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Comment Tuffigo Rapidex intègre le gaz carbonique

Depuis septembre 2017, tous les boîtiers Avitouch comportent une fonction de régulation supplémentaire sur le CO2. Explications avec Yannick Le Corre, directeur des ventes.

On ne ventile pas un bâtiment d’élevage de volailles de chair sur trois critères comme on le fait avec deux. L’intégration facultative (1) du gaz carbonique dans le système de régulation climatique s’accompagne de réglages. Son principe de correction est semblable à celui de l’hygrométrie (HR), sachant que le respect de la température intérieure reste toujours prioritaire sur HR, puis sur CO2.

La correction sur le CO2 concerne uniquement le débit de ventilation minimale, comme pour HR. Elle débute à partir d’une valeur de déclenchement fixée par l’utilisateur (par exemple 2 800 ppm), avec une valeur entrée de 3 600 ppm au maximum. Quand ce seuil est dépassé pendant deux minutes (la mesure de CO2 est faite toutes les 30 secondes), l’ordinateur ordonne une augmentation linéaire du débit d’air sur une plage bloquée à 800 ppm jusqu’à un pourcentage maximum défini par l’utilisateur. Ce pourcentage pouvant varier de 0 % (pas d’influence) à 100 % (ventilation doublée), Yannick Le Corre propose souvent 30 %. Ainsi dans notre exemple, le débit minimal va augmenter de 30 % lorsque le taux de CO2 montera de 2 800 ppm à 3 600 ppm. De plus, comme la température intérieure reste la priorité, le débit d’air n’est plus corrigé si celle-ci baisse de plus d’1°C par rapport à la consigne de température.

Abaisser le besoin minimal et revoir le dosage cyclique

« Si nous nous étions arrêtés là, l’augmentation du débit liée au taux de CO2 se solderait par une forte hausse de la consommation de gaz, souligne Yannick Le Corre. Nous avons donc réduit les besoins de ventilation minimaux pour arriver à un compromis entre technique et économie. » En poulet lourd, Tuffigo Rapidex conseille 2 m3/heure/kg vif de besoin d’air avec une baisse dès 5 jours (lire tableau), mais c’est toujours à l’utilisateur de décider en fonction de la souche et de son bâtiment (selon le niveau d’isolation et le type de chauffage).

De plus, la ventilation minimale est devenue cyclique puis progressive. « Auparavant, avec des durées de fonctionnement inégales en mode 'tout ou rien' (par exemple 30 secondes de marche à 11 000 m3/h avec 90 secondes d’arrêt), le CO2 produit pendant l’arrêt n’était pas assez évacué pendant le temps de marche, même avec un débit élevé. » Les temps d’arrêt et de marche des ventilateurs sont égalisés (par exemple 50 secondes avec 6000 m3/h dans un 1350 m2). Et au-delà d’un certain débit total d’air extrait, il n’y a plus d’interruption des ventilateurs et les augmentations se font par petits pas.

Hygrométrie prioritaire sur le CO2

Yannick Le Corre rappelle qu’il est obligatoire de continuer à ventiler en tenant compte de la correction d’hygrométrie. « Les deux paramètres HR et CO2 sont indépendants, mais c’est l’hygrométrie qui reste prioritaire. » Il conseille une correction maximale de 150 % sur la ventilation minimale pour une plage de variation de 15 points de HR, avec un seuil de déclenchement augmentant avec l’âge (et avec un arrêt si la température intérieure tombe de 1.5°C). Le retour d’expérience des régulations livrées en 2018 est « qu’avant les 8 jours d’âge, on combat d’abord l’hygrométrie et le CO2 ne pose pas trop de souci. C’est en seconde et troisième semaine qu’il entre en scène. Son émission est proportionnelle à la hausse du poids vif et comme le débit d’air extrait augmente moins vite en proportion, la concentration en CO2 augmente. »

Ce nouveau système de régulation climatique est adaptable aux bâtiments déjà équipés du régulateur Avitouch « mais il faut aussi installer des variateurs de fréquence pour passer les ventilateurs du mode « tout ou rien » au mode progressif. » S’ils sont âgés, il conseille de s’équiper de ventilateurs progressifs économes en énergie (EC Blue). Enfin, « il est important que l’éleveur puisse garder la main sur les réglages du boîtier de régulation » insiste Yannick Le Corre. C’est lui qui ressent l’ambiance au quotidien, qui peut le mieux réagir et modifier les réglages. Ce qui suppose de bien comprendre comment ça marche.

(1) Il est possible de désactiver la correction dans l’onglet CO2 de l’Avitouch.

Vérifier les sondes une fois par an

Les boîtiers de régulation de dernière génération sont devenus des « bêtes de course » qui permettent des réglages fins des débits d’air en fonction des paramètres d’ambiance mesurés par des capteurs. En revanche, leurs performances peuvent être dégradées ou inadaptées si les informations recueillies par les sondes sont erronées. « La fiabilité des capteurs est capitale, assure Yannick Le Corre, directeur des ventes de Tuffigo Rapidex. Nous sélectionnons soigneusement nos fournisseurs, mais des dérives sont inévitables. » C’est pourquoi le concepteur de systèmes de ventilation va exiger que ses distributeurs aillent vérifier une fois par an le tarage des capteurs installés par leurs soins. « Nous corrigeons la dérive du capteur par une modification dans le boîtier, et non pas par un tarage de la sonde proprement dite. » En cas de dérive trop importante (1), il deviendra nécessaire de remplacer le capteur.

(1) Supérieure à 4 °C pour la température, 20 % pour l’hygrométrie, 200 ppm pour le CO2.

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