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Lait : Les producteurs de lait attendent un signe fort de la part des entreprises

Le président de la section laitière de la FDSEA43, Éric Richard fait un point sur la conjoncture 2016 et les perspectives 2017.

Éric Richard est président de la section laitière de la FDSEA.
Éric Richard est président de la section laitière de la FDSEA.
© HLP

Le prix du lait a encore été au centre des discussions entre producteurs etentreprises en 2016. Comment se termine cette année en terme de conjoncture laitière ?

Éric Richard, président de la section laitière de la FDSEA : «Voilà maintenant deux ans que nous vivons cette crise dont nous ne sommes pas responsables, puisque, nous la France, nous avons fait le choix de la maîtrise de la production à travers les contrats. Il a fallu attendre tout ce temps pour que l’Europe reconnaisse qu’il y avait une surproduction et qu’il fallait agir.Pour ce qui est de la France, même si ce n’est pas satisfaisant, le prix français sera supérieur cette année de 20 à 25 centimes d’euros par rapport à nos concurrents européens. Cela s’explique d’abord par une bonne tenue du marché intérieur grâce notamment à la charte de valeur initiée par la FNPL et signée par la plupart des distributeurs, et sur la fin de l’été la pression mise sur le groupe Lactalis qui par ricochet a permis une revalorisation  pour les grands groupes nationaux.


Peut-on faire un zoom sur la région et le département ?

E.R. : Que ce soit sur la région ou le département, les trésoreries des producteurs sont au plus bas. Pour plusieurs raisons. Bien sûr un prix du lait trop bas, mais  auquel s’ajoute cette année une forte diminution de la production due à des fourrages de base de mauvaise qualité. Sans oublier, dans les exploitations qui font du croisement industriel, le problème de la FCO qui fait perdre entre 150 et 200 € sur les veaux croisés.


Alors quelles sont les perspectives qui se dessinent pour 2017 ?

E.R. : «Il faut être clair… les producteurs attendent de la part des industriels, une remontée significative du prix du lait sur le début de l’année. Tous les témoins sont au vert.Seul bémol, la poudre de lait avec un stock européen de 350 000 tonnes sur lequel la commission européenne a décidé de mettre 23 000 t en marché. Stratégiquement c’est difficile à comprendre et la FNPL n’y est pas favorable.Mais sur le beurre par contre, on retrouve des prix de 2013, donc des prix hauts. Cette conjoncture favorable s’explique par une diminution de la production en Europe et au niveau mondial (- 2 %), et par le retour aux achats de la Chine.


On peut donc s’attendre à une augmentation du prix mondial du lait dès le début de l’année ?

E.R. : «Pour 2017, nous sommes optimistes, mais nous restons réservés quant à l’implication des entreprises.À plus long terme, pour éviter de retomber dans une crise comme celle que nous vivons depuis deux ans avec la fin des quotas, il faut agir à plusieurs niveaux.Tout d’abord au niveau de l’Europe, il faut que la France reprenne la main et retrouve des alliés. On compte d’ailleurs sur la récente élection de Thierry Roquefeuille nouvellement élu président du Copa-Cogeca.Au niveau francais des outils existent. La Loi Sapin 2 prévoit de redonner du pouvoir aux OP (organisations de producteurs) avec des accords cadre à négocier avec les entreprises,  et surtout de remettre les coûts de production dans la fixation du prix du lait. Autre levier pour maintenir un prix du lait haut, c’est de retrouver de la valeur ajoutée sur l’amont de la filière. Exemple, Montlait une marque détenue par les producteurs qui permet un retour vers eux, et non uniquement auprès des entreprises.

Propos recueillis par Suzanne Marion

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