Un poulailler mobile pour le confort des poules et de l'éleveur
Éleveurs de poules pondeuses à Port-d’Envaux, en Charente-Maritime, Lydie et Stève Barreaud ont récemment investi dans deux Starter Max. Ces poulaillers mobiles, entièrement automatisés, apportent du confort aussi bien aux animaux qu’aux éleveurs.
Éleveurs de poules pondeuses à Port-d’Envaux, en Charente-Maritime, Lydie et Stève Barreaud ont récemment investi dans deux Starter Max. Ces poulaillers mobiles, entièrement automatisés, apportent du confort aussi bien aux animaux qu’aux éleveurs.
Fini, les mobiles homes aménagés en poulaillers mobiles, bricolés maintes fois avec les moyens du bord. Lydie et Stève Barreaud, éleveurs et arboriculteurs à Port-d’Envaux (17), ont choisi de passer à un niveau supérieur en optant pour deux Starter Max, conçus par la société allemande Farmer Mobil.
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Ces poulaillers sur roue leur permettent de maintenir le pâturage tournant pour leurs poules pondeuses, en apportant un gain de confort de travail et de bien-être animal : « Nous avions rénové les mobiles homes en 2019, mais ils étaient déjà anciens, explique Stève. On devait ouvrir et fermer les trappes matin et soir. Aujourd’hui, celles-ci sont automatisées. On peut s’absenter plus facilement. »
Une plus-value qualitative
Équipés depuis le mois d’août 2023 avec les Starter Max, les éleveurs en agriculture biologique ont observé que les lots étaient plus homogènes : « Les poules ont un meilleur accès à l’alimentation que dans les mobiles homes. Quand nous devions faire des traitements préventifs en phytothérapie, nous n’étions pas sûrs qu’elles le prenaient correctement depuis les trois abreuvoirs. Maintenant, il suffit de brancher le traitement à la pompe à eau. »
Parmi les nombreuses raisons qui ont conduit le couple à opter pour cet investissement, ils relèvent la facilité de déplacement. « Même avec l’hiver pluvieux que nous avons eu, les Starter Max ne forment pas d’ornière. Ils se tractent facilement avec un tracteur 38 CV. Nous les déplaçons ainsi chaque semaine. » L’éclairage apporte également un atout technique et économique : « Nous n’avions pas de lumière dans les mobiles homes, ce qui entraînait une chute de la ponte en hiver. »
Un investissement conséquent
Ces gains de confort et de qualité ont un coût et le retour sur investissement n’est pas évident pour la petite ferme familiale. Afin de respecter les normes sur le bien-être animal, les éleveurs ont dû baisser le nombre de poules logées dans les deux modules : « Nous sommes passés de 1 200 en mobile home à 800 poules en starter max, détaille Stève. De 900 à 1 000 œufs par jour, nous sommes descendus à 680. Notre chiffre d’affaires annuel, qui s’élevait à 120 000 €, a forcément baissé, même s’il est trop tôt pour le calculer. »
Chaque bâtiment a coûté 73 610 €, soit 184 € par poule. « L’investissement serait plus supportable si l’aide promise par la région arrivait enfin. Nous avons fait une demande de PCAE et nous avons droit à une prise en charge à hauteur de 35 %. Le dossier a été déposé en juillet 2023. On nous annonce l’aide pour la fin d’année 2024. Au lieu d’avoir des mensualités de 800 €, nous devons avancer de la trésorerie en déboursant 1 400 € chaque mois. »
Face à cette conjoncture difficile, les éleveurs n’ont toutefois pas souhaité augmenter le prix des œufs, à 43 centimes l’œuf en vente directe et 39 centimes à un distributeur. « Ce n’est pas notre vision de l’agriculture biologique. »
Profitant du gain de temps avec l’automatisation de leurs nouveaux bâtiments, Stève occupe depuis février un poste de conseiller agricole à l’extérieur. « Avant on pouvait se dégager un smic chacun. Maintenant, Lydie en étant seule sur la ferme se dégage un smic et demi. » Les éleveurs ont préféré remettre à plus tard leur projet de ferme pédagogique, en attendant de retrouver un équilibre financier.
Des poulaillers modernes sur roue
Fabriqués par la société Farmer Mobil, en Allemagne, et distribués par Élevage Service (40) en France, les poulaillers de la série Starter combinent une conception pensée pour les éleveurs et la solidité d’un véhicule taillé pour la route. « Le fondateur de l’entreprise travaillait en sous-traitance pour Renault Trucks », précise Stève Barreaud.
L’aviculteur a choisi le Starter Max, long de 13,30 m et large de 2,95 m, avec plusieurs options : « Nous avons pris les panneaux photovoltaïques et le support pour les incliner. Nous ne l’avons pas utilisé cet hiver, ce qui nous a obligés à recharger une fois les batteries en dix mois. Nous l’utiliserons l’hiver prochain. »
Pour une plus grande durabilité, l’éleveur a choisi un revêtement en résine Époxy au sol, plus facile à récurer. « J’ai aussi pris l’application sur smartphone, qui me donne accès à l’ordinateur de bord à distance. Je reçois un SMS s’il y a un problème et je peux contrôler tout le système automatisé. »
Visite guidée du poulailler mobile Starter max
Le Starter Max reprend les éléments d’un bâtiment traditionnel : sas, volière, perchoir, nids collectifs, en format ultra-compact.
La porte d’entrée donne accès au sas d’hygiène inaccessible aux poules où l’éleveur récupère les œufs, acheminés depuis les nids à fond basculant sur un tapis puis un ascenseur. Dans le sas, il accède aussi à l’ordinateur de bord, la station d’eau et le silo d’alimentation, rempli depuis une trémie à l’extérieur.
La partie logement comprend une volière centrale à trois niveaux, le dernier comportant les nids. Des lumières leds éclairent le sol. « La ponte au sol est éradiquée et c’est vraiment un aspect positif », apprécie l’éleveur. À l’opposé du sas, le pignon s’ouvre entièrement pour évacuer les fientes tombées sur un tapis. « Je récupère toutes les fientes mélangées à la litière de chanvre pour les transformer en compost. Le nettoyage se fait tous les quinze jours en hiver et trois semaines en été. Je vends ensuite le compost à des maraîchers. »
Stève Barreaud identifie deux améliorations : exiguë, la zone de grattage rend difficile l’évacuation des fientes. « Le deuxième bémol est l’ascenseur à œufs. Il fait les monter puis retomber, ce qui peut entraîner un peu de casse sur les œufs plus fragiles des poules de plus de 70 semaines. Pour éviter cela, il faudrait ramasser les œufs à hauteur. »
Malgré ces défauts, les éleveurs ne regrettent pas leur choix. « Nous sommes satisfaits du service client. Il y a un ancien aviculteur dans l’équipe d’Élevage services. ça n’a pas de prix pour de jeunes éleveurs d’avoir un tuteur qui répond à toutes nos questions et nous donne des astuces. »