Avis d’expert
L'Ukraine, « un voisin menaçant pour l’aviculture européenne »
« Les agro holdings disposent d’atouts incontestables : une disponibilité en grains, une intégration verticale couplée à un faible coût du travail, un accès aux financements internationaux.
Depuis 2014, la guerre et la crise économique induite ont pénalisé la demande intérieure, mais les exportations ont été dopées par la dévaluation de la grivna. Ce constat, conjugué à l’ouverture du marché communautaire, peut inquiéter les acteurs européens. Absente du marché communautaire en 2013, l’Ukraine est en 2015 le troisième fournisseur de volailles et le second en œufs.
La diversification des débouchés extérieurs des agro holdings apparaît inéluctable, mais le marché communautaire n’est pas la cible la plus aisée. Elle implique des investissements coûteux, notamment en œufs, et la négociation de nouveaux quotas. Par contre, l’Ukraine s’affirme déjà au Moyen-Orient, en Asie ou au Maghreb et devrait se renforcer à moyen terme.
Le gouvernement ukrainien affiche sa volonté d’adapter sa réglementation aux exigences de l’UE d’ici 2020, mais sa priorité est l’appui aux PME, davantage tournées vers le marché national.
Des opportunités de partenariat avec des entreprises plus modestes pourraient se faire jour pour des sociétés françaises, pour fournir des intrants ou pour accompagner des stratégies de segmentation de la production. »