Diarrhées néonatales, ce n’est pas une fatalité
Face à un épisode de diarrhées néonatales, gérez l’urgence d’abord avec des mesures sanitaires et investiguez pour adapter votre plan de lutte.
Les diarrhées néonatales restent une dominante pathologique. 20 % des veaux sont atteints dans les 15 premiers jours de vie. 80 % des élevages présentent un taux de veaux malades inférieur à 20 % ; à l’inverse, 80 % des veaux à diarrhées se trouvent dans 20 % des élevages. Au delà de 15 % de veaux malades, une approche spécifique est à mettre en place pour améliorer votre situation et éviter un nouvel épisode. Le « plan diarrhées creusois » permet de répondre à cette problématique, ses résultats sont là pour l’attester.
Un équilibre défenses immunitaires/agents infectieux à rechercher
L’avenir du veau se joue dans les premières heures de vie. Dans l’utérus, le fœtus se trouve sous haute protection, à l’abri des agents infectieux. À la naissance, un envahissement brutal de son tube digestif par les microorganismes se réalise alors qu’il est totalement dépourvu de défenses immunitaires. Ces éléments expliquent la nécessité, pour le veau, de naître dans un milieu le moins contaminé possible par les agents pathogènes et d’absorber correctement le colostrum pour obtenir un capital immunitaire suffisant. L’apparition de la maladie est fonction du rapport entre les défenses présentes (qualité du transfert immunitaire) et la pression d’infection (niveau de contamination du milieu) qui varient au cours de la saison.
Les agents pathogènes chez les malades et les sains… moins de capital immunitaire chez les malades que chez les sains !
Les agents pathogènes sont présents chez les sains et chez les malades. Le déséquilibre pression infectieuse/capital immunitaire du veau favorise l’apparition de la diarrhée, ce que confirme le dosage du transfert immunitaire : 2/3 des veaux malades ont un capital immunitaire insuffisant alors qu’il est seulement d’un tiers chez les sains (cf. article du 28/11/2014). Chez 44 % des veaux laitiers et 25 % des veaux allaitants, le transfert de l’immunité passive maternelle est très insuffisant (<10g/l d’IgG).
Une évolution défavorable au cours de la saison de vêlages
Au cours de la saison de vêlages, deux phénomènes favorisent l’augmentation du nombre et de la gravité des diarrhées. La qualité du colostrum s’amoindrit en relation, notamment, avec la qualité de l’alimentation hivernale. La contamination du milieu augmente. Les veaux, relais multiplicateurs, vont multiplier par quelques milliers à quelques milliards le nombre d’agents pathogènes présents. Ainsi, dans un élevage confronté à un épisode de diarrhées, la saison débute avec pas ou peu de diarrhées qui touchent un nombre réduit de veaux et guérissent facilement. Au fur et à mesure de l’avancement de la saison, le nombre et la gravité des diarrhées augmentent. C’est la dynamique de contamination.
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La suite est à lire dans la Creuse agricole et rurale du 5 décembre 2014.