Filiale Sud-Est du groupe LDC
Fermiers de l’Ardèche affirme sa progression
En fêtant ses 30 ans, le groupement des Volailles fermières de l’Ardèche manifeste son dynamisme. Pour satisfaire la demande label rouge dans le quart Sud-Est, il prévoit de construire 80 bâtiments en deux ans.
En fêtant ses 30 ans, le groupement des Volailles fermières de l’Ardèche manifeste son dynamisme. Pour satisfaire la demande label rouge dans le quart Sud-Est, il prévoit de construire 80 bâtiments en deux ans.
Le cœur de l’activité du groupement se concentre à Félines au Nord de l’Ardèche, aux confins des quatre autres départements (1) où sont implantés ses éleveurs de volailles label rouge. L’abattoir de la société des Fermiers de l’Ardèche (34,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015 et 120 salariés), son atelier de découpe et les bureaux de l’organisation de la production, Ardevol, y sont installés. Ces deux structures appartiennent au groupe sarthois LDC depuis décembre 1999. « La puissance de vente de LDC nous a permis de redresser l’activité de cet abattoir ; nous pouvions profiter du bénéfice d’un label rouge et d’un potentiel de production ouvert sur le grand Sud-Est, explique Bruno Combe, directeur de Fermiers de l’Ardèche. Nous avons développé la notoriété de nos produits tirés par la bonne image de l’Ardèche et sa naturalité. Cela nous a conduits à monter un dossier IGP. Nous sommes actuellement le neuvième groupement label rouge en France. »
Devenir le « Loué du quart Sud-Est »
Dans sa région, la structure a pour concurrents commerciaux Gastronome et Ronsard. Elle vend la moitié de sa production à la GMS, et l’autre moitié aux distributeurs et grossistes sur le grand quart Sud-Est, de Mâcon jusqu’à Béziers et Nice. Depuis cinq ans, 22 éleveurs réalisent 100 jours d’animation par an dans des hypermarchés. « Cela les rapproche des consommateurs. L’objectif est d’installer les produits en fond de rayon et de diffuser de l’information », souligne Patrice Pierre, responsable d’Ardevol. Sur le territoire national, le groupement pénètre dans les grandes surfaces via les offres LDC. « Notre ambition d’ici dix ans est d’être présents dans tous les magasins comme la marque Loué », précise Bruno Combe.
Ces dix dernières années, le volume de mis en place a progressé de 53,4 % ; une croissance valable pour les poulets et chapons et dans une moindre mesure pour les poulets bio (+ 42 %), tandis que les pintades label ont régressé de 10,4 %. Cette progression globale a été notable entre 2014 et 2015, puisqu’elle s’est établie à 13,7 % (4,64 millions).
Toutefois, Ardevol le groupement des Fermiers de l’Ardèche ne répond pas encore à la demande de l’abattoir qui traite 130 000 volailles la semaine, dont 100 000 label rouge et bio de montagne. Il est donc fait appel à des groupements extérieurs comme Force Centre et Vert Forez.
Gains de productivité à tous les niveaux
À la suite de la reprise par LDC, l’abattoir certifié IFS a bénéficié de 10 millions d’euros d’investissements dans les locaux sociaux, le quai d’expédition, deux tours aéroréfrigérantes… ; en 2017 une prochaine tranche permettra de réaménager le quai de réception vif et la zone d’attente des volailles. « Nous faisons visiter nos installations aux clients, mais aussi aux éleveurs afin qu’ils comprennent mieux nos exigences de qualité », ajoute Bruno Combe.
Pour séduire qurante nouveaux éleveurs d’ici fin 2017 qui s’engagent pour deux bâtiments (tunnel ou dur au choix), le groupement leur accorde des aides (2,5 M € de 2014 à 2018) et les accompagne en apportant un important appui administratif et un suivi technique. Pour affiner leur projet, ils visitent l’exploitation « vitrine » de Raphaël Julliat à Peaugres, agriculteur à titre secondaire. « Ici, les difficultés peuvent venir de la canicule, les buses font des dégâts sur les parcours et nous trouvons difficilement des équipes de ramassage. Sinon, je suis satisfait des conditions du contrat, de l’achat groupé de gaz et des primes qualité qui nous sont versées », souligne l’éleveur.
En 2016, ils sont 240 à posséder 420 bâtiments de 400 m² et pour la majorité ils ont une autre production agricole (petits fruits, lait, céréales…). La productivité des élevages a été améliorée avec un gain de 26 % sur le poulet label depuis 2000. La majorité fournissent 3,4 lots par an de poulets label de 82 jours.
Un système de primes avec un contrat de progrès (mesures de biosécurité) encouragent les éleveurs à répondre à la charte des Fermiers de l’Ardèche. "Pour les poulets label, les différences de prime peuvent atteindre 500 euros par lot", précise Patrice Pierre. Pour adapter la production à son carnet de commandes, l’abattoir tente également de réduire la durée du vide sanitaire de 14 jours à 12 en été.
(1) Loire, Haute-Loire, Drôme et Rhône. Quelques éleveurs se trouvent en Isère, en Lozère et dans le Puy-de-Dôme.Miser sur la performance de l’IGP
« Nous voulons conduire une politique de marque Ardèche plus rigoureuse encore en misant sur l’indication géographique protégée (IGP). Nous allons nous imposer des contraintes supplémentaires, mais nous pouvons espérer vendre nos produits un peu plus chers. Nous ne proposerons pas ces volailles aux discounters et nous jouerons les fonds de rayon », précise Bruno Combe, directeur des Fermiers de l’Ardèche.
Le Groupement de Qualité des Volailles Fermières de l’Ardèche est en cours d’obtention du signe officiel d’origine et de qualité européen pour ses poulets, chapons et pintades, dont les démarches ont commencé voilà treize ans. Le territoire de cette IGP concerne le massif montagneux d’Ardèche (les Monts du Vivarais) dans le Centre-Est du Massif central, avec des communes situées en zone de montagne ou de piémont, qui se différencient par des amplitudes thermiques marquées, un environnement venté, une topographie accidentée et des sols caillouteux ou rocailleux.
l’IGP socle du développement
Sur ce périmètre de 1800 km², les parcours devront comporter 30 arbres d’essences locales (20 pour le label rouge), l’alimentation sans coccidiostat et sans OGM sera composée à 80 % de céréales produites par des coopératives locales (75 % pour le Label rouge) et les volailles seront de souches rustiques à croissance lente (1). À l’abattoir, les volailles seront découpées manuellement, ou présentées en pièces entières avec leur tarse recourbé sous les filets. « Nous avons dû dégager de vraies spécificités et la zone concernée exclut tout chevauchement avec un autre signe d’origine. Nous allons concentrer notre développement sur l’IGP », souligne Bruno Combe. En 2016, la zone IGP concerne 99 producteurs pour 176 bâtiments, soit 47 % des capacités en label des Fermiers de l’Ardèche.
(1) Cou nu jaune (S757 N, T 457 N, T 451 N) ou chair blanche (I 657, T 557, T 551).