Pour une nouvelle politique de production équitable
Le principe de solidarité entre producteurs et industriels, quintessence de la filière Roquefort, est mis à mal par le désaccord avec un industriel, et quelques producteurs ne voulant plus entendre parler de mutualisation.
La transversalité, c’est-à-dire une gestion commune de tout le lait quelle que soit l’entreprise qui le collecte, projet encore porté par de nombreux producteurs, aurait été la solution pour construire une nouvelle solidarité. Le choix de la verticalité (négociation directe des producteurs avec leurs propres laiteries) va rapidement montrer ses limites et imposer des difficultés au niveau de la gestion de la filière. L’implosion du système Roquefort a donné l’illusion d’un vent de liberté aux producteurs. Nous craignons qu’il fasse surtout entrer le lait de brebis dans une politique similaire au lait de vache : produire plus pour gagner moins ! Les entreprises, pour garder leurs producteurs, ont ouvert les vannes. Ce lait produit en plus (environ 10 millions de litres), n’ayant pas de valeur ajoutée et finissant sur le marché du vrac ou de la poudre, tire le prix du lait vers le bas. Il est facile de pointer du doigt tel ou tel producteur, ou telle ou telle entreprise, alors que le marché a été inondé par l’ensemble des acteurs, et dans tous les bassins de production de lait de brebis.
La suite dans le Réveil Lozère, page 6, édition du 2 juin 2016, numéro 1362.