À Chanac, la Cuma du Causse accueille la collecte des plastiques agricoles
Comme chaque année depuis plus de 20 ans, la collecte des plastiques agricoles organisée par le Copage bat son plein sur le département. En 2023, 27 points de collecte ont été mis en place à destination des agriculteurs.
D'avril à juin, les agriculteurs lozériens sont invités à apporter leurs déchets plastiques sur les 27 points de collecte du département. Les consignes restent les mêmes d'année en année : pour les cinq catégories de plastiques collectés, cinq tas distincts doivent être mis en place. L'un concerne les bâches d'ensilages, propres, pliées et roulées ; le second est pour les films d'enrubannage, propres et secs, conditionnés soit en paquet compact, soit en sache transparente de 250 litres. Le troisième tas est pour les big-bags en fagots (pas dans un même sac d'engrais) ; un quatrième tas pour les ficelles, propres, obligatoirement en saches transparentes Adivalor et le dernier tas est pour les filets, secoués, obligatoirement en sache transparente Adivalor. Les saches transparentes sont disponibles chez les distributeurs partenaires. Seront refusés sur les lieux de collecte, les plastiques non triés et sales, les balles rondes en mélange, les bidons, les ficelles et filets hors saches transparentes Adivalor, en vrac ou en big-bags.
Gérés dans le cadre de la filière nationale Adivalor, les plastiques collectés servent à fabriquer de nouveaux produits : sacs-poubelles, plaques isolantes, raccords pour l'irrigation, etc. Par exemple, le recyclage de cent kilos de bâches plastiques permet la fabrication de 650 sacs-poubelles de cent litres.
Les premières collectes de plastiques agricoles ont été menées en 1999, pour répondre à une volonté et un besoin des agriculteurs lozériens. L'idée originelle était de casser l'image « d'agriculteur pollueur ». Ces premières expérimentations étaient aussi menées dans le cadre d'une opération plus globale, liée à l'enjeu de préservation des paysages. Plusieurs actions avaient été développées par l'association Copage pour répondre à cet objectif : les premiers contrats agro-environnementaux, des opérations d'aménagement des abords de ferme et la collecte des plastiques usagés, etc.
Au sein de la communauté de communes, la collecte des déchets se veut « exemplaire »
La collecte et le recyclage des déchets ménagers reste l'un des points majeurs de travail des communes et communautés de communes. D'autant plus que la loi évolue de façon rapide sur le sujet, ces derniers temps. Par exemple, le tri des biodéchets sera obligatoire pour tous dès la fin de l'année 2023. Les biodéchets sont définis comme les déchets non dangereux biodégradables de jardin ou de parc, les déchets alimentaires ou de cuisine provenant des ménages, des bureaux, des restaurants, du commerce de gros, des cantines, des traiteurs ou des magasins de vente au détail, ainsi que les déchets comparables provenant des usines de transformation de denrées alimentaires. La loi prévoit que tous les particuliers disposent d'une solution pratique de tri à la source de leurs biodéchets dès le 1er janvier 2024. Pour effectuer ce tri à la source, le gouvernement encourage le développement du compostage domestique ou partagé, entre autres. « Sur la communauté de communes, nous encourageons ceux qui le peuvent à s'équiper de composteur, avec une incitation financière à hauteur de 20 euros par composteur », notent les élus. Des composteurs collectifs devraient aussi être mis en place pour ceux qui ne peuvent pas trier leurs biodéchets de façon individuelle. Et ce n'est là que l'un des exemples de politiques mises en place pour une meilleure gestion des déchets à l'échelle du territoire. « Si tout le monde s'engage dans le tri, nous pourrions réussir à diminuer le sac noir de près de 70 % », soulignent les élus locaux. Pour rappel, en 2019, 38,9 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés (DMA) ont été collectées par le service public en France, selon une enquête conduite tous les deux ans par l'Agence de la transition écologique (Ademe). La part de déchets non triés (poubelles grises) s'élève à 249 kg d'ordures ménagères résiduelles (OMR) par habitant. Or, 80 % de ces OMR collectées en France pourraient faire l'objet d'une valorisation si elles étaient triées par les usagers et orientées vers des filières de traitement spécifiques, selon un rapport de la Cour des comptes publié en septembre 2022.
Parmi les autres pistes de réflexion pour la gestion des déchets, « il y a encore des choses à faire sur les déchets verts et le broyage, notamment ». Est envisagé par la collectivité, l'achat d'un broyeur, « qui tournerait dans les communes », et permettrait de gérer ces déchets verts sur place. Mais la question de la main-d'oeuvre, et du qui pour faire tourner la machine reste pour le moment en suspens. Enfin, à destination des professionnels, de la restauration notamment, une collecte des cartons est envisagée, avec la mise en place de containers spécifiques. En termes de prévention des déchets, la Communauté de communes Aubrac Lot Causses Tarn est lauréate de l'appel à projet « Nouveaux Territoires Engagés pour une meilleure prévention et gestion des déchets », porté par la région Occitanie, et qui va permettre à la communauté de communes, entre autres, d'élaborer le prochain programme local de prévention des déchets ménagers assimilés (PLPDMA), qui permettra au territoire d'enclencher une dynamique exemplaire en termes de prévention et de gestion des déchets.