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Encore des soucis pour le poulet brésilien

Après une année 2018 tourmentée pour le commerce et la production de la volaille brésilienne, l’année 2019 démarre sous les mêmes auspices, malgré quelques prévisions de croissance.

En ce début d’année, l’actualité de l’agrobusiness du poulet brésilien est sous les feux croisés de la géopolitique et de la sécurité alimentaire.

Côté géopolitique, le Brésil semble faire les frais du rapprochement entre les USA et la Chine sur fonds d’enquête anti-dumping. Selon les chinois, les exportateurs brésiliens leur ont vendu du poulet à des prix inférieurs aux couts de production. En rétorsion, mi 2018 la Chine a imposé des taxes antidumping élevées (17,8% à 32.4%) qui ne seront pas appliqués à tous. Seront exemptés les 14 entreprises brésiliennes ayant récemment accepté d’appliquer un prix de vente minimal. Avec 641 000 tonnes d’équivalent carcasse (tec) livrées en 2017 et 651 000 tec en 2018, (Hong Kong compris), la Chine est le premier acheteur de poulet brésilien (16% du total). En 2017, le Brésil représentait 85% des importations chinoises de poulet alors que les produits américains n’ont plus accès à ce marché depuis 2015. Mais, il n’est pas exclu qu’ils y reviennent.

L’Arabie saoudite, qui représente le second débouché avec 590 000 tec en 2017 et 487 000 tec en 2018, accentue sa pression pour des motifs religieux liés à l’abattage Halal. Depuis janvier 2019, l’état saoudien a réduit de 58 à 25 le nombre d’abattoirs habilités, sachant que 30 exportaient réellement. La vraie raison serait plus stratégique, avec la volonté des saoudiens de réduire leur dépendance aux importations et de protéger leur industrie avicole. C’est pourquoi, les exportateurs brésiliens s’attendent à voir les volumes diminuer de 65 à 75 000 tec cette année.

Par ailleurs, la décision du gouvernement brésilien de déménager son ambassade en Israël de Tel Aviv à Jérusalem aurait contrarié des états du Proche et Moyen Orient et pourrait rejaillir sur le commerce. Avec 310 000 tec, les Emirats arabes unis sont le quatrième client du Brésil devant l’Union européenne (175 000 tec en 2018). Le Yémen a importé 85 000 tec.

Côté sanitaire, le mois de février a été marqué par le rappel de près de 500 tonnes de viande de poulet contaminé par Salmonella enteritidis en octobre et novembre 2018. Cette viande était destinée au marché domestique et à l’exportation. L’abattoir BRF de Dourados (au Mato Grosso) est resté ouvert, s’agissant d’une contamination considérée comme ponctuelle.

Retour de la croissance des exportations en 2019

En 2018, le secteur de la volaille et du porc a été fortement perturbé par une grève nationale des camionneurs, par une augmentation des coûts de production (+15 %) donc des prix de vente (baisse de la consommation brésilienne de 2% avec 44,4 kg/habitant). Le commerce international a reculé de 5.2% par rapport à 2017 (à 4 millions de tonnes). Il a été affecté par l’UE qui a maintenu sa liste noire d’abattoirs pour cause sanitaire (fraude aux contrôles sur les salmonelles en 2017), par les mesures antidumping chinoises et par les restrictions saoudiennes. La production a diminué de 2.6% (13,4 millions de tonnes).

Cette année, la production brésilienne pourrait augmentée de 1.8% à 13.6 millions de tonnes (au niveau de 2017), sous l’effet d’une reprise de la demande interne de 2% et des exportations de 1.3%. En effet, La croissance économique devrait repartir (+2.5%) avec une inflation stabilisée à +4%. Les coûts de production devraient cesser d’augmenter car les dernières récoltes de soja et de mais ont été meilleures. Les exportateurs espèrent accroitre leur volume sur la Chine après le nouvel accord. Ils espèrent aussi que l’UE rouvrira ses portes après une inspection prévue au premier semestre. Ils comptent aussi sur des nouveaux marchés en développement (Corée du sud, Chili, Mexique). Le Brésil exporte dans 163 pays (+15% par rapport à 2017), mais les 10 premiers réalisent encore 70 % du volume total.

 

 

BRF se déleste de ses actifs en Europe et en Thaïlande

Annoncé en juin 2018 pour restructurer sa dette, la cession d’actifs de BRF à l’américain Tyson Foods a été annoncée au début du mois de février. D’un montant de 340 millions de dollars, la vente comprend deux usines de produits élaborés aux Pays-Bas et en Angleterre et de quatre filières intégrées en Thaïlande (des reproducteurs jusqu'au produit final). Pour Tyson, c’est l’opportunité de se développer en dehors des Etats Unis et sur des marchés porteurs. Les usines thaïlandaises fabriquent des produits cuits exportés, notamment en Europe. Les deux unités européennes produisent des élaborés pour la restauration hors domicile et le marché de détail, sous les marques Grabits, Hot’n’kickin’ Chicken, Speedy Pollo, Sadia, en plus des marques de distributeurs. 

 

 

 

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