« L'heure des loups » à Saint-Flour-de-Mercoire
Un échange avec le réalisateur, les éleveurs et le public a suivi la projection du documentaire « L'heure des loups » dimanche 7 novembre à la ferme Bio du Gévaudan. Le film de Marc Khanne aborde, sans jugement, un sujet polémique.
Dimanche 7 novembre, l'ancien poulailler de Delphine et Sébastien Weder, à Saint-Flour-de-Mercoire, s'est transformé pour l'après-midi en salle de cinéma. Une quarantaine de spectateurs se sont sagement assis face à l'écran pour découvrir « L'heure des Loups », un documentaire de Marc Khanne, projeté dans le cadre de la 22e édition du Mois du film documentaire. « Grâce à un partenariat avec les bibliothèques du réseau, la sélection se déploie aux quatre coins de la Lozère, cette année autour du thème de la nature », précise Olivier Alle, médiateur culturel de la Médiathèque départementale. À ses côtés, Quentin Longuevergne, responsable de la bibliothèque du Haut-Allier à Langogne, organise régulièrement des activités en étroite collaboration avec des structures relais. « Aujourd'hui, c'était l'occasion de montrer un documentaire, avec l'association Les Agricultur'L, dont Delphine est l'un des piliers. Le choix de ce film s'est imposé. Le loup est un sujet prégnant sur le territoire. Le documentaire permet d'entendre la voix des éleveurs en dehors des organisations syndicales », a expliqué Quentin Longuevergne. La projection et les échanges qui ont suivi ont permis de sortir le débat de l'invective et des passions. Le public découvre l'importance de l'agropastoralisme pour la sauvegarde des paysages. « Grâce au film, je comprends que malheureusement la présence du loup va dans le même sens que le modèle productiviste », s'alarme une spectatrice qui s'annonce « plutôt écologiste. » Tourné en trois ans, à partir de l'été 2015, le film d'une heure explore les contradictions et les éléments clés de l'impossible débat. Le loup n'attaque pas les troupeaux en hors-sol, seulement ceux qui broutent dehors. La Lozère est l'un des épicentres de l'enquête menée par Marc Khanne, qui a aussi posé sa caméra jusque dans les Alpes et les Vosges, où les mêmes problématiques se retrouvent.