Méthanisation : boom en gestation
Tant de fois annoncé, le décollage de la méthanisation agricole serait en passe d’advenir, porté par un nouveau mode de commercialisation : l’injection (vente de gaz de ville).
C’est à un potentiel boom que se prépare la filière méthanisation dans les prochaines années. Avec 900 unités actuellement en fonctionnement, la filière n’a pas complètement atteint l’objectif de 1 000 unités en 2020 qu’avait fixé le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll en 2013. Mais il risque bien de le dépasser à toute allure dans les prochaines années : selon le ministère de la Transition écologique, 1 335 unités seraient actuellement en projet. Parmi elles, l’écrasante majorité (1 085) est composée de projets en injection, contre 250 en co-génération. Et c’est là que réside l’explication de cette soudaine vague.
Deux types d’installations existent dans le secteur de la méthanisation : la cogénération est la technique la plus couramment utilisée jusqu’ici, consistant à brûler du biogaz, produit notamment à la ferme, pour alimenter un générateur d’électricité, et valoriser la chaleur, laquelle représente plus de la moitié de l’énergie produite. L’exploitant méthaniseur est dans ce cas vendeur d’électricité. L’injection, quant à elle, est jusqu’ici très minoritaire. Elle consiste à vendre du gaz renouvelable au réseau. L’agriculteur est dans ce cas vendeur de biométhane, biogaz épuré de son CO2 et de son eau.