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Marc Fesneau : « Un système d’éducation et de formation exceptionnel »

Plus de 200 000 élèves ont intégré les établissements agricoles en France. Etat des lieux avec la représentante de l’éducation nationale et deux chefs d’établissements dans l’Allier. Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire qualifiant le réseau de l’enseignement agricole comme…

« Alors que plus de 200 000 élèves font leur rentrée au sein de l’enseignement agricole, je voudrais adresser mes sincères remerciements à toutes celles et ceux qui le font vivre.

L’enseignement agricole est une spécificité française que nous chérissons tous. De par sa capacité à s’adapter en permanence aux besoins des secteurs agricoles, alimentaires, forestiers – de nos territoires en général - en proposant des formations de la 4e au doctorat, il est une fierté, en phase avec les défis de notre temps qu’ils soient climatiques, sociaux, économiques ou écologiques.

En effet, à l’heure où la reconquête de notre souveraineté alimentaire, et par elle le renouvellement des générations d’agriculteurs, représente un défi majeur, nous devons continuer à nous appuyer sur la force des plus de 800 établissements présents sur tout le territoire. La richesse et la variété des formations qu’il propose et ses succès en matière de réussite scolaire, d’insertion professionnelle, d’accueil et d’accompagnement des jeunes dans toute leur diversité permettent aux élèves et apprentis de s’épanouir dans un système de formation et d’éducation exceptionnel.

Tous ces atouts, nous les connaissons et j’ai moi-même pu les constater à nouveau dès les premières semaines de mon arrivée au ministère aux côtés des élèves de Bougainville. Les échanges avec les jeunes et la communauté éducative m’ont démontré la formidable implication de chacun : des jeunes engagés et passionnés pour des métiers qui ont du sens ; des communautés éducatives qui oeuvrent au quotidien pour offrir un accompagnement personnalisé.

Cependant, le défi du renouvellement des générations en agriculture et du recrutement dans les secteurs qui sont liés est majeur ; il en va de notre souveraineté alimentaire. Alors qu’un agriculteur sur deux sera en âge de partir à la retraite d’ici une dizaine d’années, nous devons être à l’offensive et porter ces atouts. Faire le choix de l’enseignement agricole, c’est faire le choix de l’avenir avec des formations tournées vers l’innovation et l’acquisition de compétences au service du progrès et des transitions pour notre société. À nous de le faire savoir !

Les établissements sont déjà pleinement ancrés dans les territoires en lien avec les acteurs locaux et investis dans les campagnes de communication #AventureduVivant et #EntrepreneursduVivant. Je tiens à vous assurer de ma pleine mobilisation à poursuivre sans relâche ce formidable élan notamment dans le cadre de la loi d’orientation et d’avenir qu’a annoncé le Président de la République. Elle doit permettre d’activer tous les leviers renforçant l’attractivité de nos métiers agricoles et je compte pleinement sur l’enseignement agricole pour y prendre toute sa part.

Je compte donc sur vous pour être les porte-voix de notre magnifique enseignement agricole. Une excellente rentrée à toutes et tous ! »

Marc Fesneau,ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire

Suzel Prestaux, directrice académique des services de l’Éducation nationale dans l’Allier : « L’année de la résilience pédagogique ».

En cette rentrée 2022, qu’en est-il des effectifs en Allier ?

Suzel Prestaux : Nous attendons, dans le 1er degré, 23 600 élèves soit 300 élèves de moins que l’an passé. En collèges, nous attendons 12 000 élèves et en lycées, 10 000 élèves mais nous aurons le décompte complet des élèves scolarisés autour du 15 octobre. Il y aura sans doute une baisse mais moins importante que la prévision comme cela s’est passé l’an dernier. Il semblerait que ce soit un effet de la crise sanitaire avec la possibilité, pour une partie des familles, qui avait envisagé un départ, de préférer rester et, pour un certain nombre d’autres jeunes, la possibilité d’arriver sur notre territoire. Une situation plutôt encourageante.

On évoque le manque de professeurs au sein de l’éducation nationale ? Qu’en est-il dans notre département ? Est-ce que le secteur de l’éducation agricole est également touché ?

S. P : Il s’agit d’une crise de recrutement qui concerne essentiellement les académies franciliennes. Dans l’académie de Clermont-Ferrand, dite de province, nous avons eu largement le nombre de candidats nécessaires pour pourvoir aux concours. Dans l’Allier, nous faisons une rentrée complète avec l’ensemble de nos enseignants. En revanche, il est vrai que nous constatons un déficit d’attractivité territoriale.

L’Allier compte deux lycées agricoles et quatre maisons familiales rurales. Avez-vous un droit de regard, un rôle auprès de ces établissements ?

S. P : Nous travaillons en étroite collaboration avec le Ministère de l’Agriculture. Le proviseur du lycée agricole du Bourbonnais, à Neuvy, en est le correspondant local. Nous l’associons à de nombreuses réunions de bassin avec nos collèges de l’enseignement public.

Nous rencontrons une fois par an la délégation régionale de l’enseignement agricole public. Temps pendant lequel nous évoquons l’information et l’orientation des enfants quant aux formations agricoles ainsi qu’à la prise en charge des situations de handicap.

Quant aux maisons familiales rurales, réseaux privés, nous n’avons pas de contacts spécifiques. Cependant, je me suis rendue cette année au sein de la MFR de Saint-Léopardin-d’Augy afin d’assister à une séance d’initiation à l’éducation financière initiée par la Banque de France.

Le Service National Universel (SNU) prend de l’ampleur partout sur le territoire français et, notamment dans le département de l’Allier. Le premier séjour a eu lieu au sein du lycée agricole du Bourbonnais, à Neuvy. Pourquoi avoir choisi ce site pour ce type de formation ?

S. P : Nous entretenons des liens avec le lycée agricole du Bourbonnais à travers l’aventure du Service National Universel. Le premier séjour s’est déroulé au lycée agricole du Bourbonnais, à Neuvy, l’an passé. C’est notre socle historique ! Le choix de ce site correspond à l’image d’un campus proposant des équipements en termes pédagogiques, logistiques avec un cadre d’exercice très favorable. La première expérience a été très concluante et nous a permis de voir les choses en grand cette année avec la mise en place de plusieurs séjours sur le département.

Les rentrées scolaires précédentes ont été marquées par les mesures sanitaires mises en place pour combattre la Covid-19 et en éviter la propagation au sein des établissements. Qu’en est-il aujourd’hui ? Quel est votre sentiment quant à cette rentrée ?

S. P : Jeudi dernier, j’ai vécu une rentrée libérée, sans masque ! C’est un réel plaisir de se retrouver, aussi bien pour les adultes que pour les enfants. Nous nous redécouvrons véritablement !

Cependant, je ne dis pas qu’il n’y a plus de Covid-19 mais il est désormais maîtrisé, à la faveur de la vaccination et de la mise en place des mesures barrières qui resteront d’actualité tout au long de l’année. Le protocole sanitaire comporte plusieurs niveaux ; le niveau le plus bas est le niveau « socle », celui qui est activé pour cette rentrée.

Le niveau socle implique la mise en place des gestes barrières avec, notamment, le lavage des mains et l’aération des locaux qui seront autant d’automatismes quant aux autres infections saisonnières habituelles. En revanche, ce niveau ne présente pas de restriction quant au brassage, à l’activité sportive et à la restauration.

Les autres niveaux peuvent être activés en fonction de l’évolution sanitaire en prenant en compte le niveau de contamination et l’embolisation des services hospitaliers.

Pour y parvenir, nous travaillons main dans la main avec les collectivités territoriales et nous inscrivons les gestes barrière dans notre paysage ordinaire de notre feuille de route pour l’année.

Quels sont vos objectifs pour cette année scolaire qui débute ?

S. P : Elle revêt un caractère éminemment pédagogique. Nous devons dépasser les effets de la crise sanitaire par la pédagogie ! Notre action va s’organiser autour de trois grands chantiers : la réussite scolaire, l’égalité des chances et le bien-être. Le tiercé gagnant de l’année !

Réussite scolaire tout d’abord avec une priorité donnée aux apprentissages fondamentaux et à la lecture. Le second point concerne le « plan maternelle » qui vise à donner aux enfants toutes les méthodes et possibilités pour bien entrer dans les apprentissages. Le troisième point concerne la liaison école / collège qui sera vraiment au cœur de la pédagogie cette année pour assurer les continuités pédagogiques nécessaires à la réussite des enfants.

La recherche de l’égalité des chances se manifeste notamment à travers les dédoublements en éducation prioritaire. Elle concerne les classes de grande section de maternelle, les CP et CE1 avec 100% des doublements réalisés en REP+ et 75% en REP avec, bien sûr, partout ailleurs, des plafonnements à 24 élèves par classe en moyenne.

Nous poursuivons également le dispositif « devoirs faits » et, s’agissant du bien-être à l’école, nous généralisons l’opération « 30 mn d’activité physique par jour » dans toutes les écoles du département. Il fait suite au constat qu’un certain nombre d’enfants a diminué son activité physique pendant la crise sanitaire. Il faut qu’ils reprennent leur corps et leur place dans l’espace. L’école doit être promotrice de santé en apprenant aux élèves à bouger, bien s’alimenter, notamment en travaillant avec les filières agricoles, grâce aux circuits-courts, tout en limitant le gaspillage et en favorisant le développement rural.

Luc Champin, directeur de l’EPLEFPA du Bourbonnais : « Nous travaillons pour la réussite de tous les élèves, étudiants et apprentis ».

En cette nouvelle rentrée à Neuvy, quels sont les effectifs au sein de votre établissement ?

Le lycée agricole du Bourbonnais accueille, pour cette nouvelle rentrée, environ 430 élèves et étudiants de la 4ème au BTS.

Quelles sont les nouvelles possibilités d’études ?

L. C : Nous innovons cette année avec la mise en place de nouveaux modules. Il est désormais possible de découvrir le métier de vétérinaire pour la filière générale. L’objectif est de découvrir « la réalité du métier de vétérinaire » et, pourquoi pas, se préparer à rentrer en école véto juste après le bac. Aussi comprendre la « création d’entreprise en milieu rural » pour les BTS DATR (Développement, animation des territoires ruraux) dont l’objectif est de donner à nos étudiants toutes les clés pour le développement économique du territoire. Du côté de l’apprentissage, nous accueillons pour cette rentrée 260 apprentis, avec deux nouvelles formations : un brevet professionnel « aménagements paysagers » et une licence en droit, économie, gestion en partenariat avec le CNAM. La formation adulte progresse aussi avec des formations adaptées aux demandes et, notamment, des parcours « mixtes » alliant présentiel et distanciel.

Et du côté de l’exploitation agricole du lycée ?

Elle vient d’être certifiée « haute qualité environnementale ». Nous développons comme projet la vente directe de poulets et de chapons.

Quelle est la ligne de conduite de vos équipes ?

Nous travaillons avec l’ensemble des équipes de l’établissement en partenariat avec les parents pour la réussite de tous les élèves, étudiants et apprentis.

Catherine Marnat, directeur de la maison familiale rurale de Saligny-sur-Roudon : « l’alternance, notre ADN ».

En termes d’effectif, de personnel, que représente la MFR de Saligny-sur-Roudon ?

Catherine Marnat : Nous accueillons cette année plus de 146 jeunes en cette rentrée de septembre 2022. Notre établissement reçoit des élèves de la 4ème au BTSa en passant par la CAPa maréchalerie. La MFR a su garder son approche familiale et ses dimensions humaines et ce, au service de l’alternance, l’ADN des maisons familiales et rurales. Nous sommes dix-sept salariés dédiés à l’accompagnement des jeunes. Grâce à ce collectif fort et soudé, « Apprendre autrement » trouve ici tout son sens.

La MFR évolue en offre de formation mais aussi au niveau de son infrastructure. Pouvez-vous nous en dire plus ?

C. M : En effet, cette rentrée sera tout à fait particulière car nos jeunes vont tout d’abord pouvoir se restaurer dans notre nouveau pôle de Restauration et profiter de ces installations très opérationnelles et fonctionnelles. Autre nouveauté ; notre première promotion BTSA ACSE en autonomie. Forte de son expérience du partenariat avec le CFA de Neuvy et la MFR de Limoise, la MFR de Saligny-sur-Roudon et son conseil d’administration ont décidé de voler de leurs propres ailes. Nos dix apprentis de cette formation dédiée à l’analyse, la conduite et la stratégie de l’entreprise agricole ont fait leur rentrée lundi 29 août. Par ailleurs, la formation CAPa maréchalerie a recruté un nouveau maréchal moniteur à la forge : Cédric Alasseur.

Quel est votre état d’esprit et vos espoirs en cette rentrée 2022 ?

C. M : Les jeunes sont au rendez-vous. Notre effectif d’enseignants est au complet et la seconde tranche des travaux va débuter très prochainement. Notre ancien réfectoire va, en effet, être réhabilité en chambres familiales avec des sanitaires privatifs. Une rentrée qui s’annonce donc prometteuse !  Nos jeunes sont motivés, à nous de faire en sorte qu’ils le restent pour se surpasser encore davantage. Que chacun trouve sa voie et réalise ses rêves.

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