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" J'ai 3 500 m² de poules reproductrices en un seul bâtiment "

À 23 ans, Amandine Piet investit dans un poulailler neuf pour s’installer en poules reproduction en partenariat avec le couvoir Boyé Accouvage. Sereine et enthousiaste, elle a démarré son premier lot eau mois d'avril.

« Depuis toute petite, j’avais envie de m’installer ! » Mars 2023, le rêve d’Amandine Piet se réalise. À 23 ans, la jeune femme a rejoint son père, son frère et son oncle sur la ferme familiale à Cholet dans le Maine-et-Loire.

Le Gaec des Puits compte 250 hectares, un élevage laitier de 75 vaches avec traite robotisée, un élevage allaitant de 110 mères et 400 places de porcs à l’engraissement. Mais c’est en volailles qu’Amandine veut exercer. Elle a découvert l’activité de canes reproductrices lors de son certificat de spécialisation en volailles par apprentissage, puis au service de remplacement. « Travailler en reproduction me plaît car c’est technique et très minutieux. »

 

 
Le bâtiment de 3 500 m2 est prévu pour accueillir 22 500 poules repro, soit sept sujets au mètre carré et leurs coqs.
Le bâtiment de 3 500 m2 est prévu pour accueillir 22 500 poules repro, soit sept sujets au mètre carré et leurs coqs. © S. Huet

 

Le bâtiment est flambant neuf. Tout est prêt pour accueillir les 22 500 poules Aviagen Ross 308 et les quelque 2 100 coqs jaunes RJ-e en avril. Les 3 500 m2 comprennent une surface d’élevage de 3 220 m2 (115 x 28 m) et un sas de 8 x 28 m. Le choix d’un seul bâtiment l’a emporté sur deux plus petits en raison du moindre coût. « C’est devenu la norme en Europe et notamment en Allemagne », précise Josie Chouteau, technicienne poule reproduction chez Boyé Accouvage. Ici, l’investissement s’élève à 1,35 million d’euros (386 euros par mètre carré couvert). Amandine a bénéficié de 100 000 euros de PCAE.

Un équipement intérieur 100 % allemand

Les équipements installés par Applica Soft Agri sont intégralement de conception allemande (Big Dutchman). Un filet mobile accroché au faîtage permet de séparer si besoin l’élevage en deux lots génétiquement différents. Trois zones d’élevage sont délimitées par deux rangées doubles de pondoirs, bordées de caillebotis de 1,80 m. Amovibles, ils faciliteront le nettoyage au vide sanitaire. Les toits des pondoirs sont relevables par treuil motorisé. La bande de collecte des œufs sera activée deux fois par jour.

 

 
L’air frais entre par des cheminées Fumus.
L’air frais entre par des cheminées Fumus. © S. Huet

 

Une nouveauté, la ventilation est assurée par une cheminée d’air Fumus. « C’est le premier bâtiment Boyé avec ce système », souligne la technicienne. L’air frais extérieur est envoyé dans le poulailler par un ventilateur installé dans la partie basse de la cheminée. Un répartiteur d’air contrôle la quantité de l’air entrant. Ainsi, de la position du clapet dépend la proportion d’air frais et d’air vicié. « Il est possible d’avoir 100 % d’air frais, 100 % d’air intérieur ou un mixte des deux. » L’extraction est réalisée par des cheminées en toiture, renforcée l’été par des turbines au pignon. Des jalousies latérales disposées à l’opposé sur les côtés peuvent être actionnées pour faire entrer plus d’air, si besoin. Quatre lignes de brumisateurs haute pression rafraîchissent l’ambiance en période chaude. Le bâtiment protégé par 60 mm d’isolant est chauffé par deux canons au gaz, un brasseur d’air assure une bonne circulation. L’éclairage Led par plafonnier Zeus apporte une lumière homogène, blanche ou jaune au choix.

Penser au confort de travail

La chaîne d’alimentation des poules comprend six circuits de chaînes plates approvisionnées chacune par les deux silos de 30 m3. « L’objectif est de distribuer rapidement pour que chaque animal accède à l’aliment en même temps et consomme une ration identique. » Les coqs disposent de quatre lignes d’assiettes alimentées par un silo de 12 m3. Ces équipements sont relevables sur tube de manière à favoriser l’activité des coqs et faciliter le travail de l’éleveuse (surveillance, ramassage des œufs, brassage de la litière). « C’est plus cher mais plus confortable », indique Amandine. L’eau de boisson est à disposition dans des godets pendulaires Lubing, un modèle adapté aux poules et coqs.

 

 
Des jalousies peuvent être ouvertes en période chaude pour augmenter la vitesse de circulation de l’air.
Des jalousies peuvent être ouvertes en période chaude pour augmenter la vitesse de circulation de l’air. © S. Huet

 

Dans la salle de conditionnement, les œufs triés sont déposés dans les plateaux par une emballeuse. La manutention est facilitée grâce à une table élévatrice ancrée dans une fosse. « Je chargerai les plateaux de 150 œufs dans le chariot toujours à la même hauteur », prévoit Amandine. La livraison de chariots vides et l’enlèvement des pleins s’opéreront deux fois par semaine, via le quai de chargement.

 

 
La ventouse dépose les œufs dans les plateaux de 150.
La ventouse dépose les œufs dans les plateaux de 150. © S. Huet

 

La biosécurité a été particulièrement étudiée. Pas d’élevage volailles aux alentours, entrées limitées dans le bâtiment, appareil de désinfection à l’entrée du site et dans la salle des œufs, sanitaire avec trois douches « marche en avant », plateforme bétonnée, trottoirs extérieurs, salle de fumigation.

 

3,4 millions de poussins

L’amortissement du poulailler est prévu sur douze et quinze ans, en accord avec le contrat d’engagement Boyé Accouvage établi sur douze ans. Ce dernier fournit les animaux, la litière, les aliments et compléments alimentaires et le suivi technique. L’éleveuse a en charge le bâtiment et son fonctionnement (eau, électricité). Pour sa prestation de services, elle sera rémunérée sur la base du nombre d’œufs produits (environ 4,5 millions), des performances d’éclosion (80 % attendus) et de la qualité des poussins. S’ajoute une aide à l’investissement Boyé étalée sur douze ans. Les prévisions tablent sur une production finale de 3,4 millions de poussins, de quoi approvisionner 25 000 m² de poulaillers de chair pendant un an.

Couvoir recherche éleveurs

1,1 million de poussins (80 % en standard et 20 % en coloré) et 300 000 pintadeaux sortent chaque semaine des trois couvoirs de Boyé Accouvage, la filiale de Terrena basée dans les Deux-Sèvres. Les œufs fécondés proviennent d’une trentaine d’élevages (110 000 m²) de reproducteurs situés dans les départements alentour. De nouveaux éleveurs vont venir grossir le rang des partenaires. « Certains sont proches de la retraite, nous prospectons pour établir de nouveaux partenariats », explique Josie Chouteau. « Notre besoin est de 2000 m² supplémentaires par an, dans les trois prochaines années. » Les candidats doivent avoir suivi un cursus agricole, mais pas forcément avicole, l’entreprise assurant une formation interne et des visites de sites. Elle accompagne également les futurs éleveurs dans l’étude de rentabilité, le cahier des charges de l’installation et les échanges avec les fournisseurs.

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