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Des résultats décevants en Auvergne

Moissons Encore une année compliquée sur le front des grandes cultures en Auvergne avec des rendements qui, dans certains secteurs, sont très loin du potentiel espéré. En causes une pression de ravageurs de grande ampleur, un déficit hydrique qui devient récurrent, et un gel printanier particulièrement féroce par endroits.

La campagne céréalière 2020 est très décevante en Auvergne.
La campagne céréalière 2020 est très décevante en Auvergne.
© SC

Y compris sur le volet agronomique, 2020 sera manifestement une année à oublier. Si côté fourrages, les agriculteurs ont bénéficier de récolte plus abondante que les deux années précédentes, dans les rangs des grandes cultures, la situation est beaucoup plus contrastée, pour ne pas dire compliquée. Avec 31,3 Mt, la récolte de céréales risque en effet d'être l'une des moins abondantes depuis l'an 2000. Et l'Auvergne n'échappe pas à la règle avec un recul des rendements qui peut atteindre 40 % dans les zones les plus touchées. En orge, la moyenne régionale plafonne à 45 qtx/ha avec de très fortes disparités. En blé tendre aussi, le bilan est rude. Dans l'Allier, comme dans le Puy-de-Dôme, certaines parcelles ont complètement décroché passant en dessous de 15 qtx/ha alors que d'autres dépassent les 80 qtx/ha. Difficile toutefois d'incriminer un seul responsable tant les facteurs à l'oeuvre ont été nombreux cette année. Les agriculteurs ont d'abord été pénalisés par des conditions d'implantation automnales relativement humides.

Pas de cultures sans eau

Au printemps, sur les mois de mars et d'avril, les céréales ont globalement souffert d'un déficit hydrique important. « L'arrêt brutal et durable de la pluie à partir de la mi-mars a été très préjudiciable à la montée à épis et à l'alimentation azotée des plantes. En sols superficiels, un déficit hydrique marqué s'installe à partir de deux noeuds ; il persistera jusqu'à la récolte », expliquent les équipes d'Arvalis. Seules les zones ayant bénéficié d'épisodes de pluie conséquents ont maintenu un rendement correct. C'est le cas notamment en Haute-Loire, en zone de montagne, où les rendements en blé atteignent par endroit 70 qtx/ha. « Les 100 mm de la mi-avril ont fait du bien », témoigne un éleveur du secteur. Dans le reste du département, en zone de plaine, c'est la douche froide, avec des rendements catastrophiques. Dans le Cantal, là-aussi les rendements sont très hétérogènes. Outre le manque de pluie, les quatre jours consécutifs de gel de début du mois d'avril ont été particulièrement préjudiciables en particulier dans l'Allier. Enfin, les attaques de pucerons et de viroses induites ont impacté les rendements de 20 à 40%. Selon Mathieu Trillon, agriculteur et président de la section productions végétales de la FNSEA 63 « cette pression des ravageurs a été accentuée par l'absence de solutions de traitement alternatives aux néonicotinoïdes. Cette année doit être une alerte sur la nécessité de ne pas laisser les producteurs sans solutions de protection des cultures, indispensables à la qualité sanitaire des aliments, avant d'avoir trouvé des alternatives de remplacement. Nous ne devons pas avoir honte d'utiliser des traitements homologués à dose raisonnées ». La qualité des blés récoltées reste le seul lot de consolation de cette campagne 2020 horribilis. Poids spécifique et teneur en protéine sont au rendez-vous. De quoi honorer les commandes des clients français et étrangers.

Sophie Chatenet

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