« Pour survivre, on n'a pas le choix » : hausse des coûts et sécheresse en débat au congrès fédéral
Lundi 25 juillet, la FDSEA et les JA ont tenu leur congrès fédéral annuel aux Combes (Le Born), sur l'exploitation de Jean-Marc Marron. L'occasion pour les syndicats de revenir sur la hausse des coûts, l'inflation et les lois Égalim, avec en invité d'honneur Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA.
Si l'an dernier, les débats du congrès fédéral organisé chaque année par la FDSEA et les JA ont porté sur l'eau et les retenues collinaires, cette année, c'est l'application des lois Égalim et la hausse des charges qui a occupé les débats. Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA et agriculteur dans le Cantal, s'est joint aux discussions, à l'invitation des syndicats locaux, pour débattre de ces sujets, qu'il connaît bien.
« Si l'on veut survivre en agriculture, il faut que les lois soient appliquées », a affirmé Jean-François Maurin, président de la FDSEA, en évoquant les difficultés de mise en place de la loi Égalim 2, notamment. Si de premiers effets s'étaient fait sentir à l'aune de la première loi Égalim dès l'année dernière, la crise en Ukraine et la hausse des coûts et des charges consécutives à l'inflation a annulé ces premiers effets positifs.
« L'État doit mettre en place des contrôles », a abondé Patrick Bénézit, venu expliquer aux adhérents les mécanismes intrinsèques d'une loi considérée comme « une révolution » dans le monde agricole et qui est applicable depuis le 1er janvier 2022. « Pour tous les acteurs de la filière, cette loi change le mode de pensée puisqu'il faut désormais partir du coût de la matière première agricole pour construire le prix payé aux agriculteurs », a détaillé le secrétaire général adjoint de la FNSEA. Autrement dit, les agriculteurs ne sont plus les derniers à être payé, à un prix minimum ; désormais, leurs coûts de production sont pris en compte dans la construction des prix. « Il faut que toute la filière joue le jeu si l'on veut que l'agriculture survive », a complété Hervé Boudon, président des JA. Si les syndicats se disent confiants sur la mise en oeuvre progressive de ces lois et leurs effets positifs à long terme pour la filière agricole française, à court terme, ils réclament plus de moyens à l'État pour contrôler que ces lois soient bien appliquées au sein de la filière et de ses différents intervenants. « Nous n'avons juste pas le choix, avec une décapitalisation accélérée du cheptel français » et un secteur en grande difficulté de recrutement et de renouvellement de générations, la juste rémunération des agriculteurs est un sujet majeur, selon les syndicats agricoles. « La seule solution est d'offrir un coût de production garanti aux agriculteurs », a martelé Patrick Bénézit.