Identifier l’ambroisie et sa dangerosité, puis la détruire dans les règles
La MSA Auvergne et la FREDON ont organisé une journée de sensibilisation aux risques liés à l’ambroisie et aux moyens de destruction, sur le terrain à Monistrol/Loire.
L’identifier pour mieux la combattre, tel était l’objectif de la rencontre organisée, le 21 juin dernier, par la MSA Auvergne dans le cadre de son Plan Santé Sécurité au Travail, en partenariat avec la FREDON (Fédération régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles) sur une parcelle de céréales du Gaec de la Pensée de Chazelles à Monistrol/Loire. L’ennemi en question, c’est l’ambroisie cette plante que l’on pourrait confondre avec l’armoise ou le cosmos sulfureux, et qui est reconnue dangereuse pour la santé.
C’est Christian Gouy administrateur de la MSA qui ouvrait la réunion en présentant les intervenants : Pascale Tarrade de la FREDON et son collègue , Nathalie Fernandez et Nadège Mallet de la MSA Auvergne. Et parmi les personnes présentes outre un des associés du Gaec Mickaël Giraud, se trouvaient des agriculteurs ou agricultrices et des référents ambroisie du secteur.
Étape 1 : reconnaître l’ambroisie
Dès le début, le ton était donné par Christian Gouy lui-même qui n’avait jamais vu d’ambroisie ou ne savait pas l’identifier, comme une majorité de personnes.
Le groupe s’est donc rendu en bordure d’un champ où des pieds d’ambroisie avaient été repérés par le référent de la commune Frédéric Checa, averti par des promeneurs. L’exploitant Mickaël Giraud a ensuite reçu une lettre type de la mairie, l’informant de la présence d’ambroisie sur sa parcelle et l’invitant à procéder à l’arrachage. «Je ne connaissais pas cette plante, et cette lettre m’a surpris. La formulation était un peu sèche, et quand je sais maintenant les risques liés à l’ambroisie je trouve que l’on manquait d’information pour agir». Avis partagé par Frédéric Checa, qui voit dans la réunion de ce jour «une vraie sensibilisation» et par conséquent, espère-t-il, une réaction des propriétaires ou exploitants de terrain où cette plante a été détectée. Depuis 3 ou 4 ans, lui et sa collègue élue référente Sonia Benvenuto, veillent sur les sites où l’ambroisie est présente et le cas échéant procèdent eux-mêmes à l’arrachage.
De suite, habituée à les repérer, Pascale Tarrade, gantée, arrache 2 pieds d’ambroisie à deux stades différents, plantule pour l’un et stade végétatif pour l’autre. Et de l’étudier (voir photos ci-dessous) : feuilles profondément découpées du même vert sur les deux faces avec des nervures blanchâtres. la tige est velue et rougeâtre à maturité. Elle n’a pas d’odeur quand on la froisse.
C’est une plante exotique envahissante annuelle, à croissance lente mais qui présente une grosse dormance jusqu’à 10 ans. Un pied donne 3000 graines d’où les forts risques de propagation.
Étape 2 : détruire
Une fois qu’on l’a repérée, il faut la détruire et là attention, il convient de prendre des précautions. En présence de quelques pieds ou d’une petite surface, le mieux est d’arracher à la main. Pour cela un équipement est nécessaire pour éviter les risques d’allergies de contact ou par inhalation des pollens. La MSA préconise l’utilisation obligatoire de gants, d’un masque spécifique, de lunettes, de manches longues… un équipement de protection.
Quand une plus grande surface est infestée, on utilise d’autres moyens. Pascale Terrade insiste auprès des agriculteurs présents sur les techniques culturales efficaces contre l’ambroisie. Ainsi sur des céréales, elle conseille un déchaumage croisé et profond après récolte avec une nouvelle intervention 6 à 8 semaines plus tard pour éviter la germination. Sur des prairies, sur des chemins ou aux entrées de parcelles, elle préconise une fauche haute à 8-10 cm sinon la plante talle. Ensuite il faut laisser sécher car l’ambroisie meurt très vite une fois coupée. Il ne faut jamais la transporter.
La spécialiste attire également l’attention des agriculteurs sur le transport des graines avec les machines, dans la paille… La vigilance est de rigueur et ce pour tous. Il faut donc que tous les voisins d’une parcelle avec cette plante, veillent sur leur terrain et agissent le cas échéant.
Une fois installée, l’ambroisie s’ncruste. Il faut donc être patient et répéter chaque année ces gestes de destruction pour l’éradiquer. Frédéric Checa note que sur cette parcelle du Gaec de la Pensée, gràce à un arrache régulier chaque année, on trouve moins de pieds aujourd’hui. La lutte est donc efficace, mais il faut continuer de veiller.
Étape 3 : sensibiliser autour de soi
Cette journée de sensibilisation, avec la MSA et la FREDON, a été, de l’avis des participants, très constructive. Déjà, ils ont pu voir une plante et en noter les particularités. Ils ont aussi apprécié les conseils très pratico-pratiques fournis par les spécialistes et repartent sensibilisés au problème et renseignés sur les moyens de lutte. Mickaël Giraud a bien noté les étapes à suivre pour détruire les plants et éviter les risques de propagation. «Mon frère a de nombreuses allergies. Maintenant que je connais les risques liés à l’ambroisie , je vais être plus vigilant avec l’appui des référents de la commune».
Les intervenants ont rappelé que la lutte contre l’ambroisie est une action de santé publique et que chacun a la responsabilité de signaler et d’arracher les plants.
La lutte contre l'ambroisie, c'est l'affaire de tous
L’ambroisie est une plante dangereuse pour la santé. Chaque département dispose d’un arrêté préfectoral prescrivant la destruction obligatoire de cette plante. Les propriétaires ou exploitants d’un terrain sont tenus de prévenir la pousse des plants d’ambroisie et de détruire les plants déjà développés. Un réseau de référents communaux (agents ou élus) a été mis en place dans le cadre d’un plan régional élaboré par l’ARS.
Si vous voyez un plant d’ambroisie :
. signalez-le via l’application dédiée sur votre iphone ou par internet sur le site signalement-ambroisie.fr
. votre signalement est reçu par le référent en mairie qui avertit le propriétaire du terrain, et coordonne les actions de lutte.