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La soif gagne les céréales à paille

Presque trois semaines qu’il n’est pas tombé une goutte sur le Puy-de-Dôme. Les céréales commencent à en subir les conséquences.

Les blés sont au stade floraison ou s’en rapprochent, une étape sensible où les agriculteurs doivent être vigilants.
Les blés sont au stade floraison ou s’en rapprochent, une étape sensible où les agriculteurs doivent être vigilants.
© Christian Gloria

Des températures au-dessus des normales de saison et un déficit pluviométrique significatif, voilà la météo qui s’abat depuis trois semaines sur la moitiée sud de la France. Le Puy-de-Dôme ne fait pas exception à la règle.

 

Des relevés peu réjouissants

Le mois dernier, la DREAL Auvergne annonçait pour le mois d’avril un déficit pluviométrique de plus de 10%, par rapport à la normale, sur la région hormis le sud-ouest du Puy-de-Dôme (les relevés sont publiés dans les dix premiers jours du mois suivant, ceux de mai n’ont pas encore été diffusés NDLR). Les pluies enregistrent moins de 70% des cumuls attendus dans le département et les précipitations du mois de mai ne suffiront pas à combler ce manque. Les conséquences sont sans appel : les céréales souffrent d’ores et déjà du manque d’eau dans certains secteurs de la Limagne. «Sur les coteaux du sud Limagne, nous observons un jaunissement des feuilles du bas sur quelques pieds de blé. Le stress hydrique est avéré. Pour l’heure, il est difficile de déterminer un potentiel de rendement et s’il va être impacté. Les prochaines semaines seront déterminantes car nous rentrerons dans le stade remplissage du grain. S’il ne pleut pas et les températures continuent de grimper, nous aurons du souci à nous faire» explique Frédéric Moigny, technicien à la Chambre d’agriculture.

 

Attention aux maladies

Nombreux sont les agriculteurs à avoir recours à l’irrigation pour tenter de palier le manque d’eau. Cependant, le technicien rappelle qu’il faut «faire attention de ne pas arroser les blés pendant la floraison sous peine de favoriser le développement de fusarioses. Il faut irriguer soit avant soit après ce stade sensible». Aujourd’hui, 80 à 90% des surfaces de blé n’ont pas de risque de voir ce cham-pignon s’installer. Au contraire, au-delà de trois semaines sans pluie, le technicien considère que la maladie a disparu. En revanche, le constat est différent en ce qui concerne la rouille. Depuis deux ans, le Puy-de-Dôme subit les attaques de souches particulièrement virulentes. La rouille se développe plus rapidement, confortée par les aléas climatiques. «Les rouilles gagnent même les variétés peu sensibles qui ne devraient pas en avoir. Les agriculteurs doivent être vigilants en blé mais surtout en triticale. Dans nos essais, le triticale est très touché et le traitement antifongique est systématique. Si en blé on peut encore jouer sur la variété, en triticale il n’y a presque plus de choix.»

A cette heure, les pluies attendues en début de semaine ont clairement posé un lapin aux agriculteurs. Des orages sont prévus pour la fin de semaine. Pendant ce temps de l’autre côté du globe, le Texas connaît l’une des plus importante inondation de son histoire.

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