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Bruno Merle a planté du miscanthus pour son successeur

Convaincu de son intérêt zootechnique, Bruno Merle a planté du miscanthus qu’il intègre dans une démarche d’autonomie d’une exploitation diversifiée qu’il transmettra bientôt.

Bruno Merle aime avoir plusieurs cordes à son arc, surtout si elles lui permettent de sécuriser et stabiliser son exploitation. Depuis 1985, il est agriculteur individuel à Besson dans l’Allier, sur une exploitation de 70 hectares en polyculture (prairies, céréales, vigne de saint-pourçain) et élevage (bovins allaitants Charolais). En 1992, pour s’adapter à la réforme de la PAC, il s’est mis à élever des poulets dans un Louisiane de 1 200 m2. Dès 2007, il a réfléchi à une installation photovoltaïque sur son poulailler qu’il a concrétisée en 2010 dans le cadre d’une démarche associant d’autres agriculteurs auvergnats. Et depuis deux ans, il s’intéresse au miscanthus sous l’impulsion de Thierry Pannetier, qui le suit en partenariat avec le fabricant d’aliments Sanders-Auvergne.

Autonomie sur le long terme

Après avoir testé et validé le produit depuis plus d’un an — « quand on a essayé, on ne revient pas en arrière », affirme-t-il — Bruno Merle a planté 3 hectares cette année. Il n’y voit que des avantages : « le miscanthus produit sur place permettra à l’exploitation d’acquérir une plus grande autonomie. C’est un gage de stabilité à long terme ». À la manière d’un forestier, il travaille pour son successeur car cette plantation alimentera le poulailler au mieux dans deux ans, une fois sa retraite prise.

Au niveau qualitatif, « on n’est jamais si bien servi que par soi-même », explique Bruno qui souligne que la qualité de la paille peut beaucoup varier, contrairement au miscanthus. L’éleveur-cultivateur remarque aussi que « le miscanthus est exempt de graines d’adventices d’espèces indésirables qui sont présentes dans la paille achetée et qui finissent par polluer les sols ».

En matière économique, il attend aussi des gains pour l’élevage avicole. Actuellement, Bruno paie le miscanthus 160 euros la tonne rendue. Auparavant, il achetait de la paille à 90 euros/tonne pour couvir la moitié de ses besoins (18 -20 t/an). Pour l’instant, il n’envisage qu’un débouché en paillage avicole ou horticole. En effet, le débouché énergétique est limité dans cette région rurale qui regorge de bois de bords de cours d’eau. Ici, les chaudières collectives à biomasse, dont on parle de plus en plus dans le cadre de la transition énergétique, n’auront pas de mal à se fournir en plaquettes de bois.

Une litière qui bouge et qui respire

Lorsqu’il remet sa casquette d’éleveur, Bruno Merle constate que « le miscanthus s‘étale très facilement dans le poulailler sur terre battue et son fumier est facile à charger. C’est un gain de temps appréciable. À l’épandage, la répartition est plus régulière et plus uniforme avec un rendement plus homogène. Cela se voit sur la parcelle ». Bruno Merle ne tarit pas d’éloges pour cette litière « surprenante ». « J’ai été très étonné par sa capacité à absorber l’eau et à récupérer son état initial. Lors d’un démarrage, mille litres d’eau ont fui dans la litière. Une semaine après, je ne voyais aucune auréole et aucune différence d’absorption. Le produit ne s’était pas dégradé comme avec de la paille. » Il a aussi réduit la quantité utilisée, avec 4,5 à 5 tonnes en poulets et 9 tonnes en dind pour 1 200 m2. Les volailles l’apprécient aussi, confie-il. Elles grattent davantage. « On a un produit qui bouge et qui est déplacé par les oiseaux, avec parfois le sol qui apparaît », constate encore l’éleveur.

Zéro repaillage en dinde

L’éleveur auvergnat produit du poulet certifié JA ou standard pour les abattoirs locaux et de temps en temps de la dinde pour l’abattoir de Blancafort dans le Cher. « J’ai accepté de faire de la dinde, à condition de ne pas avoir à repailler. » Bruno Merle y parvient en apportant de très bonnes conditions d’élevage et en maîtrisant la consommation d’eau. Question équipement, le Louisiane a été profondément remanié, notamment la ventilation (turbines en pignons, extracteurs sur le côté) et le chauffage (échangeur de chaleur, chauffage externe). Pour piloter la consommation d’eau, Bruno Merle emploie du peroxyde (ou l’acide peracétique) en continu, « à manier avec prudence pour ne pas pénaliser le GMQ », précise-il. Cette méthode exige de la rigueur et une surveillance de la consommation d’eau plusieurs fois par jour. Moyennant quoi, « je n’utilise jamais d’antibiotique, mais je fais tous les vaccins. C’est un investissement et pas une charge ». Il emploie couramment un probiotique distribué dans l’eau de boisson visant à stabiliser la flore intestinale. À chaque vide et avant une vaccination par eau de boisson, il nettoie aussi ses canalisations par décapage mécanique. 

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