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« Le choix du combustible des chaudières à biomasse n’est pas anodin »

Pour Jacques Bernard, chargé d’études biomasse et chaufferies agricoles de l’association Aile, utiliser de la biomasse pour se chauffer c’est bien, mais il convient de s’impliquer aussi dans la gestion de la ressource en bois.

Jacques Bernard, association Aile © P. Le Douarin
Jacques Bernard, association Aile
© P. Le Douarin

Qu’est-ce que l’association Aile et que fait-elle pour les agriculteurs ?

Jacques Bernard - L’association d’initiatives locales pour l’énergie et l’environnement (Aile) est une agence locale de l’énergie créée en 1995 par les Cuma de l’Ouest et l’agence de l’environnement (Ademe). Elle anime le plan Bois énergie Bretagne financé par l’Ademe, les conseils départementaux 35 et 29 et le conseil régional. J’accompagne gratuitement les agriculteurs de Bretagne qui ont des projets en bois énergie et je les conseille pour le montage du projet, ainsi que pour le choix des équipements. L’association fait la promotion de la filière bois énergie dans son ensemble, en proposant des animations et des formations à chaque acteur. Nous encourageons particulièrement les agriculteurs à produire leur combustible au sein de leur exploitation grâce à la plantation de nouvelles haies bocagères et à gérer durablement la ressource en place.

Quel premier conseil donnez-vous aux porteurs de projets ?

J. B. - Allez rencontrer des conseillers indépendants. Chaque région en dispose dans des structures telles que la nôtre (liste disponible sur le site du comité interprofessionnel du bois énergie) ou les relais bois énergie du réseau Cuma ou encore les chambres d’agriculture. Ensuite, contactez des utilisateurs après avoir fait votre présélection du type d’installation envisagée et demandez plusieurs devis.

Quelle biomasse vous semble la plus appropriée ?

J. B. - Le choix de la ressource peut déterminer le choix du type de chaudière, spécifique d’un combustible ou polyvalente. Et un combustible de bonne qualité a un impact sur le rendement énergétique global ainsi que sur la durabilité de l’installation (encrassement, corrosion) et les coûts de maintenance associés. C’est avant tout le bois déchiqueté des haies bocagères qu’il faut privilégier car celles-ci ont des avantages agroécologiques. La plaquette bocagère a un coût intéressant, aux alentours de 40 à 50 €/t non séchée et acheminée à un point de stockage. Mais, les haies ont connu une longue période de désaffection. L’arbre ayant été placé hors du système d’exploitation (Politique agricole commune, impact sur le rendement des cultures…), leur entretien était considéré comme une contrainte. Nous incitons à les replanter à les entretenir, notamment avec des aides des collectivités (en insistant sur le lien fort avec le système d’exploitation). Le miscanthus peut être intéressant, à condition d’être produit à proximité immédiate de la chaufferie (surcoût du transport en vrac) et d’avoir les surfaces qui s’y prêtent (eau limitante). Mais il peut concurrencer une autre utilisation du foncier. La paille est utilisable, mais pas toujours souhaitée, car elle est plutôt destinée à retourner au sol. Des fiches retour d’expériences sur les agrocombustibles ont été réalisées dans le cadre du programme AgroBioHeat.

Concernant les équipements techniques, que conseillez-vous ?

J. B. - Nous alimentons la réflexion technique et économique, nous ne choisissons pas. L’Ademe tient à jour une liste de fournisseurs de chaudières éligibles sur leurs performances techniques (rendement énergie et émissions de poussières et gaz) (3), auxquelles nous ajoutons deux critères : une offre commerciale stable et un service après-vente. Les marques non référencées dans cette liste, comme les générateurs à air pulsé peuvent être équipés de filtres pour atteindre les exigences en émissions atmosphériques. Par ailleurs, l’éleveur devra justifier avoir entamé une démarche d’économies d’énergie des bâtiments d’élevages s’il veut accéder aux aides du Plan bois énergie Bretagne.

Quels sont les principaux critères techniques à exiger ?

J. B. - Pour réaliser le dimensionnement adéquat, l’installateur doit calculer l’appel de puissance maximum et tenir compte des besoins en énergie (actuels et avenir proche) et en eau chaude (KWh/an) afin d’en déduire les quantités de biomasse nécessaires et d’avoir une estimation du temps de retour de l’investissement. Il est en général autour de 7-8 ans, aides comprises.

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