« Faire pousser des arbres sur les parcours avicoles demande une vraie compétence »
Pour Jacques Dupont, aménager ses parcours en agroforesterie n’est pas toujours facile. Connaître le potentiel de ses sols et s’entourer de compétences est nécessaire.
Pour Jacques Dupont, aménager ses parcours en agroforesterie n’est pas toujours facile. Connaître le potentiel de ses sols et s’entourer de compétences est nécessaire.
Éleveur à St-Etienne de Mer-Morte (44), avec 52 000 canards prêts à gaver par an et une production de volailles fermières, Jacques Dupont a planté des arbres sur ses parcours dès son installation en 1998. Les premières plantations ont porté sur des peupliers blancs. « Ils ont bien poussé. Au bout de 20 ans, je les ai coupés pour en faire des plaquettes que j’ai utilisées pour la litière des canards. »
Le peuplier blanc drageonnant beaucoup et bien qu’il ait broyé les souches, les peupliers sont repartis en cépée. « Les volailles apprécient beaucoup. Dès qu’elles sortent du bâtiment, elles vont directement sous ces rejets. » L’éleveur a ensuite planté des haies autour des parcours, pour les protéger du vent. Et en plusieurs fois, il a installé des arbres sur deux parcours de 2 ha : noisetier, chêne, charme, merisier, frêne, peuplier, saule, alisier…
Le sol a été décompacté sur 60 cm et les arbres plantés en lignes espacées de 25 m. « Mais pour l’instant, le couvert est très limité, constate Jacques Dupont. J’ai suivi des conférences et des formations à la plantation, la taille… J’ai visité le domaine de Restinclières, à Montpellier, une référence en agroforesterie. Mais mes sols sont très humides, car il y a une couche imperméable à 30 cm. Je ne savais pas non plus qu’il faut protéger les arbres, pailler le sol. Sur les plantations de 1998, les pieds n’étaient pas protégés. Les canards les piétinaient. Et il y a eu trois hivers très humides. Les seuls arbres qui ont poussé sont les saules et les peupliers. »
S'adapter à un sol humide
Depuis, Jacques Dupont s’occupe davantage des arbres les premières années.
Il plante sur une butte ou un talus pour que les racines ne plongent pas dans l’eau, protège les pieds avec du grillage, paille le sol avec du bois déchiqueté, de la paille ou du miscanthus. « Mais le fait de ne pas pouvoir pailler avec une bâche plastique pour bénéficier des aides à l’agroforesterie est pénalisant, estime-t-il. Il faut aussi connaître le potentiel de son sol et bien s’occuper des arbres au départ. J’avais sous-estimé le temps à passer à la préparation, le paillage, la taille de formation… C’est un vrai métier de faire pousser des arbres. Il faudrait plus d’aides PAC et plus d’appui technique à l’agroforesterie. »
L’installation d’ombrières photovoltaïques sur une parcelle drainée sur laquelle il ne peut planter d’arbres s’est faite plus facilement, avec de nombreux techniciens !