Bretagne : L’organisation de producteurs avicoles Univol accélère dans le poulet lourd
Le groupement breton des producteurs de volailles de chair Univol a conforté en 2023 son projet stratégique vers le poulet lourd, dans un contexte économique favorable.
Le groupement breton des producteurs de volailles de chair Univol a conforté en 2023 son projet stratégique vers le poulet lourd, dans un contexte économique favorable.
Les 120 éleveurs d’Univol, groupement de l’industriel de la nutrition animale Nutréa, ont commercialisé l’an passé 60 000 tonnes de vif issues de 300 000 m² de poulaillers (chair et repro), expliquait Pascale Madec, directrice du groupement, en assemblée générale le 20 mars.
Du poulet pour la France
En chair, les schémas de production d’Univol ont beaucoup changé depuis 5 ans. La taille des élevages (4 à 5 bâtiments de 1 200, 1 500 voire 1 700 m² en moyenne) y a grandement aidé.
En 2023, les éleveurs ont largement élevé du poulet lourd (80 % du tonnage), le reste étant consacré aux dindes. Tous les poulets lourds sont transformés dans l’abattoir Galliance de Languidic (Morbihan), qui ne travaille plus le débouché GMS depuis un an pour ne servir que la Restauration hors domicile et l’industrie. France Poultry abat encore 2 % du tonnage, pour ce qu’il reste de poulets « export » Pays Tiers, alors que ce débouché pesait 57 % des volumes en 2010. À 20 %, les volumes de dinde restent stables, à destination des découpeurs Anjou Volailles (17 %) et SMV (9 %).
Produire plus pour gagner plus
Sur les quatre dernières années, « les éleveurs du groupement sont passés d’une production moyenne de 47 à 50 kg de vif par mètre carré grâce à l’alourdissement des calibres (2,95 kg au lieu de 2,8 kg) », poursuit Pascale Madec. L’an passé, les producteurs bretons ont aussi augmenté leur production pour compenser le ralentissement des élevages des Pays de la Loire frappés par l’influenza aviaire. Dans le sillage des poulets lourds, les éleveurs ont parfaitement maîtrisé leur indice de consommation (1,67). Leur marge poussin-aliment (MPA) a logiquement progressé à 12,77 euros/m² (toutes productions). « Elle devrait se situer à 12,94 euros cette année » avec 51,7 kg/m² en prévisionnel. En dinde, la MPA a augmenté de 3 €/m² (29 €/m²) avec un abattage plus tardif (92,4 kg/m²).
Objectif de 70 % de poulets sexés
Univol dispose encore de marges de progrès. En matière de poulets sexés, le groupement produit en ce début d’année sur une base de 70 % de poulets lourds sexés contre 50 % sur le second semestre de 2023.
À terme, les 100 % de poulets lourds sexés devraient être atteints après extension du couvoir Nutréa de Cléden-Poher (1 million d’euros d’investissement) pour renforcer ses capacités de production de poussins mâles. Concernant les bâtiments d’élevage, le groupement rappelle l’intérêt d’installer des brumisateurs pour faire face aux coups de chaud plus fréquents dans le futur. Enfin, le groupement envisage d’entrer dans la Haute valeur environnementale (HVE), référentiel d’État qui permet aux productions des fermes certifiées d’être rangées au même niveau que les signes de qualité que la RHD doit proposer dans 50 % de ses menus.
Fort partenariat Nutréa-Galliance
Filiale à 100 % d’Eureden après avoir été 50 % Eureden-50 % Terrena, Nutréa poursuit son partenariat fort avec Galliance, la branche volaille de Terrena. En poulet, Nutréa fournit presque 40 % du planning d’abattage de Languidic via Univol. Et cela va durer avec Oxygène, le projet de modernisation de l’abattoir que lance Galliance jusqu’en 2025 (extension, zone nouvelle de réception du vif, anesthésie au gaz…). Il s’agit d’être en mesure d’abattre autant de poulets qu’avant (environ 26 millions de têtes/an) mais d’un calibre plus élevé, grâce à plus de poulets mâles lourds élevés en sexe séparé. Le couvoir Nutréa de Cléden Poher, dont la moitié du volume est utilisé pour les besoins interne, va aussi être modernisé dans cet objectif (incubateurs et éclosoirs, robots…).