Boiteries à Enterococcus cecorum : Limiter les taux de saisies des poulets avec des plantes
Le laboratoire français Biodevas propose des extraits végétaux contribuant à limiter le passage d’E. cecorum dans l’organisme depuis l’intestin et à diminuer les boiteries des poulets.
Le laboratoire français Biodevas propose des extraits végétaux contribuant à limiter le passage d’E. cecorum dans l’organisme depuis l’intestin et à diminuer les boiteries des poulets.
Spécialiste des produits à base de plantes conférant bien-être et bonne santé, le laboratoire Biodevas a développé en 2022 un produit aidant à protéger l’intestin du jeune poussin confronté à un environnement digestif chargé en germes E. cecorum.
Composé d’extraits d’une vingtaine de plantes, avec notamment la griffe du diable (Harpagophytum), l’origan (Origanum) et le laurier-sauce (Laurus), Icen est distribué en continu via l’aliment pendant les phases démarrage ou démarrage-croissance, ou bien dans l’eau de boisson en deux cures. La première a lieu entre J1 et J5 pour agir tôt contre l’inflammation précoce de l’intestin, tout en gérant le stress oxydatif, la seconde en fin de troisième semaine (J 18-20), période réputée critique pour le jeune poulet. En cas de cure dans l’eau, Valentin Verchin de Biodevas, déconseille un apport simultané de cuivre ou de peroxyde.
Comparaison avec un antibiotique en Allemagne
Initialement, Icen a été spécialement formulé dans le cadre d’un projet national allemand de réduction de l’utilisation des antibiotiques. De 2022 à 2024, l’expérimentation à grande échelle a porté sur 650 000 poulets à croissance rapide (Ross 308 et Cobb 500). Le projet a comparé des alternatives non antibiotiques avec le traitement lincomycine-spectinomycine. Outre Rhin, ces deux antibiotiques sont couramment utilisés en préventif. Les résultats obtenus avec Icen sur plus de 100 000 animaux font état de performances comparables au traitement antibiotique (poids et mortalité), avec des saisies en baisse (1,3 % au lieu de 1,6 %), permettant de valoriser le coût de la supplémentation.
Essai français favorable en 2023
Par ailleurs, en France Biodevas a fait réaliser en 2023 par Innozh un suivi individuel des performances et de l’état de santé de poulets Ross 308. L’objectif était de les challenger dans des conditions à fort risque E. cecorum. Les animaux alimentés ou non en Icen (de J1 à J28) étaient logés dans 45 cages réparties au milieu de poulets commerciaux de trois bâtiments. Avec Icen, les poulets ont présenté un poids significativement supérieur (+ 11 g à J10, + 52 g à J35 soit + 2,1 %).
Les boiteries, mesurées par un test de marche (Gait score) sont amoindries, surtout les boiteries de niveau intermédiaire (l’oiseau peut marcher 1,5 m mais avec une démarche déséquilibrée ou une boiterie évidente). « Icen agit sur l’intégrité intestinale du poulet et non sur sa flore, précise Valentin Verchin. Son intérêt principal est de soutenir les oiseaux de manière à réduire le tri et les boiteries. Et d’obtenir plus de tonnage valorisable à l’abattoir avec 0,3 à 0,5 point de saisie en moins. Le gain de performances, c’est du bonus. »