Variétés de blé tendre : toutes les clés pour bien choisir
Les critères qui caractérisent une variété de blé tendre sont nombreux. Voici les clés pour bien les prendre en compte.
Les critères qui caractérisent une variété de blé tendre sont nombreux. Voici les clés pour bien les prendre en compte.
À conduite culturale identique, une variété de blé peut donner de très bons résultats une année et fortement décrocher dès la récolte suivante. Le climat et le type de sol jouent beaucoup, mais des caractéristiques variétales amplifient ou limitent ces chutes de performances, dont les critères de précocité à épiaison, PMG, fertilité-épi et nombre de talles. À l’heure du choix des variétés, le niveau de productivité, la qualité, les débouchés et les résistances aux maladies comptent, mais les caractéristiques physiologiques ne doivent pas être négligées. D’autant que les dernières inscriptions recèlent des pépites à la fois robustes et de qualité.
Connaître la liste des variétés recommandées par son client est tout aussi précieux que la lecture des résultats des essais régionaux publiés chaque année. Qu’elles soient issues des coopératives et négoces, des chambres d’agriculture ou d’Arvalis, ces données sont les clés pour choisir des variétés adaptées à votre zone de production.
Un outil d'aide à la décision d'Arvalis gratuit en ligne
Autre option, efficace et plus interactive : l’outil d’aide à la décision « choix des variétés de blé tendre » d’Arvalis. Simple d’utilisation et gratuit, il permet d’identifier en trois clics la variété adaptée à son contexte pédoclimatique et à ses exigences.
La variété à la fois très productive, qualitative, adaptée à tous les stress et durablement résistante aux maladies n’existe pas (encore). Pour limiter les risques et sécuriser les rendements, le choix d’au moins trois variétés aux caractéristiques équilibrées et de profils différents est donc requis pour son parcellaire. À l’échelle nationale, les variétés Chevignon, Extase, LG Absalon, Complice, RGT Sacramento, Filon et Rubisko se taillent la part du lion.
L’aristation désigne la présence de barbes sur un épi de blé. Cette caractéristique est réputée protéger la céréale de ravageurs aussi différents que les pucerons et les sangliers. Pour les premiers, l’assertion relève du mythe mais, pour les seconds, elle semble avérée face à une faible pression de population.
En général, le blé tendre d’hiver a besoin de températures basses en hiver pour développer ensuite des talles et des épis. Cette caractéristique est présente à différents degrés dans les variétés actuelles. Certaines peuvent réaliser leur cycle sans cette période de froid : les variétés alternatives, notées 7 à 9, qui peuvent être semées jusqu’au début du printemps. À l’inverse, une variété « hiver » (3 à 2) ou « très hiver » a besoin d’endurer des températures négatives pour réaliser son cycle.
La précocité à épiaison est définie par la date de sortie des épis.
La précocité à montaison se rapporte à la date du stade épi 1 cm.
C’est sur ces critères que sont déterminées les plages de semis (avec l’alternativité) dont le respect est un gage de sécurité. La précocité à montaison détermine la sensibilité d’une variété à un gel tardif. C’est pourquoi une variété précoce à montaison ne doit jamais être semée avant la date préconisée. Une variété précoce à épiaison peut permettre d’éviter les situations échaudantes en fin de cycle, en particulier les mois de juin caniculaires en petites terres.
Choisir une variété en fonction de sa bonne note de verse (supérieure à 5) présente trois avantages : éviter de ralentir le chantier de battage qu’induit une récolte à terre, préserver la qualité du grain et se passer de — ou diminuer — l’application de régulateurs de croissance.
Le respect de la densité de semis et la fertilisation raisonnée sont les autres facteurs clés pour éviter la verse des céréales.
Les vols de cécidomyies orange se font plus rares depuis quelques années. Toutefois, les dégâts que génèrent ces petits insectes ne sont pas neutres. Le choix de variétés résistantes aux cécidomyies permet d’éviter des traitements dont le positionnement, en juin, est technique. Pour toutes les parcelles situées en bordure d’habitation, c’est un critère qui a son importance pour éviter de sortir le pulvérisateur devant des voisins dînant dans le jardin !
Pour toutes les conduites culturales dont le programme herbicide comprend un chlortoluron à l’automne, ce critère est essentiel : une variété sensible à cette matière active herbicide ne survit pas à son application !
Le comportement des variétés face aux maladies est le critère sur lequel le progrès génétique est le plus net. Arvalis estime à 1,3 q/ha le gain de rendement annuel permis par l’amélioration des résistances depuis le milieu des années 80.
Plusieurs variétés récemment inscrites affichent un profil de résistance remarquable, avec des notes toujours supérieures à 5 et atteignant 8 sur septoriose. Implanter une variété multirésistante n’exonère pas de faire des tours de plaine et d’observer l’état des feuilles : les maladies contournent régulièrement, parfois rapidement, les tolérances variétales, en particulier les rouilles. C’est la raison pour laquelle il faut se baser sur le dernier catalogue disponible : les notes des variétés évoluent.
La GPD traduit la faculté d’une variété à générer de la protéine, à rendement équivalent. Car en tendance, plus une variété de blé est riche en protéines moins son rendement sera élevé. Une note supérieure à 5 indique une variété dont la teneur en protéines diminue moins vite que l’augmentation des rendements, sous l’effet des apports azotés. Ce critère GPD est à combiner au critère « protéines » classique.