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[VIDEO] Bien organiser le chantier de vaccination des dindes contre Ornithobacterium rhinotracheale

Éleveurs de dindes, Chantal et Loïc Lepage ont aménagé des équipements pour que l’administration de l’autovaccin ORT se fasse dans les meilleures conditions, pour les volailles comme pour les opérateurs.

Il aura fallu tout juste 50 minutes pour vacciner un premier bâtiment de 3 750 dindons, soit 2 h 30 au total pour les deux poulaillers de 1 000 m2, transfert du matériel et temps de pause compris. Cela correspond à une cadence de 1 000 dindons par heure et par vaccinateur. Un rythme soutenu pour ce chantier de vaccination, réalisé début janvier chez Chantal et Loïc Lepage, mais qui s’est néanmoins déroulé dans le calme et sans précipitation, avec des gestes d’injection précis, la clé de voûte d’une bonne prise vaccinale. Dans leur élevage d’Iffendic en Ille-et-Vilaine, l’administration d’un autovaccin contre la bactérie Ornithobacterium rhinotracheale est pratiquée depuis 2014. Elle a été décidée suite à des problèmes récurrents de boiteries sur les mâles. En aucun cas, les éleveurs ne souhaiteraient arrêter cette prophylaxie. « On ne constate plus de problèmes locomoteurs. Le retour sur investissement se fait sur la baisse du taux de saisies, la réduction des usages d’antibiotiques, sur les performances (marge PA oscillant entre 25 et 29 €/m2/lot) et surtout sur le confort de travail, explique Chantal Lepage. Il n’y a plus besoin d’isoler les animaux boiteux. On a davantage de tranquillité d’esprit en rentrant dans le bâtiment. La vaccination est une sorte d’assurance tout risque ! » Pour autant, la réussite du chantier nécessite qu’il soit bien anticipé et bien organisé pour ne pas être trop chronophage.

Trois équipes de vaccination

Seuls les mâles sont vaccinés, vers trois semaines. « Cet âge est un bon compromis, pour permettre une protection précoce, faciliter l’injection dans le pli du cou, à un moment où les animaux ne sont pas trop lourds », explique le vétérinaire Driss Hanib. En début de matinée, les volailles sont mises à jeun et regroupées au fond du bâtiment sur 2,5 travées. L’autovaccin est mis à température ambiante (30 °C), pour éviter toute douleur liée au choc de température lors de l’injection. Les éleveurs font toujours appel à une entreprise de vaccinateurs professionnels, la société de services Interavic, à Bréteil. « Il faut être au moins 9 personnes, pour composer trois équipes », détaillent les éleveurs. La coordination des gestes est bien rodée avec une personne qui vaccine et une seconde qui présente les volailles sur la table de vaccination, en tenant dans chaque main trois volailles par les pattes. Une troisième personne lui passe les volailles. « Installée dans un petit parc de 4 m2 dans lequel ont été regroupés des dindons, cette personne reste le plus souvent au sol, ce qui lui évite de se relever et de s’abaisser sans cesse. C’est mieux pour le dos », justifie Loïc.

Des parcs plus faciles à déplacer

Bricoleur, l’éleveur a conçu des équipements qui facilitent l’ergonomie du vaccinateur et la manutention des parcs. La table de vaccination est composée d’une planche fixée sur des barres métalliques croisées, telle une table à repasser. « Sa hauteur est ajustable à la taille de la personne qui vaccine. » Les barrières de séparation sont constituées de tôles ondulées, posées sur des pieds métalliques (tuyaux recourbés) et équipées de deux poignées. Et pour faire déplacer les animaux et refermer la zone de parcage devant la table de vaccination, l’éleveur se sert de trois caillebotis en plastique reliés par des serre-flex, constituant un ensemble très léger (voir ci-contre). L’aiguille de l’injecteur est changée toutes les 1 000 doses. Dès la fin du chantier, les lignes d’alimentation sont rabaissées. La température de consigne est augmentée d’un degré pendant 2 à 3 jours, pour apporter du confort aux volailles un peu fébriles après la vaccination.

 

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