Prédation
Deux attaques de chiens errants en moins d'un an
À Moudeyres, le Gaec des Chaumières vient d'enregistrer sa deuxième attaque de chiens errants sur son troupeau
de brebis. Les 3 éleveurs sont inquiets et en colère.
À Moudeyres, le Gaec des Chaumières vient d'enregistrer sa deuxième attaque de chiens errants sur son troupeau
de brebis. Les 3 éleveurs sont inquiets et en colère.
Anxieuse, et stressée, Marie Sauron revient de la gendarmerie où elle est allée porter plainte suite à une nouvelle attaque de son troupeau par des chiens errants. Elle et ses associés du Gaec des Chaumières à Moudeyres, son mari Jérôme Sauron et Raymond Gagne, sont excédés.
Samedi dernier en plein jour, vers 13h, leurs brebis parquées à proximité de la maison d'habitation sont affolées et se précipitent contre la grille ; les agriculteurs sortent et aperçoivent 2 chiens, des Beaucerons, l'un noir, l'autre noir et marron, au milieu du parc en train de s'en prendre au troupeau. Bilan "3 brebis tuées et 4 blessées dont l'une très mal en point" nous résume Marie dépitée. Et ce ne sont que les dégâts visibles. Il faut s'attendre à des pertes plus importantes : "on a enlevé le bélier il y a 3 semaines, les risques d'avortement sont grands".
Cette attaque n'est pas la première. Déjà en juin dernier, 19 brebis avaient été tuées alors qu'elles étaient dans un parc grillagé à 3 km environ de l'exploitation. Marie qui a découvert le carnage, alertée par des vols de nombreux vautours sur le secteur, a vu les deux mêmes chiens qui ont opéré ce week-end. Là aussi le bilan a été lourd avec 19 brebis tuées, de nombreuses blessées et des semaines de stress. "Difficile d'évaluer avec précision l'étendue des pertes pour l'exploitation" explique Marie, puisque les conséquences de ce stress sont compliquées à quantifier.
Et en octobre, les éleveurs ont eu plus de chance, puisqu'ils ont surpris deux chiens dans le parc des brebis. Ils ont pu les attraper et, après passage à la gendarmerie, ils les ont conduits à la SPA. Non pucés, ils n'ont pu trouver le ou les propriétaires et les choses en sont restées là.
Inquiets
Trop c'est trop. Les 3 éleveurs sont très inquiets alors que les brebis vont bientôt restées jour et nuit à pâturer dans les parcs correctement clôturés. "Nos clôtures sont entretenues avec du grillage et la clôture électrique" précise la jeune éleveuse. "Que pouvons-nous faire de plus ?" s'interroge-t-elle. "On a un patou mais il n'est pas encore très aguerri à la surveillance du troupeau. Faut-il en acheter un autre plus agressif, certains nous disent de mettre un âne dans le parc… ". Les 3 moutonniers se sentent démunis face à ce fléau. Les gendarmes vont faire une enquête pour essayer d'identifier les deux chiens présumés coupables. Quant aux éleveurs, Raymond et Jérôme ont fait le tour du secteur pour retrouver les chiens ; ils savent qu'ils ne seront pas indemnisés sauf s'ils trouvent les propriétaires des chiens. Affaire à suivre…
Les 3 associés élèvent 375 brebis, 32 vaches laitières et une dizaine de vaches allaitantes dans une ferme isolée à quelques kilomètres du bourg de Moudeyres dans un cadre idyllique pour l'élevage. De l'herbe, de l'eau, des arbres pour l'ombre… le paradis pour vaches et moutons. Mais quand de tels carnages se produisent, c'est le moral qui en prend un coup. Aujourd'hui, Marie, Jérôme et Raymond accusent le coup. Chiens errants ou loups, le préjudice est le même ; la prédation est un fléau pour ces éleveurs.