Aller au contenu principal

« Le bâtiment de 2 000 m2 est devenu la référence dans le Nord »

Dans la Somme, la SCEA Pont Saint-Mitry s’est agrandie avec un bâtiment de 2090 m2 en partenariat avec Sanders Nord-Est. Les poulets lourds sont abattus en Belgique.

Entre deux parcelles et sur fond d’éoliennes, s’étend le bâtiment neuf de 2090 m2 construit dans l’alignement de l’ancien Louisiane de 1200 m2 à Esmery-Hallon. Géré en bande unique, le site agrandi a reçu son premier lot de Ross 308 le 7 juin. Il est géré par deux associés, tous deux double actifs : Aline Florin qui exploite 135 hectares de cultures céréalières et légumières et Nicolas Hénocque, inséminateur en bovin. Ils se partagent la surveillance de l’atelier volaille, l’un le matin et l’autre le soir : une organisation qui peut surprendre mais qui fonctionne très bien, vu les bonnes performances du bâtiment statique. « C’est d’ailleurs ce qui a facilité l’obtention du financement, expliquent les associés. Sans expérience, on peut difficilement investir autant dans des bâtiments très techniques. »

Dans la région, les constructions de 2000 m2 et plus sont devenues la norme. « Quatre bâtiments de ce type ont été construits chez Sanders Nord-Est », explique Manuel Fernandes, technicien. « L’objectif est de développer la production pour répondre à la demande des abattoirs belges (groupe Plukon), auxquels sont destinés en grande partie nos poulets (165 000 poulets/semaine). » Ils sont enlevés en deux fois avec un desserrage à 35 jours (1,8/2 kg) et un abattage à 42 jours (2,5 kg). « Les grands bâtiments sont en phase avec la taille des abattoirs, explique-t-il. Construire un 2 000 m2 plutôt qu’un 1500 m2 permet de réduire les charges et les coûts de production. »

Des grandes trappes en pignon pour l’effet tunnel

Il aura fallu attendre quatre ans pour que le projet se concrétise. « En Belgique, les démarches d’autorisation ne durent que six mois », relèvent les éleveurs. Les dimensions du bâtiment – 20 mètres de large sur 108 mètres de long – ont été déterminées par les limites de terrain. « Il faut éviter de faire plus large avec une extraction haute à double flux », estime le technicien. Le bâtiment Arizona livré clé en main par Sérupa(1) est équipé de 12 cheminées de 11300 m3 par heure au faîtage et de 10 turbines en pignon. L’entrée d’air par des trappes bilatérales TPI est complétée par quatre trappes de 35 000 m3 par heure. Placées sur le pignon opposé aux turbines, elles permettent d’améliorer l’effet tunnel en cas de grand coup de chaleur. Avec six lignes de pipettes Lubing (avec purge automatique) et cinq de mangeoires mixtes Le Roy, le reste des équipements comprend une régulation Mégavi Connect et un éclairage led Avilight 2 de Sodalec, des canons à gaz Best, une brumisation TBD, un relevage électrique pour l’aliment et l’éclairage et des silos d’occasion. Le sol est recouvert d’une dalle de craie. Le coût est de 255 euros par mètre carré tout compris (frais de dossier, groupe électrogène, 2 locaux techniques…). 20 % du coût est autofinancé et les éleveurs ont bénéficié d’une aide PCAEA de 54 000 euros. Le reste est financé par un prêt sur quinze ans pour la coque et sur neuf et douze ans pour la maçonnerie et les équipements. Le site produira sept lots par an, la durée du vide variant en fonction des périodes creuses des cultures (5 vides de 14 jours et deux vides de 7 jours).

(1) Une structure locale de service après vente a été mise en place par Sérupa pour la région nord.

Sanders inscrit ses bâtiments dans la durabilité

Les grands bâtiments neufs de Sanders Bretagne, en phase avec les attentes sociétales, sont tous équipés d’un sol bétonné et de fenêtres. Pour Stéphane Athimon, directeur filières du groupe Avril, en charge de la filière volaille au niveau national, le fait d’investir dans un grand poulailler n’a de sens que s’il répond à deux principes de bases.

1. Se trouver dans une zone où les abattoirs ont la capacité d’enlever des tailles de lots conséquentes. « Ce n’est pas le cas de certaines régions où les outils sont multiespèces ou de plus petite taille. Nous préconisons ce type de bâtiment surtout en Bretagne ou dans le nord de la France. »

2. Rester sur des tailles d’élevage familiales où l’éleveur reste chef d’exploitation. « Il faut éviter d’aller dans le gigantisme et maintenir une taille raisonnable qui reste à définir : 4000-6000 m2 maximum par site en fonction de la main-d’œuvre et du nombre de bâtiments ? », s’interroge-t-il.

« L’agrandissement des surfaces de bâtiment correspond à une évolution naturelle. On baisse le coût au mètre carré mais le principal enjeu est d’avoir un bâtiment fiable en termes de conception, qui soit facile à mener et qui permette de bonnes conditions d’élevage (bien-être, conditions de travail…). C’est un modèle robuste qui a déjà fait ses preuves à l’étranger. Combiné à de nombreux équipements automatisés, il permet à l’éleveur de piloter son outil avec plus de précision et une grande sécurité. » Sanders Bretagne compte une dizaine de bâtiments compris entre 2000 et 2400 m2, soit 5 % du parc. « Ils représenteront 10 % d’ici deux ans. On s’inscrit dans la durabilité de la production, en tenant compte des attentes sociétales notamment sur le bien-être animal. Tous les bâtiments neufs sont équipés d’un sol bétonné et d’une lumière naturelle. »

Les plus lus

<em class="placeholder">Pauline Van Maele et Aurélien Lerat : « La viabilité de notre projet d&#039;installation à deux reposait sur le maintien de l’élevage sur l’exploitation avec deux ...</em>
« Le poulet a rendu viable notre projet d’installation »

Dans l’Aisne, Pauline et son frère Aurélien Lerat ont repris l’exploitation familiale de grandes cultures en réinvestissant…

<em class="placeholder">GŽraldine Mazerolle et ses poulets Label rouge de 15 jours</em>
« Nous avons renforcé l'exploitation bovine et de poules pondeuses avec deux bâtiments label »

Pour générer un revenu complémentaire et vivre à deux sur l’exploitation dans l'Allier, Géraldine et Julien Mazerolle se sont…

<em class="placeholder">De gauche à droite : Philippe, Maxime et Pierre : « Notre autonomie alimentaire en maïs, soja et blé est autant un atout économique que sécuritaire et qualitatif. »</em>
" Nous cherchons à maximiser la valorisation de notre canard à foie gras "

Orientée à 100 % vers la vente directe, La Ferme de la patte d’oie (Gers) mise sur la pluriactivité et cherche à…

<em class="placeholder">Bruno Mousset travaille depuis vingt-cinq ans dans le groupe LDC et pilote le pôle Amont depuis 2020. Auparavant, il a dirigé la société Lœuf (2011-2019), a été ...</em>
« Il nous faut des éleveurs de volailles pour nos sites LDC »

La consommation de volaille a le vent en poupe et particulièrement le poulet. Pour rester dans l’assiette des consommateurs…

<em class="placeholder">Maxime et Thomas Decherf: « Nous considérons le photovoltaïque comme un atelier à part entière sur l&#039;exploitation.&quot;</em>
« Le photovoltaïque donne de la valeur ajoutée à notre exploitation avicole »

L’EARL de Lisquilly, dans les Côtes d’Armor, a équipé ses trois poulaillers de 522 kWc de toiture photovoltaïque pour apporter…

« J’ai développé la vente directe d’œufs bio »

Carmen Merlet a développé la vente directe pour pouvoir s’installer avec sa mère en pondeuses bio. Elle mise désormais sur la…

Publicité
Titre
je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Version numérique de la revue Réussir Volailles
2 ans d'archives numériques
Accès à l’intégralité du site
Newsletter Volailles
Newsletter COT’Hebdo Volailles (tendances et cotations de la semaine)