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En quoi le développement de la découpe en poulet label rouge impacte sa sélection et son élevage ?

Pour répondre à la demande des consommateurs, la part de la découpe en poulet label ne cesse d’augmenter, suivant la même tendance qu’en conventionnel.

Eric Cachan, président du Synalaf

La volaille label rouge doit répondre à l’évolution des comportements alimentaires (réduction des portions de viande, repas pris hors domicile…), notamment avec le développement de la découpe. Ce dernier est constant depuis 10 ans et représente plus de 30 % des volumes de poulets LR en 2017. Il s’est fait sans modifications des fondamentaux (souches à croissance lente de 25 à 27 g de GMQ, mode d’élevage fermier…) et a été rendu possible grâce à l’équilibre matière, la multiplication des débouchés et la modernisation des abattoirs. La notoriété du LR et des IGP contribue à cette progression. Pourquoi changer de stratégie ? La question revient régulièrement mais aucun argument convaincant n’a été trouvé pour imaginer d’éventuelles évolutions concernant, par exemple, l’âge et donc les croisements utilisés pour la découpe. Nous ne voulons pas toucher à ce qui fait recette chez nos consommateurs : le mode d’élevage fermier. Pour autant, le Synalaf est à l’écoute des nouvelles attentes en matière de conformation par exemple. Il accompagnera les besoins d’innovation pour sortir d’une offre courte type « filet et cuisse ». Le Synalaf est garant de la nécessité d’apporter le bon goût, la même saveur, le même plaisir avec la découpe qu’avec l’entier. Il fera le nécessaire pour rester dans la course économique sans altérer l’éthique de production.

Claude Toudic, chef produit Premium d’Hubbard

Hubbard a toujours travaillé à l’amélioration du rendement des souches label rouge. D’ailleurs, nous sommes reconnus par les abattoirs comme le leader dans ce domaine. Nous veillons à sélectionner des animaux exempts de défauts de qualité de viande et à conserver un équilibre anatomique pour prévenir les troubles locomoteurs. Les caractères de reproduction, d’efficacité alimentaire et de rusticité ne sont pas oubliés. Il faut cependant rester lucide : la progression du rendement est lente car l’objectif de croissance est stable et la taille du cheptel label rouge modeste. L’écart de coût vif et de rendement avec les souches conventionnelles augmente inéluctablement, ouvrant des espaces à d’autres concepts misant également sur le bien-être animal et mieux positionnés en termes d’empreinte environnementale. Par exemple, une réduction, même modérée, de l’âge d’abattage permettrait des améliorations génétiques significatives de rendement, rendant le label rouge plus accessible, pour une qualité de viande en phase avec les goûts des nouvelles générations. Enfin, l’équilibre matière entre filet, cuisse et aile ne se décrète pas. Ne bien valoriser que le filet ralentirait son développement et on ne peut que louer les initiatives commerciales récentes sur les ailes label rouge.

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