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Des jeunes bergers auvergnats qui sortent du troupeau

Les 10ème Ovinpiades se sont déroulées, le 4 décembre, au lycée agricole du Bourbonnais. Les deux premiers auront le plaisir de représenter l’Auvergne lors de la finale nationale, au SIA à Paris.

Organisée sur l’exploitation du lycée agricole du Bourbonnais, les 10ème Ovinpiades des jeunes bergers ont rendu, jeudi dernier, leur verdict. Alexandre Astruc, étudiant en BTS production animale au LEGTA Brioude Bonnefont et Marie Grousset, en terminale au LEGTA d’Yssingeaux, respectivement premier et seconde, ont démontré une meilleure maîtrise de leur savoir-faire. Ils défendront leurs chances, face à 36 autres candidats, afin de recevoir le titre national de meilleur jeune berger 2015.

 

Epreuves pratiques et théoriques

Concernant Alexandre, c’est une seconde qualification consécutive à Paris : « ce sont mes 3ème Ovinpiades des jeunes bergers. La victoire, l’an passé, en Languedoc-Roussillon m’a été utile dans la gestion de la journée. A Paris, j’essaierai de faire du mieux possible».

Marie, quant à elle, participait pour la première fois. «C’était une journée stressante. D’autant qu’il s’agissait d’évoluer sur des installations dont je ne me servais par habituellement. » Avant de savourer leur victoire, ils ont auparavant dû se mesurer aux 29 autres élèves (âgés de 16 à 24 ans) issus de huit établissements d’enseignements agricoles(1). Sélectionnés localement, tous se sont soumis aux épreuves théoriques et pratiques.

Au programme, des ateliers sur l’évaluation de l’état d’engraissement et poids d’agneaux de boucherie, le choix de bélier, le parage des onglons, le tri de brebis avec lecture de boucles électroniques, la manipulation et l’évaluation de l’état corporel.

Un quizz pour sensibiliser les jeunes bergers

Côté théorie, les candidats devaient répondre à un quizz de cinq questions destiné à valider leurs connaissances sur l’élevage ovin. Par exemple, donner le nombre annuel d’accidents du travail avec des ovins en Auvergne. L’occasion idéale pour Philippe Raymond, conseiller prévention à la MSA Auvergne, de sensibiliser ces futurs exploitants à l’organisation du travail en exploitation ovine. Celui-ci explique : « souvent, dans l’élevage ovin, il y a un déni de risque. Comme le métier de berger ne nécessite pas forcément d’acquérir du matériel, cet aspect est négligé. Les troubles musculo-squelettiques (TMS) comme les lombalgies sont fréquents.» Par ailleurs, ces bergers en herbe devaient effectuer une reconnaissance des races d’une dizaine de moutons. Le tout sous l’œil avisé de jurys composés d’un enseignant, d’un technicien et d’un éleveur.

Berger, un métier adapté aux hommes comme aux femmes

Un rôle taillé sur mesure pour Camille Lassalas, 24 ans, installé depuis avril 2010 à Saint-Genès-Champanelle et ancien élève du Bac Pro CGEA au lycée de Rochefort-Montagne. « En 2006, j’ai participé aux Ovinpiades à Neuvy. A l’époque, j’avais terminé sixième. Aujourd’hui, je suis jury sur l’atelier manipulation et évaluation de l’état corporel. Je suis content de transmettre mon savoir-faire aux élèves. Comme nous sommes de la même génération, ils me posent peut-être plus facilement des questions. Une idée reçue veut que l’élevage ovin passe principalement par des phases manuelles. Or, il y a désormais une mécanisation de l’alimentation, du matériel de contention et les bâtiments d’élevage sont mieux réfléchis. Pour ma part, ma santé est préservée car je fais moins d’efforts physiques. Le tout, pour une meilleure rentabilité. Le métier de berger peut-être exercé aussi bien par les hommes que par les femmes. Selon moi, proposer un Point Info Installation ovins aux Ovinpiades pourrait aussi être une bonne idée. »

 

(1) LEGTA du Bourbonnais, CFPPA de l’Allier, LPA Louis Mallet, LPA Rochefort Montagne, LEGTA Brioude Bonnefont, LEGTA Yssingeaux, MFREO Gelles, LEGTA Louis Pasteur.

Elle a dit...

Michèle Boudoin, éleveuse de 500 brebis à Rochefort-Montagne et présidente de l’AROA

Pour ces Ovinpiades, je suis jury de l’épreuve évaluation de l’état d’engraissement et poids d’agneaux de boucherie. Le candidat doit, à partir d’un lot, établir l’engraissement et le poids d’un animal destiné à la vente. C’est un moment charnière où l’on gagne sa vie car, si l’animal est trop petit, trop gros ou trop gras, il ne correspondra plus au marché. Il faut donc avoir l’œil pour mesurer. Concernant les Ovinpiades, l’objectif est de changer notre image de parent pauvre de l’agriculture et de promouvoir notre métier auprès des jeunes. Dans cinq ans, une brebis sur deux aura changé de propriétaire pour cause de retraite de celui-ci. Depuis dix ans, notre filière et ses professions organisent donc ce concours en collaboration avec les lycées. Nous avons un métier moderne. L’épreuve de tri de brebis avec lecture de boucles électroniques permet de montrer que le coup de crayon sur le dos de l’animal est une période révolue. Désormais, cette opération est réalisable avec un Smartphone. Grâce à ce procédé fiable et confortable, la traçabilité n’en est que meilleure. »

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