Dérogation sur l'utilisation des jachères : malgré la pression, Bruxelles reste réticente
Une quinzaine de ministres de l'Agriculture de l'UE a soutenu, le 20 novembre à Bruxelles, la demande portée par la France de pouvoir déroger en 2024 à certaines des obligations de la Pac sur les jachères. Paris souhaiterait reconduire partiellement les flexibilités accordées aux règles des bonnes conditions agro-environnementales 8 (BCAE 8) en permettant aux agriculteurs d'atteindre une part de 7 % de terres mises en jachères ou d'éléments non productifs grâce à des cultures dérobées ou fixatrices d'azote, cultivées sans utilisation de produits phytopharmaceutiques. Il s'agit selon Marc Fesneau « d'un bon équilibre » entre le respect des objectifs de durabilité et la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire de l'UE qui a dû importer cette année 40 millions de tonnes de céréales contre 22 millions de tonnes l'année précédente. Mais le commissaire européen à l'Agriculture, Janusz Wojciechowski, s'est montré plutôt réticent à cette idée estimant que la situation sur le marché des céréales était aujourd'hui très différente de l'année dernière. « Les cours des céréales sont très bas, planter des surfaces supplémentaires pourrait avoir un impact sur le revenu des agriculteurs », a-t-il fait valoir. Il a toutefois assuré que, compte tenu du nombre important de délégations à soutenir la proposition, les services de la Commission l'examineraient avec attention.