Mazeyrat d'Allier
Liquider le cheptel d'ici la fin de l'année
Contraints de se séparer de leurs animaux, les associés du Gaec de Coupet ont déserté leur bâtiment qui se situe tout près de l'antenne 4G. Le point sur leur situation.
Contraints de se séparer de leurs animaux, les associés du Gaec de Coupet ont déserté leur bâtiment qui se situe tout près de l'antenne 4G. Le point sur leur situation.
A Mazeyrat d'Allier, la stabulation de Frédéric, Yannick Salgues et Géraldine Jammes s'est vidée de ses Prim'Holstein. Pour mémoire en juillet 2021, cette exploitation a dû se séparer progressivement de ses bovins en raison de leur comportement anormal et d'une production laitière divisée par deux. Des problématiques nouvelles pour cette ferme et consécutives, selon leur propre constatation, à l'installation d'une antenne 4G à 250 mètres du bâtiment.
"A ce jour, il ne nous reste que 29 animaux que nous avons montés en altitude à Siaugues Ste Marie. Et depuis qu'elles ont quitté Mazeyrat, elles sont méconnaissables ; certaines sont même prêtes à vendre ! Lorsqu'elles se trouvaient au bâtiment, on les nourrissait normalement et pourtant elles étaient "sèches" comme des vaches taries et nous avions dû stopper la traite. Nous avons gardé nos veaux devenus aujourd'hui génisses, que nous avons également conservées puisque nous n'aurions pas pu les vendre en raison de leur faible poids ; nos génisses de 1 an n'atteignaient pas les 100kg... Un marchand les a finalement récupérées gratuitement" explique Frédéric Salgues qui a pu constater une visible évolution sur la santé et le comportement de ses animaux à chaque fois qu'ils les installaient à bonne distance de leur bâtiment. Même constat pour les éleveurs, qui depuis qu'ils ne travaillent plus au bâtiment à Mazeyrat, n'ont plus aucune manifestation curieuse sur leur peau...
Ramener un peu de liquidités dans la trésorerie
Après des mois de combat juridique qui n'a jamais abouti à un arrêt officiel de l'antenne 4G, les associés du Gaec de Coupet liquident peu à peu leur cheptel dans le but de ne plus posséder aucun animal d'ici la fin de l'année. En attendant l'arrêt de l'activité du Gaec, les associés ont misé sur les cultures en semant 27 ha de Lentille Verte du Puy et 60 ha de blé ; un moyen pour eux de ramener un peu de liquidités dans la trésorerie et ainsi éviter la liquidation judiciaire. "On ne voulait pas de cette procédure car l'antenne n'aurait alors plus rencontrer aucun blocage !".
Frédéric Salgues regrette que l'expertise judiciaire n'ait pas pu arriver à son terme à cause d'une action du Conseil d'Etat... Mais malgré tous ces rebondissements, ces éleveurs n'ont jamais baissé les bras ; en février dernier, ils ont même décidé de taper très haut en rencontrant le Président Emmanuel Macron lors du dernier salon de l'Agriculture à Paris. En compagnie d'autres éleveurs qui se trouvent dans la même situation que le Gaec de Coupet, Patrick Pilon, éleveur de lapins dans la Sarthe et Stéphane Lebechec des Côtes d'Armor, l'altiligérien a fait part de leur grande détresse. "Le Président de la République a dit qu'il fallait que l'on soit indemnisés. Or on ne voit rien venir ! A notre installation, on a investi 300 000€ à titre privé et aujourd'hui cette somme est perdue car notre bâtiment n'a plus de valeur. Aussi, on demande que notre bâtiment soit racheté, que l'on compense nos pertes et que l'on nous rembourse le capital social investi" lance l'éleveur qui avec ses associés travaillent pour l'instant dans plusieurs entreprises du territoire.
Et si l'antenne était arrêtée ? Passionné par son métier d'éleveur, Frédéric Salgues répond sans hésiter qu'il reprendrait son activité sur la ferme...