Action anti-élevage : L214 s'attaque à l'élevage des poules au sol
Vidéo à l’appui, l’association anti-élevage L214 lance une campagne de discrédit sur l’élevage des poules au sol, remplaçant l’élevage en cage que L214 a contribué à abattre.
Vidéo à l’appui, l’association anti-élevage L214 lance une campagne de discrédit sur l’élevage des poules au sol, remplaçant l’élevage en cage que L214 a contribué à abattre.
Dans une pétition lancée sur le Web le 22 avril, L214 «demande à la grande distribution de ne plus vendre d'œufs issus d’élevages au sol » qu'elle considère comme «un mode d’élevage intensif». Le même jour, l'association abolitionniste a diffusé une vidéo tournée en 2020 et 2021 dans deux élevages situés dans les Côtes d'Armor et en Vendée.
L214 dresse un constat volontairement alarmiste : «poules entassées sur des structures métalliques à perte de vue, claustration totale sans accès extérieur, poules malades ou déplumées laissées sans soins individuels, absence de paillage, picage et cannibalisme dus aux stress ...». «Le décalage est fort entre l’imagerie pastorale des emballages et la réalité», dénonce l'ONG. Il faut dire qu’elle prend en exemple une boîte d’œufs montrant une poule avec de la paille. Effet ambigu d’un marketing vendeur…
Instiller le doute chez les éleveurs
Tous ces arguments, annoncés à la manière d’une émission révélant un complot, peuvent être discutés point par point (par exemple qui voudrait des volières en bois ??). Par ailleurs, s’introduire la nuit pour filmer dérange les poules dans leur sommeil, lesquelles se sont naturellement rassemblées dans la volière pour dormir. Les voir en journée offrirait un spectacle bien différent. C'est ce qu'explique l'éleveuse Youtubeuse Lucie Gantier.
Le plus important à retenir, c’est l’intention de L214 de nuire à une profession, et notamment à des éleveurs qu’elle prétendait défendre en 2019 dans un livre plaidoyer pour la fin des élevages intensifs (Quand la Faim justifie les Moyens).
Car ce mode d’élevage est appelé à se développer pour fournir un œuf à un prix compétitif tout en répondant aux cinq critères de bien-être animal. Ce que tout éleveur peut constater avec une poule élevée hors cage.
Lire aussi : Un éleveur costarmoricain change de mode d'élevage
Selon l’interprofession, en 2020 les poules répondant à l’appellation européenne « élevé au sol » (le code 2) ont fourni 12% de la production française (5,8 millions de poules) et la majorité des œufs sont encore produits en cage (code 3) et au sol (code 2), ou plus exactement en volière sans accès à l’extérieur.
Ce mode d'élevage est en forte croissance depuis quelques années (+8,6% par an entre 2013 et 2019), pour remplacer progressivement les cages dans des bâtiments ne disposant pas de foncier pour être transformés en élevage plein air. Interrogé par l'AFP, le président du CNPO Philippe Juven a rappelé que la filière travaille depuis 2016 sur des alternatives aux cages. «Rares sont les bâtiments de code 3 qui, quand on les transforme, ont assez de terrain pour faire du plein air», plaide-t-il. Pour convertir l'ensemble de la production française en plein air, «il faudrait plus de 20 000 ha de parcours, ce ne serait pas possible.»
Au-delà de la fin des élevages intensifs, dont ferait partie le code 2, c’est bien à la disparition de l’élevage que travaille l’association végan et antispéciste L214, quelle que soit le mode de production et la dimension.