Des produits fermiers pour une alimentation locale
Découvrir les circuits alimentaires de proximité, tel était l’objectif de la journée diversification organisée par la Chambre d’agriculture de la Creuse le 30 novembre dernier à Auzances.
Valoriser sa production ? Un objectif idéologique et financier à atteindre pour beaucoup d’éleveurs ou producteurs. Mais se lancer dans la transformation fermière et la vente de ses produits ne s’improvise pas. Ce type de projet nécessite une réflexion approfondie tant sur les plans humain, qu’économique et technique. En effet, le chemin est long et parfois semé d’embûches administratives pour les porteurs de projets qui doivent étudier le marché, identifier des clients potentiels, s’équiper de matériel, réaliser des dossiers d’agrément, demander des subventions, communiquer, se former… Autant de compétences à maîtriser face à une demande de plus en plus croissante des collectivités pour le « manger local ». Et pour atteindre son objectif dans un contexte où mener plusieurs actions en parallèle est inévitable, souvent, l’union fait la force.
GIE du Pays Auzançais
Le Groupement d’intérêt economique du pays auzançais en est un bel exemple. Pour valoriser leurs produits viande en vente directe, 19 exploitations se sont associées : 13 fermes en bovins allaitants dont 2 en agriculture biologique, 3 fermes en veaux de lait, une exploitation porcine et 3 fermes ovines. Cette structuration est le fruit de deux années de réflexion soutenues par un accompagnement juridique serré. « Le but était de valoriser nos produits, l’ouverture de la boucherie a aidé à trouver des débouchés » précise Denis Ravel, éleveur engagé dans la démarche. En effet, l’ouverture de la seule boucherie à Auzances, conduite par la Communauté de communes d’Auzances-Bellegarde, permet d’écouler une partie de la production. Pour le reste il y a la vente directe et un projet de prospection tourné vers l’approvisionnement des villes de plus grande taille.
APLM
L’Association des producteurs de lait de montagne regroupe 468 exploitations du Massif Central, dont 25 en Creuse. Créée en 2010, son objectif est de promouvoir une démarche durable pour tous les acteurs de la filière lait. Avec un potentiel d’environ 162 millions de litres de lait et une marque, Mont Lait, les éleveurs engagés ont su créer une identité forte afin de valoriser leur produit. Au cœur de la stratégie de communication, chaque producteur s’implique activement auprès des organismes de subvention, des distributeurs et bien sûr des consommateurs. Une tactique qui fonctionne puisque l’association, sur la pente ascendante, élargit sa gamme en proposant dès 2018 du fromage à raclette puis du beurre !