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Face à l’agribashing, les interprofessions avicoles veulent être plus proactives

Face à la montée en puissance des vidéos chocs, les interprofessions de la volaille de chair et de l’œuf ont décidé d’être davantage dans l’action et dans l’explication, sans alimenter le buzz médiatique. Elles dénoncent les intrusions en élevage.

Les interprofessions dénoncent fermement les intrusions en élevage.  © A. Puybasset
Les interprofessions dénoncent fermement les intrusions en élevage.
© A. Puybasset

Depuis quelques mois, la filière avicole est particulièrement ciblée par des vidéos chocs, diffusées par les associations animalistes extrémistes. Montrant un poulet agonisant, des cadavres de poules en cages en état de décomposition, un casier d’un caisson de ramassage refermé brutalement sur des volailles… elles ne peuvent qu’indigner tout un chacun, à commencer par les éleveurs. « Tout le monde est très affecté par ces vidéos, qui mettent en exergue des images intolérables, animaux en souffrance ou morts, et qui ne reflètent pas du tout la réalité du travail quotidien dans les élevages », dénonce Anne Richard, directrice de l’interprofession. Plutôt discrètes par le passé, les interprofessions ont décidé d’être plus proactives. Pour l’Anvol, il s’agit de communiquer davantage, mais à juste dose. « On n’intervient que si nous sommes sollicités par les journalistes et en fonction des retombées médiatiques. On ne veut surtout pas alimenter le buzz médiatique. » Des éléments de réponse sont préparés lors de chaque vidéo, pour contrecarrer l’un après l’autre les arguments mis en avant par ces associations. « On reste dans l’explication, jamais dans l’agressif. »
Plutôt que d’entretenir la controverse, le CNPO a également souhaité être davantage dans l’action, en s’appuyant sur le Contrat sociétal d’avenir (CSA), qui engage la filière œuf à produire 50 % d’œufs alternatifs d’ici 2022. « Cela nous permet de communiquer positivement et de façon récurrente, explique Maxime Chaumet, du CNPO. Le CSA montre qu’on est dans une démarche de progrès et que l’on tient compte des attentes du consommateur. Cela a tout changé en termes de retombées médiatiques. »

Une image qui risque de déteindre sur les jeunes

En parallèle, les interprofessions dénoncent les intrusions en élevage, qui sont de plus en plus fréquentes. « Elles créent un état de stress au quotidien, difficile à gérer pour les éleveurs », a-t-il constaté. « C’est une violation de l’exploitation inadmissible. Nous sommes totalement solidaires des éleveurs qui en sont victimes », poursuit Anne Richard. Les interprofessions les incitent à porter plainte et proposent de se porter partie civile lors des procès.

À plus long terme, la crainte est que ces vidéos ternissent l’image du métier et ne donnent plus envie aux jeunes de s’installer. C’est pourquoi l’interprofession de la volaille de chair réfléchit à une communication institutionnelle pour expliquer via des vidéos, ce que sont les pratiques et les différents métiers de la filière, de façon simple et pédagogique.

Enfin, un comité de liaison a été créé au sein de l’Anvol et vise à réunir des associations de consommateurs mais aussi des associations welfaristes, non antispécistes, avec lesquelles il est possible de travailler sur l’évolution des modes d’élevage.

Avoir les bons réflexes en cas d’intrusion

L’Anvol a diffusé une note « intrusion » auprès des organisations de production (1). Rédigée avec les interprofessions du porc (Inaporc) et du bétail (Interbev), elle fournit des conseils pour se prémunir contre les intrusions et la marche à suivre en cas de problème. Elle rappelle en préambule que la violation de domicile ne peut être démontrée s’il n’y a pas eu de porte fracturée, de vitre brisée… D’où la nécessité de fermer les portes à clés et d’installer des panneaux précisant qu’il s’agit d’une propriété privée, dont l’accès est interdit à toute personne non autorisée. En cas d’intrusion, elle conseille d’appeler immédiatement la police ou la gendarmerie, de ne toucher à rien ni aux personnes de façon violente, de prendre des vidéos ou photos pour les identifier et montrer les dégradations, de relever l’heure d’arrivée et de départ et de contacter un huissier de justice pour faire acter la dégradation. Les images filmées par des caméras de surveillance aux abords du site peuvent aussi démontrer le caractère fautif. Après l’intrusion, une pré-plainte peut être déposée sur internet sur le site gouv.fr. Certains contrats d’assurance proposent une assistance juridique permettant la prise en charge partielle des frais d’avocats. Même en l’absence d’infraction pénale, il est aussi possible d’établir une main courante à la police. Enfin la note aborde les cas d’infraction avec utilisation d’un drone, destruction ou dégradation d’un bien ou profération de menaces.

(1) Disponible sur demande auprès de l’Anvol.

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