Les éleveurs de Challans affirment leur identité
Las de polémiquer sur l’utilisation de l’IGP Challans par Arrivé-Maître Coq, les Éleveurs de Challans lancent une campagne de communication au ton plus engagé.
Fin mars, l’affaire avait fait bondir les Éleveurs de Challans. Les opérations promotionnelles de l’abattoir Arrivé-Maître Coq mettant en avant l’IGP Challans pour des volailles label rouge produites selon le cahier des charges de la Ciab (différent de celui des Éleveurs de Challans), avaient entraîné de vives réactions. Sans suite possible, la réglementation étant respectée. « Aujourd’hui, nous ne voulons plus polémiquer, déclarent Dominique Morvan, président des Éleveurs de Challans, et François Merlet, son directeur. Mais nous voulons affirmer nos spécificités. »
Le groupement lance une campagne de communication portée par les éleveurs, mais aussi par les outils d’abattage Savic et Freslon (dont la Ciab est l’actionnaire majoritaire) positionnés sur le circuit traditionnel. Le positionnement premium reste au centre de la communication.
Apporter du contenu et des preuves
De nouveaux arguments sont introduits, concernant l’antériorité des Éleveurs de Challans, leur identité, la largeur de gamme et les pratiques. La campagne, orchestrée par l’agence Publicis Activ Nantes, met notamment en avant les principales différences de leur cahier des charges, le baguage, des surfaces de parcours importantes, le libre accès à l’alimentation, mais aussi le soin apporté par les abatteurs pour proposer un produit haut de gamme adapté au secteur traditionnel.
Le ton a changé et les producteurs sont mis en avant, avec des messages tels que : « le premier qui me parle de volailles standard… », « le premier qui me parle de les mettre au régime… », « le premier qui me parle de cadences industrielles… », « le premier qui me parle d’élevage intensif… » Le point d’orgue sera une campagne d’affichage dans le métro parisien en fin d’année, supportée par une charte d’authenticité, des supports et par des relais sur internet et les réseaux sociaux.
En 2014, les 105 éleveurs ont produit 3,5 millions de volailles, 3 % de moins qu’en 2013. Trois éleveurs se sont installés par reprise et trois autres devraient créer six bâtiments d’ici fin 2015. « L’objectif de 5 nouveaux bâtiments par an sera atteint » souligne Dominique Morvan.