«Plus de prix, moins de charges : notre combat quotidien»
A l’occasion de leur conseil de rentrée, les représentants de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes ont redit l’urgence de voir aboutir favorablement la loi sur l’alimentation.
C’est à Aubière que les responsables professionnels des FDSEA-FNSEA des onze départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes (Aura) se sont retrouvés en début de semaine. Fidèles à leur leitmotiv, «plus de prix et moins de charges», ils ont fait le point sur l’état d’avancement de la loi alimentation issue des Etats généraux de l’alimentation. Selon les promesses du président de la République, cette loi devrait permettre aux agriculteurs de retrouver du prix par la prise en compte de leur coût de production. «Si cet objectif n’est pas atteint, la loi sera vidée de son sens et nous n’hésiterons pas à le dire», prévient Michel Joux, président de la FRSEA Aura. L’inquiétude quant au texte définitif de la loi est fondée, puisque le 10 juillet dernier, la Commission Mixte Paritaire (CMP) Sénat-Assemblée Nationale s’est soldée par un échec alors que les deux chambres étaient d’accord pour redonner du prix au producteur. Depuis, la FNSEA et les JA ont rencontré le président Macron. «Il a demandé que des choses soient retravaillées», confie Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA. A la veille du débat parlementaire sur la loi (ndlr : prévu pour le 12 septembre, la séance publique avec le vote définitif de la loi devrait intervenir le 2 octobre), les responsables professionnels restent mobilisés. «Nous allons solliciter à nouveau les parlementaires pour qu’ils déposent les mêmes amendements qu’au printemps. Il est par ailleurs essentiel que nos élus refusent tous les amendements qui allégeraient les mesures visant à lutter contre les distorsions de concurrence», insiste Yannick Fialip, secrétaire général de la FRSEA Aura.
Le ministre attendu au Sommet
Plus globalement, les représentants syndicaux intiment les pouvoirs publics à respecter les engagements pris. «Des annonces ont été faites en début d’année. Nous demandons que les engagements soient tenus sur les indemnités compensatoires de handicaps naturels (ICHN) et sur les zones défavorisées», indique Michel Joux. Enfin, face à la problématique budgétaire sur le plan bâtiment et sur le bio, là aussi, les agriculteurs attendent des réponses concrètes. «Si le ministre de l’Agriculture vient au Sommet, il ne devra pas venir les mains vides. Nous réclamons des réponses conformes à ce qui avait été promis», complète Gérard Gallot, président de la FDSEA de la Loire.
Irrigation : des paroles aux actes
Alors que la sécheresse a encore frappé cette année, de manière plus ou moins sévères les territoires de la région, les agriculteurs réclament qu’on passe la seconde sur le dossier hautement stratégique de l’irrigation. «Avec le Conseil régional et l’Etat, il y a un vrai travail à faire», estime Stéphane Joandel, éleveur laitier et président de la commission environnement à la FRSEA Aura. La teneur des récents échanges avec les dirigeants de l’agence de l’eau Loire-Bretagne sont, selon lui, plutôt encourageants : «Il y a une réelle volonté de faire bouger les choses, y compris sur la loi sur l’eau».
Sophie Chatenet