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Abricot : une image positive auprès des consommateurs mais une qualité jugée inégale

L’abricot conserve une très bonne image auprès des consommateurs. Mais ceux-ci ont également des réserves sur la constance de sa qualité.

Face au rayon, le critère de choix prépondérant est la couleur, devant la provenance, la fermeté et le prix. © RFL
Face au rayon, le critère de choix prépondérant est la couleur, devant la provenance, la fermeté et le prix.
© RFL

« Tout le monde ou presque aime et consomme de l’abricot », résument Danièle Scandella et Xavier Vernin, CTIFL, dans leur analyse de l’enquête réalisée en 2018 par le CTIFL auprès de plus de mille personnes représentatives de la population française. « Au fil des années, sa bonne image dans l’absolu reste très positive et sa qualité globalement appréciée. En revanche, les avis apparaissent nettement plus partagés sur toutes les questions de fermeté des fruits et de maturité », poursuivent-ils. En effet, si la perception du fruit en lui-même se révèle toujours positive (« fruit savoureux », « sucré », « pratique à manger »…), celle de la qualité de l’offre est moins unanime. Plus de 40 % des personnes interrogées sont d’accord avec le fait que l’abricot manque souvent de goût et 47 % avec le fait qu’il est souvent trop dur (contre 38 % en 2009). Les personnes de plus de 65 ans et les catégories socioprofessionnelles (CSP) les plus élevées sont plus critiques que le reste de la population. Ce sont aussi les catégories de personnes les plus consommatrices d’abricot. La relation entre lieux d’achat et fréquence d’achat de l’abricot est significative : ceux qui en consomment le plus souvent achètent les abricots plus fréquemment chez les primeurs ou chez les producteurs. En revanche, les consommateurs occasionnels sont plus nombreux à les acheter en hyper ou super.

Un achat d’impulsion plutôt que raisonné

Après l’achat, les abricots se consomment généralement tout de suite, dans la journée ou le lendemain (près de 60 % des répondants), à condition qu’ils soient perçus comme mûrs. Près de 3 répondants sur 10 déclarent attendre qu’ils mûrissent avant de les consommer. La motivation principale d’achat d’abricots est « parce qu’ils paraissent bons ». « C’est donc la promesse d’un fruit appétissant qui l’emporte de loin, suivie par le fait d’être dans la saison. Le prix ou le bel aspect des fruits sont moins plébiscités puisque seulement retenus en raison principale par moins de 2 acheteurs sur 10 », indiquent Danièle Scandella et Xavier Vernin. L’abricot est un fruit incontournable de la saison estivale, notamment chez les plus de 55 ans, les femmes et les retraités, et qui répond plutôt à un achat d’impulsion qu’à un achat raisonné. L’effet prix apparaît plus important auprès des plus jeunes et des CSP moins aisées. Face au rayon, le critère de choix prépondérant reste la couleur, comme en 2009. Elle est cependant talonnée par la provenance, la fermeté et le prix qui sont tous autant cités comme premier critère de choix sur le rayon pour environ un quart des répondants. « La mobilisation de ces multiples critères souligne combien les acheteurs manquent de repères fiables qui pourraient les orienter pour choisir leur abricot », notent les auteurs de l’article.

Des fruits jugés pas assez mûrs

La coloration préférée des interviewés, parmi les choix proposés, est l’orange ou l’orange pigmenté de rouge. Ces couleurs sont pour eux promesses de fruits bons, de fruits mûrs. Les autres couleurs, jaune et rouges sont moins plébiscitées. Ces préférences sont sans doute à mettre en relation avec l’offre actuelle disponible. En ce qui concerne la texture, près des deux tiers des interviewés choisissent comme en 2009, des abricots souples au toucher parce qu’ils sont mûrs. Le choix d’abricots fermes par préférence gustative ne concerne que 9 % des répondants. Une courte majorité des personnes interrogées juge que la qualité de l’abricot est stable depuis trois à quatre ans, tandis qu’un tiers considère qu’elle se dégrade. Cette insatisfaction vient essentiellement de fruits jugés pas assez mûrs. « Les résultats de l’enquête ne semblent pas montrer de profondes modifications dans la perception des consommateurs à l’égard de l’offre d’abricot et de sa qualité, analysent les auteurs de l’article d’Infos CTIFL. Le hiatus enregistré entre l’image très positive du produit et l’incertitude de la qualité trouvée en rayon doit cependant être comblé par les différents acteurs de la filière avant qu’il ne soit susceptible d’intervenir sur les achats. »

Adapté de l’article La perception de l’offre abricot : le CTIFL enquête sur les consommateurs – Xavier Vernin, Danièle Scandella – Infos CTIFL juillet-août 2019

Le « mûr à point » intéresse

Une nette préférence est déclarée pour les abricots en vrac. Près de 8 répondants sur 10 déclarent acheter leurs abricots en vrac. Ceux qui déclarent l’« acheter en barquette » sont surreprésentés chez les moins de 34 ans, les ouvriers, les habitants du Nord-ouest et d’Ile-de-France ainsi que parmi les consommateurs occasionnels. C’est également le même public qui déclare acheter « des abricots premier prix ». Cette observation est à rapprocher du prix de vente moyen des abricots préemballés relevé dans le panel Kantar, de l’ordre de 40 à 50 centimes d’euro/kg moins élevé que le vrac. Une forte proportion d’interviewés (78 %) se déclare intéressée par des abricots mûrs à point ou de qualité supérieure garantie. A l’opposé, les colis pour confiture semblent ne recueillir l’adhésion que moins d’un tiers des interviewés.

Des leviers pour booster la consommation

L’origine France, le prix moindre et les SIQO (Signes d’identification de la qualité et de l’origine) sont des leviers qui seraient susceptibles de booster la consommation. La préférence nationale constitue une sensibilité assez récente chez les Français qui étaient à ce sujet plutôt à la traîne par rapport à d’autres pays comme le Royaume-Uni. « La promotion fait plus débat, soulignent Danièle Scandella et Xavier Vernin. Certains se refusent à admettre qu’elle fait vendre. C’est aussi sans doute là, une difficulté des consommateurs à reconnaître qu’ils peuvent être influencés dans leurs achats. »

 

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