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Un peu plus de poivrons français, mais des exploitations impactées par le coût de l’énergie

Face à la demande pour du produit d’origine France, Kultive étend ses surfaces en poivrons et aubergines. La hausse des prix des intrants impacte toutefois l’ensemble des productions sous serre.

Poivrons rouges, jaunes et verts : la difficulté étant d’avoir une offre équilibrée entre les trois couleurs.
© Véronique Bargain - FLD

En France, un peu plus de 150 000 t de poivrons sont importées chaque année, volume en hausse de 20 % par rapport à il y a dix ans, une partie (40 000 t) étant réexportée. L’Espagne, les Pays-Bas et le Maroc sont les principaux fournisseurs de la France, essentiellement en hiver et au printemps. S’y ajoutent 24 000 t de poivrons produits en France, principalement sous abris froids dans le Sud-Est et le Sud-Ouest. « En France, les poivrons français ne représentent que 7 à 8 % des poivrons commercialisés, alors qu’il y a de la demande pour du produit français, constate Anthony Langlais, directeur de Kultive, bureau commercial de la coopérative Sopa, dans le Loiret. Il y a donc du potentiel pour du poivron produit en France ».

En 2019, 5 ha de serres verre high-tech ont été mis en place dans le cadre de Kultive par les Serres modernes du Val de Loire (Loiret), avec l’objectif de produire 1 500 t de poivrons rouges, jaunes et verts. Deux autres adhérents de Sopa en cultivent également sur 2,5 ha. Et en 2022, les Serres modernes du Val de Loire créent 2,5 ha supplémentaires de poivrons, ce qui portera la surface de poivron commercialisée par Kultive à 10 ha.

« La production reste compliquée au plan agronomique, mais il y a de la demande pour du poivron français », souligne Anthony Langlais. 1,5 ha supplémentaire de serre sera également dédié à l’aubergine cette année au sein de Kultive. D’autres serristes en France se penchent sur la culture du poivron et ont déjà pour certains commencé à en produire.

Des projets de serre en stand-by à cause des augmentations de coûts

« Nous nous y intéressons et en produisons déjà un peu, confirme Laurent Bergé, président d’Océane et de l’AOPn Tomates et Concombre de France, désormais élargie au poivron et à l’aubergine. Mais la très forte augmentation des prix de l’énergie, des matériaux, des emballages et de tous les intrants et les difficultés à recruter du personnel font que la plupart des projets de serre sont actuellement en stand-by ». La forte hausse du coût de l’énergie (gaz, bois, électricité) pourrait aussi avoir des conséquences à court terme sur les marchés de la tomate et du concombre. « Certains producteurs en France et en Europe ont décalé les plantations pour limiter les besoins en chauffage, précise Laurent Bergé. L’hiver ayant par ailleurs manqué de lumière jusqu’ici, l’arrivée en production pourrait être un peu retardée ». Les volumes pourraient donc ensuite être plus concentrés et le marché quelque peu déstructuré.

Les producteurs français comptent bien toutefois anticiper des situations de surproduction grâce à l’AOP de mise en marché Maraîchers de France créée par les coopératives Solarenn, Kultive, Océane et Vitaprim, qui a été officiellement reconnue fin 2021 et dont un objectif est de pouvoir répondre aux besoins de mises en avant et promotions pour éviter les situations de crise et la perte de valeur.

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