Aller au contenu principal

« L’échangeur de chaleur est un bon compromis pour notre poulailler statique »

Dans les Ardennes, la famille Fricotteau s’est équipée des nouveaux échangeurs de chaleur Evo 180. Les premiers retours sur les performances de croissance et la consommation de gaz sont prometteurs.

Éleveurs à Annelles dans les Ardennes, Alexandra et Bastien Fricotteau produisent 178 000 poulets standard par bande sur 7 900 m² répartis en cinq bâtiments. 

Lire aussi : Économies de chauffage : l’offre en échangeurs de chaleur a évolué en avicole

Depuis l’été 2023, ils ont mis en place le nouvel échangeur Systel, Evo180, sur un de leurs bâtiments. Leur objectif : faire évoluer la ventilation statique actuelle vers un système dynamique afin d’optimiser la gestion des flux d’air et améliorer le bien-être animal.

Lire aussi : " Je ne pourrais pas me passer de mes échangeurs de chaleur " explique l'éleveuse de poulets

Une ambiance plus saine et constante

L’installation des trois échangeurs de chaleur a été réalisée sur un bâtiment en ventilation statique de type Louisiane de 15 mètres de large (1 500 m²), construit en 2002.

 

 

 

« Dès le démarrage, ce système à rideaux latéraux coulissants nous contraint à ouvrir les rideaux pour gérer les flux d’entrées et de sorties d’air, conviennent Alexandra et Bastien Fricotteau. Nous ne maîtrisons pas l’humidité ambiante, et par conséquent la qualité de la litière. » Ils subissent une forte consommation de gaz et des coûts de chauffage très importants.

Depuis la mise en place des échangeurs de chaleur, les deux éleveurs contrôlent mieux l’ambiance générale et l’humidité intérieure, surtout l’hiver. « L’échangeur assure le renouvellement de l’air à la place des rideaux, explique Bastien Fricotteau. Celui-ci prélève une partie de la chaleur de l’air intérieur et réchauffe l’air neuf entrant. L’air froid extérieur pénètre moins et permet de réaliser des économies de chauffage. »

Ce bâtiment accueille 34 000 poulets élevés jusqu’à 42 jours. Avec ce chargement il a fallu installer trois échangeurs de chaleur débitant chacun 6 000 m3 d’air par heure pour maintenir une litière de qualité. Cet équipement, à lui seul, permet de renouveler l’air durant les quinze premiers jours. « À titre indicatif, au onzième jour de croissance, nous avons besoin de renouveler 1,2 m3/h/kg de poids vif pour évacuer l’humidité et les gaz produits. Avec les 34 000 poussins à 377 g, cela fait 15 400 m3 d’air par heure », indique Bastien Fricotteau.

100 grammes supplémentaires par poulet

Désormais, Alexandra et Bastien Fricotteau se soucient moins des effets négatifs des conditions climatiques extérieures. Cet été, les échangeurs ont fonctionné durant une dizaine de jours, avant de passer le relais de ventilation à l’ouverture des rideaux. En revanche, l’hiver, les échangeurs fonctionnent jusqu’au trente-cinquième jour pour maintenir les rideaux fermés le plus possible. La famille Fricotteau s’avère satisfaite de l’installation des trois appareils. « L’air est régulé en permanence et réparti de manière homogène sur toute la surface du bâtiment. Sous les rideaux, la paille est moins humide car il n’y a plus de condensation. »

 

 

 

Dès la première bande avec ce système d’échange d’air, les deux éleveurs ont constaté une amélioration de leurs résultats techniques. Leurs performances actuelles se rapprochent de celles d’un bâtiment avec une ventilation dynamique. « Habituellement, les poulets pèsent en moyenne 2,6 kg à 42 jours. Avec l’échangeur, ils atteignent 2,7 kg. » Concernant les pododermatites, ils n’ont pas noté de changement et rencontrent très peu cette problématique.

Jusqu’à 45 % d’économie de gaz selon Systel

Les associés du Gaec Louisiane ont encore peu de recul pour estimer précisément leurs gains de consommation de gaz, d’autant qu’ils ne disposent pas encore d’un compteur individuel. Avant l’installation des échangeurs ils consommaient environ 7,4 litres de gaz par mètre et par an pour trois bâtiments (2900 m²). Cependant, ils estiment que le bilan est positif. « Même si la ventilation représente un coût de fonctionnement électrique, elle limite les pertes de chaleur et donc la consommation de chauffage », souligne Bastien Fricotteau. Et Systel de préciser : « En général, les éleveurs réalisent au minimum 25 % d’économies de gaz, jusqu’à 45 % selon les saisons. Cet investissement est d’autant plus rentable pour des bâtiments qui réalisent a minima six à sept bandes par an à raison d’une utilisation minimale de quinze jours par bande. »

Evo180, facilité d’installation et d’entretien

Assez simple, la mise en place des échangeurs a nécessité le percement de deux ouvertures par appareil pour les conduits d’entrée et de sortie d’air, une alimentation électrique, et les paramétrages du fonctionnement avec la régulation pour coordonner la gestion des échangeurs avec la ventilation.

L’échangeur Systel Evo 180 a aussi été conçu pour être facile d’entretien. Pour les trois blocs, le GAEC Louisiane réalise le nettoyage en une heure. Les échangeurs sont équipés de l’option Spidernet, composée d’un filtre et d’une brosse rotative pour éviter que les particules intérieures encrassent le bloc échangeur. De plus, l’Evo 180 est éligible aux CEE (certificats d’économies d’énergie) proposés par les fournisseurs d’énergie. Chez Vitogaz, la prime est 1,75 euro par mètre carré, ce qui équivaudrait à 2625 euros chez les Fricotteau, pour une installation qui a coûté 33 000 euros HT sans la main-d’œuvre, les dalles ayant été faites par les éleveurs.

Principe du gagnant-gagnant

 

 

 

Un échangeur de chaleur fonctionne sur le principe du croisement des flux d’air entrant et sortant. Les calories de l’air chaud produit à l’intérieur du bâtiment sont transférées à l’air frais entrant. L’air neuf préchauffé a plus de capacités à se charger en humidité, d’où la sensation de confort et l’amélioration de l’état de la litière qui se charge moins en eau. L’introduction d’air préchauffé permet aussi de réduire la consommation énergétique par le chauffage.

 

Les plus lus

<em class="placeholder">Nicolas Bourdon a réussi à aller au bout de son projet et peut être fier du résultat !</em>
En Bourgogne, Nicolas Bourdon s’est installé à tout prix en poulet 
À Sergines, près de Sens dans l’Yonne, Nicolas Bourdon a mis presque six ans pour concrétiser un projet de 1 800 m² de…
<em class="placeholder">Lorsque la pérennité du binôme Univom-Sypalm s’est posée, Ghislaine Lecoq n’a pas voulu abandonner l’organisation. Elle est restée par attachement à la marque, ...</em>
« Je suis fière de produire du poulet Duc de Mayenne »

Restée fidèle à son organisation Duc de Mayenne, Ghislaine Le Coq en récolte déjà les fruits.

<em class="placeholder">Abattoir Valotek</em>
« Je gagne du temps avec mon petit abattoir de volailles Volatek »

La Ferme de Passay, à Sillé-le-Philippe (Sarthe) s’est équipée d’un petit abattoir Volatek. Privilégiant le local, l’éleveur…

<em class="placeholder">CDPO </em>
Des œufs alternatifs en volières pour CDPO

Jeudi 23 janvier, le cinquième site, à peine achevé, de productions d’œufs de l’EARL La Ville Bellanger, à Hénansal, dans les…

<em class="placeholder">Mathieu Périer et son épouse Christelle ont retrouvé un nouveau souffle pour l’agriculture en créant deux bâtiments pondeuses bio.</em>
« À 40 ans, nous sommes passés du lait à l’œuf bio »

Bien que lassés par la production laitière, Christelle et Mathieu Périer voulaient rester agriculteurs. En se lançant dans la…

<em class="placeholder">Pintades</em>
« Bellavol aurait besoin d’augmenter son potentiel de production de volailles de chair de 40 000 m2 d’ici deux ou trois ans »

Face aux prévisions de consommation à la hausse, Bellavol recherche des éleveurs et éleveuses pour produire du poulet, de la…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)