Échanges de points de vue autour des métiers de l’agriculture
Sur la 2ème circonscription de Haute-Loire, 4 candidats aux législatives, et sur la 1ère 6, ont répondu à l’invitation de la FDSEA et des JA. Rencontre en présence de nombreux agriculteurs.
D’entrée de jeu les responsables de la FDSEA et des JA de Haute-Loire ont donné le ton. «Il est essentiel de parler de l’agriculture au cours de la campagne des législatives. On est une force parce qu’on produit de l’alimentation, on génère de l’emploi, on gère des territoires… Voilà pourquoi les agriculteurs font du lobbying auprès des candidats aux législatives, pour faire passer des message» lance Yannick Fialip président de la FDSEA en accueillant sur l’exploitation de la famille Monatte à Chavaniac Lafayette 4 candidats à la députation (sur 11), qui ont bien voulu répondre à l’invitation du syndicalisme ce jeudi 1er juin.
Yannick Fialip pour la FDSEA et Anthony Fayolle pour les Jeunes Agriculteurs, mais aussi Jean-Claude Chalencon représentant des Anciens exploitants, ou Frédéric Pélisse président du Service de Remplacement, ont chacun fait part de leurs attentes, avant d’écouter le message des candidats.
Anthony Fayolle qui a souligné avec ironie, que si lui était à l’Assemblée nationale il commencerait à remettre de la cohérence entre les multiples lois françaises existantes avant de vouloir en créer d’autres, a précisé que cette rencontre avait pour objectif de donner aux candidats aux législatives «notre vision de l’agriculture» mais aussi de rappeler le rôle des députés. Les responsables ont donc résumé les grandes lignes d’un projet agricole qu’ils veulent mettre sur les rails : «On souhaite que l’agriculture soit défendue au niveau européen. Il faut tourner le dos à une page un peu libérale mais dans un projet européen. Il faut retrouver une stabilité à travers une régulation des prix. Et pour cela l’agriculture française doit être défendue… Nous voulons inverser la logique de construction des prix en prenant en compte les coûts de production… Il faut mettre en oeuvre une politique structurée de la ressource en eau. Nous attendons depuis très longtemps la définition d’un vrai statut de l’agriculteur : qui participe au travail, qui prend les décisions sur l’exploitation et qui gère le capital. Nous souhaitons une politique de gestion des risques. Nous n’accepterons plus la sur transposition des normes communautaires qui pèsent sur les agriculteurs. Nous défendons également une politique rurale avec l’accès au haut débit pour faire face à l’évolution de notre métier avec le développement de la robotique, mais aussi avec l’entretien des accès routiers…». Cette liste est loin d’être exhaustive. Yannick Fialip insistait aussi sur le ras-le-bol des agriculteurs face aux attaques incessantes sur leur métier, alors qu’ils s’efforcent de faire du bon travail et de la qualité. «La meilleure réponse est dans vos assiettes…» devait-il conclure. Jean-Claude Chalencon attirait l’attention des candidats sur la situation des retraités en demandant que soient prises en compte dans le calcul des retraites, les 25 meilleures années… mettant en exergue les faibles retraites des agriculteurs qui ont pourtant travaillé dur. Frédéric Pélisse pointait du doigt la pénurie de salariés agricoles. «Au Service de remplacement, actuellement il nous faudrait au moins 20 personnes de plus», invitant les candidats à promouvoir les formations professionnelles et les métiers de l’agriculture.
Quant au JA Anthony Fayolle, il insistait sur notre modèle d’une agriculture familiale avec un rôle économique, une agriculture qui répond aux attentes sociétales. Et d’insister sur cette image qu’il faut véhiculer pour créer des vocations et installer.
Plus qu’un débat, ce sont des points de vue qui ont été exposés par les uns et les autres mettant en relief les divergences et les rapprochements des programmes des 4 candidats, face à des agriculteurs qui défendent leur métier et leur avenir.
Note : Voir les points de vue des différents candidats dans notre édition papier.
Le grand oral des candidats à la députation sur la 1ère circonscription
Vendredi 2 juin, l’ensemble des candidats qui se présentent aux élections législatives sur la 1ère circonscription de notre département étaient invités à Lapte par la FDSEA et les JA de Haute-Loire sur l’exploitation agricole de Thierry Dufaud, un jeune agriculteur installé depuis 1 an en hors cadre familal en vaches laitières. Sur les 12 candidats qui se présentent aux élections législatives des 11 et 18 juin, six ont répondu à l’invitation de la FDSEA et des JA.
«Que proposez-vous pour améliorer le sort des agriculteurs ?» a lancé Yannick Fialip, président de la FDSEA aux candidats à la députation. «On est là pour échanger sur les enjeux de cette élection et sur votre vision de l’agriculture» a ajouté le président des JA Anthony Fayolle.
Après avoir présenté aux candidats les 13 mesures qui permettront de redresser l’agriculture, les responsables professionnels ont donné la parole aux candidats. Chacun d’eux avait 10 minutes pour présenter les grandes ambitions qu’il porte à ce secteur d’activité.
Les agriculteurs présents ont ensuite pu échanger avec les candidats en abordant les dossiers qui leur tenaient le plus à coeur.
Véronique Gruber