Cotidienne du 22 avril 2020

Tendances des marchés céréaliers et oléagineux du 21 avril 2020

Les cours du blé tendre ont fini la séance du mardi 21 avril sur Euronext sur une note de stabilité, alors que les cotations du contrat Blé à Chicago sombraient avec celles du maïs. Les cours sur le marché physique français du blé tendre ont suivi cette tendance à la stagnation, reconduisant l'essentiel des prix observés la veille. Le marché de l'orge fourragère, en revanche, marque de nouveau le pas, face à une demande intérieure éteinte de la part des industriels de la nutrition animale. Les conditions de culture restent préoccupantes notamment en Europe (moitié nord essentiellement) avec un manque de précipitations dans le nord de l'UE et dans les pays de la zone mer Noire. Aux États-Unis, c'est le gel qui menace de dégrader les cultures du blé dans certaines zones de production. En maïs, les cours reculent légèrement à l'image du contrat Euronext. 
 

Outre-Atlantique, la chute des cours du pétrole (-43 % pour le brut WTI de New York, à 11,57$) a entraîné avec elle le contrat Maïs sur le marché à terme de Chicago, la céréale intervenant massivement dans la production d'éthanol aux États-Unis. Près de 40 % de la production de maïs trouve un débouché dans la filière éthanol états-unienne.  Environ 70 des 200 usines 

d'éthanol états-uniennes ont cessé temporairement leur production et 70 sont au ralenti, d'après l'Association états-unienne des biocarburants. Le contrat Blé sur Chicago a également affiché une baisse, dans le sillage du contrat Maïs, le blé se substituant au maïs quand celui-ci n'est plus compétitif en nutrition animale.

Les cours du colza ont évolué en baisse sur Euronext et le marché physique français entre les séances du 20 et du 21 avril, compte tenu de l'effondrement de ceux de l'or noir sur les places à terme de Londres et de New York. Les prix du canola canadien sur Winnipeg et de l'huile de palme sur Kuala Lumpur ont également reculé, alors que ceux du soja sur Chicago ont légèrement progressé.

 

La baisse des cours de l'or noir est attribuée à la faible consommation planétaire, générant d'énormes stocks, notamment aux États-Unis. Ceux de l'huile de palme sur Kuala Lumpur ont naturellement suivi le mouvement baissier, sachant que la consommation durant les deux mois précédent le Ramadan est habituellement élevée, ce qui n'est pas le cas en cette période de pandémie de Covid-19. Les exportations indonésiennes d'huile de palme ont reculé de 12 % entre février 2019 et 2020, selon l'association locale des exportateurs d'huile de palme. Les prix du canola sur Winnipeg ont également suivi le mouvement de repli, sachant que les agriculteurs locaux récoltent les parcelles qu'ils n'ont pu travailler l'an dernier.

 

En soja, les prix sur Chicago ont terminé la séance du mardi 21 avril en légère hausse, compte tenu d'achats techniques. Le marché espère que le bas niveau actuel des prix états-uniens relancera la demande internationale. D'après l'USDA, les semis ont débuté aux Etats-Unis, faits à 2% la semaine passée. D'après la même source, la récolte argentine est vue à 51,5 Mt pour 2019/2020, et à 51 Mt pour 2020/2021, les taxes sur les exports de soja incitant les agriculteurs argentins à semer dans de moindres proportions.
 

En tournesol, les cotations sont en baisse, à l'image du colza.