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COLLECTE
Chèvres et jeunesse : du potentiel et des débouchés

Le lait de chèvre fait figure de nouvel eldorado laitier.  Une attractivité dont le Cantal entend bien en tirer parti.

Représentant de la section caprine du Cantal au milieu de ses chèvres.
Une filière à l’image du président de la section caprine de la FDSEA : jeune, motivée et engagée. 
© Renaud Saint-André

La filière caprine connaît un regain d’intérêt inattendu. À l’échelle nationale, la consommation de lait et de fromages de chèvre dépasse les prévisions des industriels, générant une demande croissante. Dans ce contexte favorable, le Cantal, territoire d’élevage par excellence, se positionne comme une terre d’opportunités pour l’agriculture caprine.

Alors que certains éleveurs du Grand Ouest réorientent leur activité vers les grandes cultures, et que la chèvre recule en Aveyron, concurrencée par la brebis laitière dédiée à l’AOP Roquefort, le sud du Massif central offre un potentiel stratégique. "Le Cantal a une belle carte à jouer", assure Germain Vigier, président de la section caprine de la FDSEA.

Une filière caprine dynamique dans le sud Cantal

Aujourd’hui, 35 éleveurs caprins sont recensés dans le département, dont huit dans le sud Cantal. Ensemble, ils livrent près de 2 millions de litres de lait de chèvre chaque année. Le lait est transformé dans le Lot, à Loubressac, au sein de la fromagerie de l’Étoile du Quercy, qui produit notamment du Rocamadour, des fromages frais et des spécialités comme le Compostelle ou le Pavé du Lot.

En cas de surplus, la collecte est sécurisée grâce à d'autres sites de transformation du groupe Lactalis, notamment à Rodez. Ce maillage régional garantit un débouché fiable pour la production caprine du Cantal.

Un lait bien payé et des conditions attractives

Autre atout de taille : la rémunération des producteurs. "Depuis 2010, le prix du lait de chèvre n’a jamais baissé. Il a toujours augmenté, ou au pire, stagné", souligne Germain Vigier. Aujourd’hui, le prix de base atteint 843€/1000 litres, avec une moyenne de 884€/1000 litres versés aux éleveurs.

L’entreprise Étoile du Quercy, qui collecte le lait de chèvre, envisage désormais d’étendre ses tournées jusqu’à Aurillac, renforçant ainsi le potentiel de développement de la filière dans le Cantal. Pour qu’un atelier caprin soit viable, il faut compter environ 200 à 250 chèvres par UTH (Unité de Travail Humain) et disposer de 25 hectares de foncier. Pour un projet en diversification, un peu moins suffit, tout en restant intéressant pour le collecteur.

Un accompagnement technique de qualité

Tête de chèvre blanche.

L’installation en élevage caprin ne se fait pas seul. Les nouveaux producteurs bénéficient d’un accompagnement technique de proximité, grâce à deux techniciens indépendants, détachés de tout lien avec les fournisseurs d’aliments. « Ce sont de très bons conseils », affirme Germain Vigier.

Par ailleurs, la relation entre les producteurs et l’entreprise transformant le lait repose sur une confiance mutuelle, consolidée par l’engagement syndical au sein de la FDSEA. "Grâce aux efforts de la section caprine, Étoile du Quercy propose aujourd’hui le lait conventionnel le mieux payé de France", insiste Germain Vigier.

Une production agricole d’avenir pour le Cantal

Le secteur caprin offre de réelles perspectives pour les jeunes agriculteurs du Cantal, notamment dans le secteur Aurillac–Châtaigneraie. "Nous avons des éleveurs jeunes et motivés, ce qui est un vrai gage de durabilité pour la filière", ajoute le président de la section caprine.

Si l’élevage caprin demande rigueur et technicité, il reste compatible avec une vie équilibrée : en l’absence de désaisonnalisation ou de lactation longue, l’éleveur peut s’arrêter de traire pendant un mois et demi chaque année.

Enfin, le lait de chèvre, reconnu pour ses bienfaits nutritionnels et sa digestibilité, séduit de plus en plus les consommateurs. Autant d’arguments qui font de la production caprine une voie d’avenir pour l’agriculture cantalienne.

À l’EARL des Chevriers de Saint-Constant-Fournoulès, Germain Vigier est désormais seul à la tête d’un troupeau de 320 mères en lactation et livre 100 % de sa production en laiterie. Il espère d’autres installations sur Aurillac-Châtaigneraie pour conforter encore cette filière. Pour en savoir plus sur cette production, il est possible de joindre le technicien Sébastien Cousseau au 06 32 64 13 60.  

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