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L’attractivité du Cantal ne suffit pas à enrayer son érosion démographique

L’Insee a publié fin décembre les données des populations légales au 1er janvier 2011. Le Cantal comptait alors 147 577 habitants, soit 2 105 de moins que cinq ans plus tôt.

© Insee

Voilà le genre de nouvelles dont le département, déjà confronté à un environnement économique peu favorable, se passerait bien en ce début d’année. L’Insee Auvergne vient en effet de dévoiler ses statistiques sur la population cantalienne(1) au 1er janvier 2011. Pas franchement un bon millésime : “Avec 147 577 habitants au 1er janvier 2011, le Cantal est le sixième département de France métropolitaine le moins peuplé(2)”, constatent les statisticiens. Et avec une densité de population qui ne dépasse pas les 26 habitants au kilomètre carré, il n’usurpe en rien son image de territoire de grands espaces tout autant que son statut d’un des plus faiblement peuplés, hormis par la gent bovine...

Des nouveaux arrivants plus que bienvenus

 

Le déclin démographique reste une réalité puisqu’entre 2006 et 2011, la population cantalienne a reculé de 0,3 % en moyenne chaque année (- 2 105 habitants en cinq ans et - 433 par rapport à 2010). Contraste saisissant avec le regain observé en Auvergne(3) sur ces cinq mêmes années (+ 0,2 %) et dans l’Hexagone (+ 0,5 %). Le Cantal fait ainsi partie du club des dix départements métropolitains où la population décroît de plus de 0,1 % par an sur cette période. Dans ce sombre tableau, un espoir cependant : l’ampleur de cette décroissance démographique est bien moindre que celle de la décennie 1990-1999 qui avoisinait - 0,6 % annuel. Et un autre phénomène encourageant : l’attractivité du territoire qui enregistre un excédent migratoire annuel de 120 personnes environ. Une attractivité qui fait dire aux projectionnistes de l’Insee qu’à l’horizon 2040, le Cantal pourrait voir sa population se stabiliser. Ce gain migratoire est néanmoins surtout le fait de l’installation de personnes proches de la retraite, tandis que l’exode des 18-25 ans se poursuit. En outre, ces nouveaux arrivants ne compensent pas le déficit naturel de la population autochtone caractérisée par des décès bien supérieurs aux naissances. Ainsi, sans surprise, “le veillissement de la population, plus prononcé qu’en moyenne nationale, pèse sur le bilan naturel”, souligne l’Insee Auvergne. Conséquence : chaque année, entre 2006 et 2011, le nombre de Cantaliens a diminué de 540 du fait de ce déficit naturel.

L’A75 ne suffit pas à drainer l’arrondissement sanflorain

 

L’arrondissement mauriacois est celui qui continue à payer le plus lourd tribut à ce déclin avec une perte de 140 habitants sur la période (soit - 0,5 % par an) malgré un solde migratoire positif. Au 1er janvier 2011, l’arrondissement comptait 26 679 habitants. En quatre décennies, il a perdu un tiers de ses habitants. Malgré une certaine attractivité, notamment pour les communes proches de l’A75, l’arrondissement de Saint-Flour enregistre une diminution annuelle de 0,4 % de sa population entre 2006 et 2011 (- 153 habitants sur la période et 38 460 habitants recensés au 1er janvier 2011). L’arrondissement est aussi celui qui connaît la plus faible densité avec 15,3 hab./km2. Et c’est ici, dans les zones de montagne du nord et du sud de l’arrondissement, que les variations de populations communales sont les plus défavorables : - 8,3 % en cinq ans pour Saint- Bonnet-de-Condat, - 6,6 % pour Fridefont, - 6,5 % pour Montgreleix... L’arrondissement d’Aurillac est celui qui subit la plus faible érosion (82 438 habitants comptabilisés au 1er janvier 2011) avec une variation annuelle de - 0,2 % du fait d’un déficit naturel limité. Le solde migratoire est lui cependant nul sur cette période. L’Insee relève par ailleurs un net recul de la population de la ville préfecture : - 1,5 % par an en moyenne (- 428 hab./an), en partie au profit des communes périphériques : Saint-Paul-des-Landes voit ainsi sa population progresser de 2,3 %, Vézac de 1,8 %, Ytrac de 1,2 %, Arpajon-sur-Cère de 0,7 %. À noter également sur l’arrondissement : + 5 % pour la commune de Saint-Gérons, + 4,9 % pour Teissières-de-Cornet, + 3,8 % pour Carlat.

 

(1) Les chiffres de population légale utilisent les enquêtes de recensement qui ont lieu au cours des cinq dernières années. (2) Avec les Hautes-Alpes (138 605 hab.), la Corse du Sud (145 846), la Creuse (122 560), la Lozère (77 156), le Territoire de Belfort (143 348). (3) + 0,5 %/an pour la Haute-Loire (224 907 habitants), + 0,4 % pour le Puy-de-Dôme (635 469 hab.), stabilité dans l’Allier (342 729 hab.).

 

 

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

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