheurs formés à la robotique en agriculture qui vont sortir dans les années à venir », prévient-il.
« Remettre l’homme à sa juste place dans la production de valeur »
Mais quel rôle pour ces robots ? « C’est un moyen de remettre l’homme à sa juste place dans la production de valeur dans son exploitation », juge Clément Baron, directeur technique de Agreenculture, qui ont conçu notamment Séol, un robot polyvalent de désherbage de la vigne entièrement automatique. L’entreprise travaille également à des robots autonomes pouvant réaliser les semis de maïs. « Les robots sont l’avenir de la grande culture. Ils peuvent permettre de redonner du temps aux agriculteurs pour faire des choses parfois plus intéressantes », détaille-t-il. Un point de vue qu’abonde d’ailleurs Cyril Champenois, céréalier dans les Ardennes et président de l’association France Agri Twittos : « Les robots, je les vois d’abord comme un miracle. C’est un outil qui m’évitera de tourner en rond dans un champ avec mon tracteur. Est-ce que le but d’être agriculteur c’est de faire cela 12 heures par jour ? », interroge-t-il.
Suite de l'article à lire dans le Réveil Lozère n°1461, du 24 mai 2018, en page 7.