La volaille plutôt épargnée par l’accord UE-Mexique
La modernisation de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mexique devrait être plutôt favorable aux intérêts des aviculteurs européens. Les pourparlers se sont achevés fin avril, à total contre-pied des interrogations sur l’alimentation des Européens (souveraineté alimentaire, sécurité sanitaire, autonomie et libre-échange…) pendant la crise du Sars-Cov-2. Ce qui a fait surréagir les opposants à ce type d’accord. Avec le protocole signé fin avril, plus de 85 % des lignes de tarifs douaniers qui n’étaient pas libéralisées le seront. Pour ce qui concerne le secteur avicole, les professionnels européens ont préservé l’essentiel, car ils avaient réussi à convaincre la Commission européenne de ne pas lâcher le filet de poulet. Presque tous les produits importés du Mexique seront donc progressivement libéralisés, à l’exception des filets (moyennant un droit d’accès préférentiel de 10 000 tonnes) et des ovoproduits (droit de 5 000 t d’équivalent-œufs pour les jaunes). L’accès au marché mexicain sera nettement amélioré pour la volaille européenne. La viande désossée mécaniquement (VSM) entrera sans droits et les cuisses de poulet en seront exemptes jusqu’à 20 000 tonnes. Il y aura plus d’opportunités à saisir sur la VSM que sur les cuisses, estime Paul Lopez, président de l’Association européenne des abatteurs de volailles (Avec). Le marché mexicain des cuisses est largement alimenté par les Américains qui exportent massivement ces morceaux. En revanche, les Mexicains consomment énormément de saucisses fabriquées à base de VSM, notamment de volailles. Pour être définitivement adopté, l’accord doit être ratifié par le Parlement et par le Conseil européens.