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Comment optimiser la qualité de l'épandage du fumier de volailles

La qualité de l'épandage des fertilisants organiques solides dépend du trio produit-homme-machine. Son amélioration passe par l'utilisation d'épandeurs de plus en plus techniques avec des usagers agissant en toute connaissance.

Au delà de ses qualités de robustesse, un épandeur doit être choisi et utilisé pour ses caractéristiques d'utilisation et ses capacités techniques.
Au delà de ses qualités de robustesse, un épandeur doit être choisi et utilisé pour ses caractéristiques d'utilisation et ses capacités techniques.
© P. Le Douarin

Selon les statistiques des professionnels de l'agroéquipement (Axema), le nombre d'épandeurs - hérissons et tables d'épandage confondus - ne cesse de diminuer. De 2005 à 2012, les volumes annuels écoulés sur le marché français sont passés de 2 400 à 1 400 machines, et la chute a été encore plus brutale pour les engins de moins de 8 tonnes de charge utile : de 860 à 400 unités. C'est le résultat d'une évolution de fond de l'organisation du travail. Avec l'accroissement des tailles d'élevage et la spécialisation, les éleveurs ont de moins en moins de temps à consacrer à une tache jugée plutôt secondaire et répétitive, voire rébarbative. Le petit épandeur de ferme acheté par un seul agriculteur tend à disparaître. Il laisse la place à des machines plus imposantes détenues par des Cuma et des ETA.

 

« La maîtrise de la distribution passe par la technologie »

 

Par ailleurs, la réglementation met une forte pression environnementale sur la fertilisation (notamment plan de fumure prévisionnel obligatoire en zones vulnérables sur 60 % du territoire) et sur la gestion des plans d'épandage des effluents d'élevage. Avec notamment des prescriptions sur les périodes autorisées.
Il en résulte un besoin de faire réaliser l'épandage « vite mais bien ». C'est-à-dire la nécessité pour le prestataire de respecter la dose demandée - ni plus ni moins - et de fournir une prestation de qualité, avec une répartition surfacique aussi homogène que possible. Hormis les impacts environnementaux, l'exigence est aussi plus forte qu'auparavant avec des produits organiques devenus payants.
Le donneur d'ordre peut légitimement se poser au moins deux questions : « le matériel utilisé est-il techniquement capable de parvenir à l'objectif de dose fixé avec le produit que je veux valoriser ? » Pour optimiser l'épandage, la technologie est la seule réponse, estime Emmanuel Piron, de l'Irstea. Les fabricants ont fait d'importants progrès pour améliorer la précision du dosage et maîtriser la variabilité des paramètres. Mais ils peuvent encore mieux faire pour rattraper le retard vis-à vis-de l'épandage minéral, notamment dans l'adéquation machine-produit. L'apparition prochaine d'une certification marque cette volonté.
D'autre part, « le conducteur de la machine a-t-il les compétences suffisantes ? » Force est de constater que les mauvaises habitudes ont la vie dure et que la prise en compte du fonctionnement des machines et des avancées techniques met un temps certain à se répandre. Aujourd'hui, une minorité d'épandeurs est équipée de DPA. Mais ne nous y trompons pas. D'ici peu, l'informatique (cartographie, traçabilité...) viendra bousculer le petit monde de l'épandage, qu'il le veuille ou non. Autant s'y préparer, en revoyant les fondamentaux.

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