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Économie
Le calcul des coûts de production

Évaluer la performance économique des ateliers bovin viande.

Depuis le printemps 2010, la Chambre d’Agriculture propose aux éleveurs de bovins viande d’évaluer la performance économique de leur atelier en calculant et analysant les coûts de production avec la méthode de l’Institut de l’Élevage.
Ainsi au niveau régional, 194 exploitations ont été analysées sur l’exercice comptable 2010.
Quels sont les premiers enseignements ?
Tout d’abord, mettre en œuvre le chiffrage de son coût de production, c’est se rendre compte que la rentabilité de l’atelier, et donc le revenu dégagé, ne dépend pas seulement des coûts mais résulte :
- du nombre de kilogrammes vifs (kgv) produits ;
- des charges engagées pour les produire ;
- et du produit (viande et aides) perçu.
La figure 1 présente par type de système les trois composantes du revenu d’un atelier bovin viande.
Sur cette figure on peut voir que, quelque soit le système, le produit ne permet pas de couvrir le coût de production. On considère alors que c’est au niveau de la rémunération de la main d’œuvre que le manque de produit se concrétise. Ainsi, en conjoncture 2010, les 194 ateliers dégagent une rémunération exploitant moyenne d’environ 1 SMIC/UMO.
Cependant au sein de chaque système, on observe une forte variabilité de cette rémunération de la main d’œuvre. Cette variabilité est liée à la variabilité de chaque composante du coût de production. C’est ce qui permet grâce à une analyse plus fine poste par poste de dégager des leviers d’actions sur les exploitations.
Le profil général du coût de production fait apparaître les postes de charges clé. La figure 2 précise la part des différents postes en moyenne sur l’ensemble des ateliers étudiés.
L’analyse de coût de production calculé sur les exercices 2009 et 2010 fait apparaître un lien fort entre la « maîtrise » du poste alimentation et la rémunération de la main d’œuvre exploitante. Ce poste composé des aliments et fourrages achetés ainsi que des charges surfaces (qui ont servi à la production de l’alimentation des bovins sur l’exploitation : fourrages et concentrés) représente 1/5 du coût de production. Il atteint 70 euros/100 kgv chez les naisseurs et les naisseurs-engraisseurs tandis qu’ils s’élève à 115 euros/100 kg vif chez les producteurs de veaux sous la mère.
La figure 3 révèle la variabilité du poste alimentation au sein de chaque groupe. Ainsi pour un coût alimentaire moyen de 70 euros/100 kgv le groupe des naisseur-engraisseurs décrit des ateliers qui réussissent à maîtriser ce coût à hauteur de 50 euros/100 kgv tandis que d’autres voient ce poste exploser à plus de 90 euros/100 kgv. Plus finement, on analyse alors la productivité et/ou les performances animales associées à la charge alimentaire et on se rend compte que certains élevages ont un coût alimentaire de près de 30 % inférieur aux autres.
Au delà des charges d’alimentation qui sont déterminantes pour assurer le revenu, la mécanisation (carburant, travaux par tiers, entretien et amortissements) est également un poste à raisonner. Il y a plus de 20 euros/100 kgv d’écart entre le poste mécanisation de ceux qui réalisent le SMIC et celui de ceux qui ne l’atteignent pas.
Au travers des résultats des ateliers qui ont suivi la formation « coût de production, le connaître pour agir », on constate que l’accès à un niveau de rémunération acceptable pour l’activité bovin viande peut suivre des itinéraires assez différents. Pour autant, dans un contexte de hausse continue des intrants, l’optimisation de la conduite des troupeaux et des surfaces avec l’ajustement raisonné des investissements en matériel et bâtiments demeure un souci permanent.
Contact : Chambre d’agriculture : Justine Mandonnet : 05 55 61 50 00
Source des données : Réseaux d’élevages et Chambres d’Agriculture, Campagne 2010, 194 ateliers.

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