Label rouge salers
La vie en rose pour le label rouge
Progressivement mais sûrement : avec plus de 93 tonnes commercialisées en 2011 et de nouveaux magasins engagés, la filière label rouge salers continue sa progression dans les rayons.
Crise financière sans précédent, pouvoir d’achat réduit en peau de chagrin, chômage record : les nuages s’amoncellent sur la tête des consommateurs faisant craindre des lendemains proches qui déchantent pour les filières qualité. Un scénario catastrophe auquel a échappé jusqu’à présent le label rouge salers, dont les responsables, sans sombrer dans l’optimisme béat, affichent les bons résultats.
Avec une nouvelle progression des volumes en 2011 malgré un contexte pour le moins peu favorable, la filière semble avoir le vent en poupe...
Jean-Marie Fabre, président de l’association Label rouge salers : “Je ne sais pas si on peut dire ça, en tout cas la filière est en évolution régulière d’une année sur l’autre et, en 2011, on a tenu nos objectifs en termes de volumes avec 647 animaux labellisés (NDLR : contre 567 en 2010) et plus de 93 tonnes commercialisées (+ 18,3 %). Et sur le premier semestre 2012, les volumes sont encore nettement supérieurs à ceux de la même période de 2011. Globalement, les magasins engagés continuent de bien fonctionner avec le produit dont ils ont aujourd’hui une bien meilleure connaissance leur permettant de mieux le travailler. Fin 2011, on a fait un gros travail sur l’Est de la France avec des éleveurs et un abattoir sur Metz et des magasins qui ont pour l’heure un peu plus de difficultés à s’adapter à des carcasses salers différentes de celles des races spécialisées viande et qui demandent un travail particulier pour bien les valoriser, mais ça viendra avec le temps”.
L’envolée des prix du maigre et des cours des bovins toutes catégories confondues ne vous fait pas craindre une désaffection de la part de certains éleveurs ?
J.-M. F. : “Il y a globalement une bonne prise de conscience des éleveurs engagés depuis pas mal de temps. Ce ne sont pas des opportunistes et ils ont compris l’intérêt des apports réguliers et de la planification. Ceci dit, on communique régulièrement en ce sens et on reste vigilant. Si les approvisionnements devenaient difficiles, ce serait plus lié à un manque d’animaux qu’au fait que les éleveurs ne jouent plus le jeu. Cette fidélité est aussi due à notre réactivité au niveau des prix. Au printemps dernier, on a calé avec les abatteurs et responsables des achats viande chez Auchan une nouvelle façon de composer le prix des animaux labellisés avec un système d’indexation basé sur la cotation nationale FranceAgriMer entrée abattoir”.
L’assurance d’une plus-value
Et concrètement ?
J.-M. F. : “On est sur une plus-value de 35 cts €/kg carcasse pour les animaux classés R = qui s’applique sur la cotation nationale. Chaque fois que cette dernière augmente de plus de 5 cts €, on réajuste notre grille. Mais comme on ne peut pas le faire chaque semaine, cela se fait au mois en attendant que la progression atteigne les 8-10 cts €. Depuis le mois de mars, nous avons ainsi réajusté trois fois notre grille pour éviter que la hausse du marché conventionnel ne nous rattrape. Cela permet ainsi aux éleveurs d’avoir toujours l’assurance d’une plus-value”.
Les acheteurs ne commencent-ils pas à réagir à ces niveaux de prix (4,34 €/kg carcasse entrée abattoir pour une vache label R=) ?
J.-M. F. : “Il y a toujours des pressions de ce côté-là mais ce qu’on explique aux acheteurs c’est que si ça ne passe pas en label, ça ne passera pas mieux en conventionnel sachant qu’on leur garantit la sécurité de l’approvisionnement et la qualité, ce qui n’est plus le cas en conventionnel. Sachant aussi qu’après comptes et études, on évalue aujourd’hui à un euro par mois les conséquences pour le consommateur de l’augmentation des cours de la viande bovine en général (toutes catégories confondues). On n’est pas sur des choses insupportables”.
Ces dernières années, vous avez beaucoup milité sur la qualité de la viande. Les résultats sont-ils au rendez-vous ?
J.-M. F. : “En matière de poids carcasse, on est arrivé à des animaux ni trop légers ni trop lourds, mais on continue à insister sur la conformation et l’état d’engraissement pour rester crédibles et continuer à progresser. Ce n’est pas parce que la demande et les prix sont au rendez-vous qu’il faudrait se relâcher en qualité ni pour les animations magasins pour lesquelles il faut qu’un plus grand nombre d’éleveurs s’investissent”.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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