Arbres, vigne, fruits, légumes, miel… tous touchés par la sécheresse
Un dossier de calamité va être déposé pour les viticulteurs, arboriculteurs, pépiniéristes, pisciculteurs, apiculteurs, maraîchers et producteurs de petits fruits du Puy-de-Dôme.

Outre les grandes cultures et les élevages bovins, caprins et ovins, la sécheresse n’a pas épargné les autres productions du Puy-de-Dôme. Viticulteurs, maraîchers, arboriculteurs, pisciculteurs, apiculteurs mais aussi pépiniéristes et producteurs de petits fruits ont subi comme tous les professionnels agricoles canicule et manque d’eau. Le 21 août dernier, la Chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme et la DDT sont allées à leur rencontre pour réaliser une première estimation des dégâts dans l’objectif d’ouvrir un dossier calamité.
Vigne : espoir d’indemnisation des pertes de «fonds»
Le bilan de cette journée d’observation et de recueil d’informations est lourd. L’ensemble des professionnels rencontrés, toutes productions confondues, ont subi des pertes. A commencer par les viticulteurs dont les vignes ont manqué d’eau et souffert des fortes chaleurs. «Le développement de la vigne cette année est complétement inattendu et anormal et nous n’en connaissons pas encore les impacts sur le long terme» témoigne Alban Mialon, animateur du territoire des Limagnes à la Chambre d’agriculture. En effet, là où la végétation devrait atteindre près de deux mètres de hauteur, elle mesure à peine plus de 1,20 mètres. Peu de feuilles, des grappes moitiés moins grosses et surtout des ceps assoiffés dont certains n’ont pas survécu. Les premières estimations de pertes de rendement vont du simple au double selon les secteurs et les plantations. Culture assurable, les viticulteurs ne pourront pas bénéficier du fond de calamité agricole pour les pertes quantitatives à la vendange. Cependant, l’animateur a espoir de «faire valoir les «pertes de fond» telles que les pertes de ceps ou encore le temps de travail supplémentaire pour la prochaine taille».
Fruits, légumes et miel
Arboriculteurs, pépiniéristes, maraîchers et producteurs de petits fruits sont également victimes de pertes. Fruits et légumes d’été, malgré leur irrigation, ont été peu productifs. «L’inquiétude désormais porte sur les productions d’hiver. Les réserves d’eau des maraîchers sont à sec, ils n’ont quasiment rien pour arroser les prochaines plantations». Le producteur de fruits rouges rencontré par Alban Mialon a témoigné avoir perdu «entre 70% et 80% de la récolte de framboises» et «50% des fraises». Les arbres ne se sont pas mieux comportés. «Un producteur de noix du département a perdu 25% de ses jeunes plants plantés il y a 2 ans et il estime une perte de récolte d’au moins 50%». En pépinière, les arbustes accusent eux-aussi un retard de croissance du fait de la chaleur. «Certains ont même été brûlés par le soleil».
Dans ce marasme climatique, la flore a été lourdement touchée et de ce fait les abeilles également. Les premières enquêtes auprès des apiculteurs font état d’une perte moyenne de productivité de 65%. La sécheresse, le vent du nord, le froid printanier, la canicule estivale… trop d’aléas nuisibles pour l’insecte pollinisateur qui faute de trouver suffisamment de nectar dans les fleurs, a perdu des colonies.
Un dossier calamité sera établi par production et par type d’aléas climatique (sécheresse et grêle) une fois l’ensemble des données récoltées à la fin de la campagne de production. S’ils sont acceptés, ils pourraient offrir un soutien non négligeable aux producteurs.