Vers une évaluation génomique de la résistance à la paratuberculose
Un projet de recherche pour déterminer s’il existe des gènes de résistance à la paratuberculose vient de se terminer.
Un projet de recherche pour déterminer s’il existe des gènes de résistance à la paratuberculose vient de se terminer.
Le programme baptisé Paradigm a été conduit en races Prim’Holstein et Normande. « Les résultats sont extrêmement prometteurs. Il y a clairement un déterminisme génétique assez fort de la paratuberculose. Il pourrait être tout à fait possible de proposer une évaluation génomique des individus pour l’utiliser en sélection », a affirmé Didier Boichard, de l’Inra, lors des Rencontres recherche ruminants en décembre dernier. L’étude a été réalisée grâce aux phénotypes d’animaux provenant de troupeaux en plan d’éradication et aux génotypage de ces animaux subcliniques ou cliniques.
Des résultats extrêmement prometteurs
Tout un travail pour caractériser les phénotypes et éliminer les animaux douteux a été réalisé. « Les corrélations entre phénotypes et génotypes se sont révélées très fortes, a souligné le chercheur. Il n’y a pas qu’un seul gène impliqué dans le mécanisme de résistance à la paratuberculose, mais au moins 3 QTL ». Des discussions sont en cours au sein du consortium de recherche pour donner une suite au projet. La condition indispensable pour mettre en place une sélection génomique est de construire une population de référence de taille suffisante pour chacune des deux races. À titre indicatif, sur les autres caractères, on dispose en Holstein de 200 000 animaux avec des phénotypes et génotypes inclus dans les prédictions.
Ces premiers résultats ouvrent des perspectives très intéressantes : la possibilité de sélectionner des animaux résistants par la voie mâle (à condition que ce critère n'interfère pas négativement avec les autres crtères de sélection), mais aussi de caractériser des animaux, même très jeunes, par un prélèvement pour génotypage. Dans les plans de maîtrise, cela permettrait de dépister et éliminer les animaux les plus sensibles, qui sont aussi probablement les plus excréteurs de la mycobactérie (MAP). En réduisant la contamination à la source, on gagnerait ainsi plusieurs années car la paratuberculose a un délai extrêmement long d’incubation. Or, ce sont les tout jeunes veaux qui s’infectent.